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Le Burkina Faso, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger

Publié le dimanche 17 mai 2015 à 23h14min

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Le Burkina Faso, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali,  issu du processus d’Alger

Le représentant du gouvernement malien et ceux de certains mouvements armés et de la médiation internationale ont signé le vendredi 15 mai 2015, à Bamako, « l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger ». La cérémonie s’est déroulée en présence du Président de la Transition, Président du Faso, SEM Michel Kafando et de plusieurs autres Chefs d’Etat africains, de représentants d’organisation sous régionale, régionale et internationales. 


Le premier à apposer sa signature sur le document fut le ministre malien des Affaires étrangères, qui sera suivi des représentants de Mouvements armés. Certains groupes ont paraphé le document mais n’ont pas fait le déplacement de Bamako pour sa signature. Des représentants de plusieurs pays et organisations ont aussi au nom de la médiation internationale signé ledit Accord : il s’agit de l’Algérie, du Burkina Faso, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Tchad, de l’Union africaine (UA), de l’Organisation des Nations unies (ONU), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’Union européenne et de la France.

L’esprit et la lettre de cet accord visent à instaurer une paix durable dans le Nord du Mali, une zone qui a connu de façon récurrente des rébellions armées, dont la dernière en date remonte à 2012 avec comme spécificité l’entrée en scène des intégristes religieux et des terroristes. L’opération Serval lancée en janvier 2013 par l’armée française permettra de stopper l’avancée des djihadistes et des terroristes. Le Burkina Faso alors désigné par la CEDEAO pour conduire la recherche de solutions est était assisté par le Nigéria. Les pourparlers aboutirent à la signature par toutes les parties, de l’Accord de Ouagadougou qui comporte plusieurs acquis dont entre autres la tenue d’élections sur toute l’étendue du territoire malien. Alger prendra ensuite le relai de la médiation qui a abouti à la signature de cet Accord ce 15 mai 2015 à Bamako.
« Nous avons bon espoir que cette cérémonie d’aujourd’hui nous amènera vers cet objectif que le Président de la République du Mali a assigné à cette action de la communauté internationale et nous sommes conscients que les responsabilités qui échoient à la médiation seront assumées pleinement par tous les membres de la communauté internationale réunis au sein de ces deux structures. J’aurais un dernier mot pour les populations du Nord. Nous les appelons à se joindre massivement à ce sursaut collectif de la nation malienne et à ce sursaut collectif de la communauté internationale en leur disant simplement : mettez fin à l’effusion de sang, retrouvez-vous dans ce magnifique élan pour la construction de la République du Mali de demain. » dira le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation internationale dans son allocution.
Monsieur Hervé Ladsous, chargé des opérations de maintien de la Paix aux Nations unies, a lui, insisté sur le fait qu’il était impératif que l’ensemble des parties signataires ou pas de l’accord respectent les accords de cessez-le-feu et renoncent à la violence : « J’appelle toutes les parties à rétablir le cessez-le-feu immédiatement et à reprendre le dialogue pour le consolider. Je regrette qu’une des parties au conflit, qui a paraphé l’accord (le jeudi 14 mai) à Alger, ne soit néanmoins pas présente aujourd’hui. Nous avons confiance dans le fait que les parties restantes se rallieront bientôt à cette paix afin que le Mali puisse renouer enfin avec la stabilité politique et le développement économique et social. Afin que ce premier pas nous mène à l’établissement d’une paix durable, il nous semble que quatre notions vont devoir gouverner les prochaines étapes : le dialogue doit continuer avec les groupes qui ne sont pas ici aujourd’hui, la possibilité qu’ils signent l’accord de paix à une date ultérieure doit rester ouverte et le fait que seules certaines des parties aient signé l’accord de paix aujourd’hui ne peut en aucun cas servir de prétexte à la reprise d’opérations militaires contre les non-signataires. »

Plusieurs autres pays et institutions (Mauritanie, Sénégal, Guinée, France, Zimbabwe, USA, France, ONU, Union Africaine, CEDEAO, OIF, OCI) ont à l’occasion pris la parole pour inviter les maliens à sauvegarder l’essentiel, c’est à dire : la paix. Ils les ont conviés à cultiver l’unité, à poursuivre le dialogue et à respecter le cessez-le-feu car la signature de l’Accord signifie en réalité le début véritable du processus de paix.

Interrogé par la presse à la fin de la cérémonie, le Président du Faso, Michel KAFANDO, dira que le Mali a vécu une journée historique avec la signature de cet accord pour la réconciliation et la paix. Et d’ajouter « Naturellement, le Burkina a signé cet accord comme vous le savez, nous étions déjà il y a trois ans, le chef de file de la médiation dans le cadre de la résolution de la crise malienne. Vous vous souvenez aussi qu’à l’issue des négociations de Ouagadougou, il y a eu ce qu’on a appelé l’Accord de Ouagadougou ; donc, il était de notre devoir de le signer et nous l’avons fait. C’est un accord extrêmement important qui accorde une large décentralisation au profit du Nord et même une grande déconcentration de pouvoir régalien. Une chose est de signer un accord, et une chose est de l’appliquer. Et de ce point de vue, nous regrettons que certains mouvements armés ne l’ait pas signé, nous espérons qu’ils vont le faire plus tard, parce qu’il s’agit d’un accord ouvert. Dans tous les cas, il est du devoir de tout le monde, et d’abord du Burkina Faso et de la communauté internationale de faire en sorte que véritablement cet accord puisse avoir une application stricte et le plus rapidement possible ».

