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Réformes politiques : Plus que la rhétorique, les réalités !

Publié le mardi 20 décembre 2011 à 18h06min

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Beaucoup d’eau a donc coulé sous les ponts et nombre de vérités données pour acquises ont fini par montrer leurs limites au point que ceux qui les utilisaient et en abusaient aux dépens des autres osent à peine les évoquer de nos jours. C’est à peine si on les entend tant ils se contentent du minimum syndical sans commune mesure avec leur logorrhée d’il y a quelques mois comme s’ils étaient uniquement en service commandé.

Comment peut-on concevoir que la seule voix d’un président puisse être supérieure et plus crédible que celle de tout un peuple ? Une position pour le moins incongrue pour nos maîtres démocrates dont on aura compris qu’ils n’ont aucune confiance en leur peuple. Pourquoi cette phobie du peuple comme s’ils en avaient honte ? Après tant de déconsidération, les mêmes acteurs voudront avec leurs alliés retourner à ce même peuple et en espèrent un accueil cordial. N’importe quoi !

Au terme de trois jours de débats forts nourris, et sans complexe, les 1 510 participants aux Assises nationales sur les Réformes politiques ont confirmé et même élargi les consensus acquis au cours de la session du Conseil consultatif sur les Réformes politiques et des Rencontres régionales, constaté les points de divergences, statué sur les modalités de mise en œuvre des propositions des réformes et déterminé les modalités de suivi de celle-ci. Le concert de satisfaction qui a accompagné les travaux et les souffles d’espoir qu’ils ont suscités sont des signes qui ne trompent pas en dépit du regain d’amertume chez les contempteurs de ces cadres de travail qui ont remis çà pour la énième fois même si le cœur n’y est plus. Et pour cause !

Le lent et profond travail de persuasion accumulé au cours du processus de concertation et la sérénité des partisans des réformes ont largement supplanté les menaces, injures et autres anathèmes de leurs adversaires qui, à court d’arguments et pris au piège de leurs propres rhétoriques, ont fini par ne plus savoir que faire, ou dire pour effacer la mauvaise impression qu’ils donnent dans l’opinion. Le temps a aussi fortement contribué à faire fondre comme neige au soleil le scepticisme du commun des citoyens qui, un moment embrouillé par le choc des arguments, se demandait à quoi tout cela pouvait bien rimer, en s’interrogeant sur le sérieux des hommes politiques.

Cela d’autant plus que d’autres interpellations, beaucoup plus existentielles, s’imposaient par ces temps d’incertitudes et de lutte pour une survie qui devient de plus en plus précaire. En d’autres termes, il avait la tête ailleurs de sorte que de débat national il s’est plutôt agi d’un débat tout au sommet de l’élite sans aucune prise sur l’ensemble de la société.

Beaucoup d’eau a donc coulé sous les ponts et nombre de vérités données pour acquises ont fini par montrer leurs limites au point que ceux qui les utilisaient et en abusaient aux dépens des autres osent à peine les évoquer de nos jours. C’est à peine si on les entend tant ils se contentent du minimum syndical sans commune mesure avec leur logorrhée d’il y a quelques mois comme s’ils étaient uniquement en service commandé. Mais voilà, ils ne poussent pas l’honnêteté jusqu’à battre leur coulpe, personne ne le leur demande d’ailleurs, puisque le ridicule ne tue pas en politique. On le sait, les mercenaires donnent rarement jusqu’à leurs vies pour les causes pour lesquelles ils sont censés pourtant être prêts à mourir.

La conviction n’y est plus donc et voilà que remontent le dépit, le fatalisme et la caricature facile qui fait voir le diable partout alors qu’on serait, soi-même, le preux chevalier qui n’a aucun intérêt à défendre ; même pas celui du peuple, si ce n’est celui de la satisfaction intellectuelle et morale de voir aboutir une construction intelectuelle. Tous les autres ne seraient par conséquent que de pauvres petits humains qui n’agissent que pour et par leur ventre ! Des moyens bien malheureux pour ne pas dire franchement minables pour un combat prétendument d’esprit, de service public et de principes.

