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Assises nationales sur les Réformes : L’opposition politique officielle se doit d’y prendre part

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h55min

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A la veille de la tenue des Assises nationales relatives au rapport du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), le débat fait rage au sein de l’opinion publique. A l’endroit de l’opposition, dite officielle, un lecteur, qui n’est pas à sa première sortie dans nos colonnes, pense que celle-ci doit prendre part à ces assises.

Malgré le boycott de l’opposition politique et de l’organisation de la société civile (OSC) dites officielles, le Conseil consultatif pour les Réformes politiques (CCRP) a réalisé ses travaux dont les résultats sont présentement soumis à l’ensemble du pays. Bien sûr les insuffisances sont importantes mais feront l’objet de reprise au niveau des Assises.
Pour au moins trois raisons, l’opposition et l’OSC se doivent de prendre part aux Assises nationales.

1°) Les problèmes inscrits en débat sont de grande importance pour la vie de la Nation et ce débat national est un débat contradictoire. C’est dire que les opinions de l’opposition ou de l’OSC ne seront mieux défendues que par ces institutions elles-mêmes ; il y a même le risque que ces opinions ne soient défendues par personne d’autre si elles sont absentes.

Vraiment, à force de s’abstenir on finit par donner l’impression de se débiner par crainte d’affronter la saine contradiction de haut niveau. La nation a besoin de l’apport massif de l’opposition et de l’OSC, notamment sur les importantes questions du bicaméralisme, du Sénat, de l’éthique, de l’amnistie, de l’Article 37 bien sûr, de l’impunité, du contenu réel de la démocratie, du modèle de démocratie qui sauvera et renforcera la construction de la Nation ....

2°) A la lumière de la déconvenue juridique que vient d’essuyer le chef de file de l’opposition dont la plainte contre le CCRP a été jugée irrecevable, l’opposition et l’OSC doivent prendre part aux Assises afin de s’aménager aussi un filet protecteur pour le besoin éventuel de la cause : avoir un intérêt d’agir en cas de nécessité absolue.
L’Etat de droit dont nous nous réclamons ne tournera certainement pas le dos aux initiatives citoyennes qui tendent à consolider le Droit au Burkina Faso.

3°) L’opposition pourra se saisir de la tribune des Assises nationales pour rappeler que l’arbre ne doit pas cacher la forêt : au-delà de la réforme politique il y a la réforme économique, c’est-à-dire celle qui permettra à notre pays de réaliser à court ou même à très court terme notre autosuffisance alimentaire et pharmaceutique moderne et traditionnelle qui constituent le socle de toutes les autres politiques non moins importantes.
Dans le même ordre d’idées, la question monétaire devient incontournable d’autant plus que des murmures dignes de foi laissent pointer une autre DEVALUATION du Franc CFA pour début 2012.

Pour s’en convaincre, il faut observer les mouvements de capitaux de nos banques vers l’extérieur, zone EURO comprise, en cette fin d’année 2011.
Encore une fois les pauvres deviendront alors plus pauvres et les riches toujours plus riches ; les honnêtes mais aussi les véreux. Et Kadhafi n’est plus là avec son projet salvateur de Banque africaine pour garantir la monnaie et l’économie de l’Afrique. Ceci expliquerait-il cela ?
Opposition nationale et Organisation de la société civile, les Assises nationales méritent votre participation pleine et active.

Ouagadougou, le 30 novembre 2011

Tagdi Mayor

L’Observateur Paalga

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