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Commémoration du 13 Décembre : Les problèmes de parcelles détrônent l’affaire Norbert Zongo à Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 14 décembre 2011 à 00h47min

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Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques de la région des Hauts-Bassins (CODMPP/HBS) a célébré, le mardi 13 décembre 2011 à Bobo-Dioulasso, le 13e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo. Ce fut l’occasion d’attirer l’attention des autorités nationales et locales sur l’impunité dans la ville et les différentes dérives et réclamer la résolution des problèmes posés par les populations.

Le leitmotiv de la marche-meeting, organisée hier mardi par le CODMPP/HBS, était de dire non au non-lieu sur l’affaire Norbert Zongo, qu’il considère comme « une forfaiture qui ne passera pas ». A travers une marche, partie de la Bourse du travail de Bobo-Dioulasso, ils ont exigé « la réouverture et l’instruction sérieuse du dossier » pour rendre justice et dire la vérité. Cette exigence s’étend aux autres crimes, tels que ceux de Boukary Dabo, Pépin Ouédraogo, Flavien Nébié, de David et Hamidou…

Les marcheurs, avec à leur tête le secrétaire général de la Confédération général du travail du Burkina (CGT-B), Bakary Millogo ont marqué un arrêt à la place de la nation pour remettre la déclaration au haut-commissaire de la province du Houet, Nandy Somé. M. Millogo, qui entendait s’adresser au gouverneur des Hauts-Bassins, s’est tout de même adressé à Mme Somé et au préfet, ainsi qu’à d’autres autorités. « Dites à M. le gouverneur que nous ne voulons plus être convoqués à quoi que ce soit », a-t-il affirmé. Il lui a aussi déclaré qu’ils veulent qu’un certain nombre de choses changent dans la ville.

Que l’impunité s’arrête dans la ville de Bobo-Dioulasso

« Le gouvernement et les autorités locales de la région doivent résoudre les problèmes posés par la population ? », c’est ce que demande le CODMPP/HBS et partant, l’ensemble des citoyens de Sya. Dans une déclaration signée de sept organisations et mouvements syndicaux, dont le CGT-B, le MBDHP, l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB), la Coordination transparence des lotissements…l’ensemble des problèmes ont été embrassés. Il s’agit entre autres, des conditions de vie des étudiants, de la situation de l’hôpital de Bobo-Dioulasso qui ne serait pas à mesure de répondre aux besoins de près de 3 millions d’habitants. Pour le secrétaire général de la CGT-B, Bakary Millogo, un hôpital promis à la ville devait ouvrir en cette année 2011, n’a pas été réalisé. « Des ministres sont venus à Bobo et personne n’a évoqué le sujet ? », a-t-il dit à propos.

Les questions de parcelles à Bobo-Dioulasso

Il en a été de même de l’enseignement primaire et secondaire, de la crise de la filière coton, des dérives politiques et civiques et surtout la spéculation foncière et les détournements de parcelles. Les mécontents des lotissements dans la ville de Sya étaient les plus nombreux parmi les marcheurs de ce 13 décembre. « Nous demandons des clarifications sur le lotissement », « La population de Kuinima demande la transparence dans les lotissements des secteurs 6,7 et 18 » ou encore « Secteur n°23, transparence dans l’attribution des parcelles »…pouvait-on lire sur les pancartes et banderoles. Une autre banderole disait non à l’expropriation de 500 hectares de terres à Kuinima et de 500 autres à Kwa au profit de la SOCOGIB. Plusieurs autres secteurs dont le 15 et le 14 sont concernés par « la crise de lotissement ».

Adama Ouédraogo, résidant de la zone non lotie du secteur n° 14 de Bobo, dénonce par exemple, un problème que vivent les habitants de cette partie de la ville depuis environ 4 ans. Selon lui, lors du recensement, la zone a été divisée en deux et seulement une seule a été recensée. Contre toute attente, les personnes recensées, en plus de celles qui ne l’ont pas été, ne se sont pas vu attribuer les parcelles. Toutes les démarches entreprises sont donc restées vaines jusqu’à l’arrêt des opérations de lotissement. Si M. Ouédraogo salue la mesure, il reste convaincu que seule l’attribution de parcelles aux populations installées dans cette zone pourrait désamorcer cette crise.

Tielmè Innocent KAMBIRE


Un incendie et des blessés au secteur n° 15

Les problèmes de parcelles prennent de plus en plus une tournure inquiétante au secteur n°15 de Bobo-Dioulasso, dans la nouvelle zone lotie, communément appelée Lomé. En plus de fréquentes manifestations de réclamation de parcelles, l’on a assisté dans la nuit du 11au 12 Décembre 2011, à des affrontements entre des habitants de cette zone. Ces affrontements ont abouti à l’incendie du domicile d’un habitant, du nom de Salifou Nabaloum dont les biens ont été endommagés. Le délégué du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dudit sous-secteur, Seydou Ilboudo, a fait les frais de ce mouvement. Il a été blessé à la tête. Selon les explications, Salif Nabaloum aurait empêché un attributaire de parcelle dont il est d’ailleurs voisin de mettre en valeur son terrain.

Des jeunes dont on dit acquis à sa cause, s’en seraient pris à M Ilboudo qui était en compagnie du propriétaire du terrain et à d’autres jeunes qui se trouvaient sur la parcelle en question. Ces derniers en riposte se sont attaqués au domicile de M Nabaloum. La police a procédé à des arrestations dans cette zone où des résidents qui disent n’avoir pas eu de parcelles lors du dernier lotissement, continuent d’en revendiquer et empêchent les attributaires de mettre en valeur leur terrain.

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Sidwaya

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