Or, justement, et quelqu’un l’a si bien dit « La démocratie n’est pas une simple construction de l’esprit. Elle est réalité et se fonde sur les réalités ». Ni plus, ni moins ; surtout qu’on sait qu’elle est une quête permanente et que même les pays très en avance sur le sujet continuent à opérer des mutations pour coller davantage à de nouvelles réalités.

Pourquoi devrait-il en être autrement chez les Africains, particulièrement chez nous au Faso ici ? La question est d’une évidence affligeante et on ne peut que s’étonner que certains veuillent se contenter de reproduire des modèles d’ailleurs. Le ridicule dans leur situation, c’est qu’ils en arrivent à professer le plus naturellement du monde le contraire de leur sacerdoce et de ce qui les fait courir.

Après leurs complaintes pittoresques sur le thème du peuple analphabète qui ne comprendrait rien à rien et surtout pas à ses propres intérêts pour refuser tout recours au référendum pour trancher sur certains sujets, ils sont actuellement réduits à exiger que le Président du Faso tranche de lui-même et d’autorité. « Le Président Blaise COMPAORE doit intervenir et dire qu’il ne modifiera pas la Constitution ». Ou encore, « seul le Président Blaise COMPAORE peut lever toute équivoque sur l’article 37, etc. ». D’autres vont plus loin et vont chercher leurs inspirations dans la Bible pour dire que le peuple est suspendu à ses lèvres !

Et quoi encore serait-on tenté de demander ? Voilà des chantres de la démocratie qui refusent le recours au peuple pour un recours au Président ! N’est-ce pas ainsi qu’on a fabriqué nos timoniers, pères de la Nation et autres guides d’antan ? Comment peut-on concevoir que la seule voix d’un président puisse être supérieure et plus crédible que celle de tout un peuple ? Une position pour le moins incongrue pour nos maîtres démocrates dont on aura compris qu’ils n’ont aucune confiance en leur peuple. Pourquoi cette phobie du peuple comme s’ils en avaient honte ? Après tant de déconsidération, les mêmes acteurs voudront avec leurs alliés retourner à ce même peuple et en espèrent un accueil cordial. N’importe quoi !

Et que ne disent-ils pas, ou ne disaient-ils pas, sur le même Blaise COMPAORE envers qui ils ont des propos à la limite de l’acceptable et qui ferait tout sauf d’être à l’écoute de son peuple. Qu’ils soient réduits, toute honte bue, à recourir à sa voix pour se « sauver du peuple » est pour le moins un retour de pédale douloureux et bien cocasse.
Après tout çà, qu’ils ne se hasardent plus à prétendre nous donner des leçons de démocratie, encore moins de morale.

Cheick Ahmed
ilingani2000@yahoo.fr
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2011 à 20:14 En réponse à : Réformes politiques : Plus que la rhétorique, les réalités !

    Vous êtes GRIOT ou JOURNALISTE ?

  • Le 20 décembre 2011 à 20:29 En réponse à : Réformes politiques : Plus que la rhétorique, les réalités !

    tu sembles donner trop d’importance à ton compaoré mais qu’il fasse ce qu’il veut,on l’attend tout doux

  • Le 20 décembre 2011 à 21:45, par Le Burkinabè En réponse à : Réformes politiques : Plus que la rhétorique, les réalités !

    N’importe quoi ! Personne n’a peur de consulter le peuple. on a peur de ces spécialistes du bourrage des urnes qu’on ramène au pays depuis peu.

  • Le 20 décembre 2011 à 22:09, par Pazoessé En réponse à : Réformes politiques : Plus que la rhétorique, les réalités !

    Monsieur le journaliste,dites moi :à qui profite la révision de l’article telle que voulue par le CDP ?Ne me dites pas que cela profite au peuple.Blaise Compaoré,qui veut faire du pouvoir à vie un objectif fondamental,est le 1er bénéficiaire.Il suffit qu’il dise,lui qui n’est pas indispensable,qu’ik se retire en 2015 et le débat est clos.
    Dites moi monsieur le journaliste,savez vous que l’article 37 a une histoire ?
    La prochaine fois qu’on voudra opérer une chirurgie sur cet article,quel que soit le procédé,sachez que c’est nos cadavres d’abord qu’il va falloir enjamber parcd que nous ne laisserons pas faire. Ne jouez pas avec le feu.
    Pazoessé

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