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Crise malienne : Langage de vérité entre les réfugiés au Burkina et leur ministre de la solidarité

Publié le mercredi 20 mai 2015 à 23h47min

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Crise malienne : Langage de vérité entre les réfugiés au Burkina et leur ministre de la solidarité

Des réponses éloquentes, plus ou moins hésitantes, mais pas convaincantes. C’est ce que des réfugiés maliens retiennent des échanges qu’ils ont eu ce mercredi 20 mai 2015 à Ouagadougou avec leur Ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord. Une rencontre qui intervient 5 jours après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger.

Cela fait maintenant plus de deux ans que les réfugiés maliens vivent sur le territoire burkinabè. Près de 100 000 à l’arrivée, ils sont à présent plus de 30 000 personnes qui espèrent regagner en toute sécurité le bercail. Mais entre l’impatience d’un retour et la crainte, les souhaits ont du mal à se dessiner. Avec la signature, le 15 mai dernier à Bamako, de l’accord d’Alger, l’on devait s’attendre à une nouvelle dynamique favorable au retour de tous les fils et filles du pays en quête de véritable paix. Et il s’est agi pour le ministre Hamadou Konaté de discuter avec ses compatriotes sur l’importance et l’opportunité qu’offre cet accord. Ce premier contact, au regard des réactions des réfugiés, aurait été caduc.

De la vérité comme terreau

Deux heures d’échanges « fructueux » empreints, selon le Ministre, de franchise et de sympathie. Des échanges au cours desquels, les différentes parties se sont appesanties sur le retour des maliens en toute dignité et en toute sécurité mais aussi sur la non signature des accords par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Pour le porte-parole des réfugiés, Fadimata Wallet, le Gouvernement doit mettre un point d’honneur sur la « vérité » en mettant autour d’une même table de négociations, tous les Maliens sans exception quelques soit leurs revendications. A l’en croire, on ne doit pas négliger « des personnes qui occupent les ¾ d’une république, sinon le Mali ne va pas dormir ». Quant à Ansari Mohamed, président du camp de réfugiés Mentao Nord à Djibo, l’accord doit se faire avec le CMA et non avec les milices pro-gouvernementales.

« …rien ne sert de se hâter… »

Un peu plutôt avant les échanges, le Ministre Hamadou Konaté avait dans son discours exhorté les membres des commissions à travailler pour la réalisation des objectifs de l’accord tripartite qui a été signé le 9 janvier 2015 à Ouagadougou. Rappelons que cet accord définissait les règles à suivre pour un retour volontaire pour ceux le qui voudront. Aux réfugiés, il leur a demandé de s’investir aux côtés du gouvernement pour « demander aux parties qui, pour le moment n’ont pas signé mais ont paraphé, de venir le plus vite à la signature de l’accord ». Car, « il ne sert à rien de se hâter lentement pour ce qui conduit vers le bonheur de son peuple », conclue-t-il.

Présente à cette cérémonie, la Ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, Mme Nicole Angéline ZAN, a formulé le vœu de « voir la paix et la réconciliation se consolider en République sœur du Mali pour la coprospérité de notre sous-région ». En attendant, elle a rassuré les différentes parties de la volonté du Burkina Faso de tout mettre en œuvre pour assister le peuple malien dans la décence qui sied en pareille circonstance.
Rappelons qu’une réunion regroupant les ressortissants maliens au Burkina et les réfugiés devrait se tenir cet après-midi dans la salle de conférence du Ministère des affaires étrangères.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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