Notons que dès son arrivée à Bamako, Michel KAFANDO a reçu en audience au sein de l’Ambassade du Burkina Faso, une délégation du « Conseil National de la Société civile du Mali ». La délégation est venue traduire au Président du Faso et au peuple burkinabè, la reconnaissance du Conseil National de la Société civile du Mali pour le rôle majeur joué par le Burkina Faso dans la gestion de la crise malienne depuis les premières heures. Elle a salué cet engagement constant des autorités et du peuple burkinabè à se tenir aux côtés du Mali dans les moments difficiles. Le Conseil National de la Société civile du Mali est composé entre autres de notables, d’Organisations de la société civile, de chefs religieux, et de communicateurs traditionnels.

La Direction de la Communication de la Présidence du Faso

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Vos commentaires

  • Le 18 mai 2015 à 00:38, par Ibrahima SENE PIT/SENEGAL En réponse à : Le Burkina Faso, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger

    Signature des Accords de Paix

    La Signature des Accords de Paix d’Alger à Bamako le 15 mai :
    Quel devrait en être la suite ?
    Le 15 mai 2015, vient de se tenir, à Bamako, capitale de la République du Mali, la signature officielle des Accords de Paix d’Alger, sensés restaurer la souveraineté de l’Etat malien sur l’ensemble de son territoire national, et la paix au sein de ses populations.
    Mais cette signature a laissé un goût d’inachevé, avec le refus d’y prendre part, de la principale force belligérante qui est constituée du MNLA et des différents groupes Jihadistes du Nord Mali, regroupés au sein de la « Coalition des Mouvements de l’AZAWAD » (CMA) ;
    Dans ces conditions, le statut des forces onusiennes déployées au Mali, devrait changer, de « forces d’interposition », en « forces de rétablissement de la Paix » en appuyant les Autorités maliennes dans la mise en œuvre de ces Accords dans leur intégralité.
    A cet effet, la France devrait assumer toutes ses responsabilités vis-à-vis du refus du MNLA qu’elle a, sous couvert de l’ « Opération Serval », réintroduit dans le conflit armé en l’installant à Kidal et en interdisant l’armée malienne de participer à la libération de cette région qui était occupée par les Jihadistes.
    Même les Accords d’Alger, perçus comme un « compromis entre Alger et Paris », dans lequel l’Etat malien y a trouvé un « moindre mal », pour sauvegarder l’intégrité de son territoire national, et rétablir sa souveraineté sur Kidal, n’ont pas amené la France à imposer au MNLA de les signer.
    Au contraire, chassé du Burkina par la Révolution, le MNLA s’est installé à Nouakchott, capitale de la République Islamique de Mauritanie, pour continuer à mener ses opérations militaires dans la région de Kidal, même après s’être allié avec des groupes Jihadistes dans le cadre de la CMA.
    Mais la découverte récente d’armes françaises dans des dépôts à Ménaka d’où les forces pro gouvernementales venaient de chasser le MNLA, prouve aux yeux des derniers crédules, que la France, malgré les négociations qui étaient encours à Alger, continuait à le renforcer militairement, permettant ainsi à la CMA de durcir ses positions dans les négociations d’Alger.
    La France s’est donc avérée être l’obstacle principal à la signature des Accords de Paix d’Alger et à leur mise en œuvre.
    Dans cette perspective, l’expulsion du MNLA hors du territoire Mauritanien, et de tout pays du Sahel, devient, après la signature du 15 mai de ces Accords, une exigence pour leur mise en œuvre, que toutes les Elites des pays de la CEDEAO devraient faire soutenir par leurs Gouvernements.
    Les relations de la France avec le MNLA, nous rappellent tristement celles qu’elle entretient avec des dirigeants indépendantistes Casamançais appartenant au MFDC, qui, depuis Paris où ils sont basés, torpillent régulièrement tout effort de paix et de réconciliation dans cette partie SUD du territoire du Sénégal.
    Tout cela prouve à suffisance, que les Accords de Défense qu’elle a signés avec le Mali et le Sénégal, ne sont valables que sous le rapport de ses intérêts économiques et géostratégiques dans notre sous région.
    Ces intérêts sont, d’une part, le CFA qui lui permet de se soumettre nos Economies nationales, et, d’autre part, l’Uranium qui lui permet de réduire significativement sa dépendance à l’énergie fossile, et de se doter d’une puissance nucléaire lui permettant de jouer dans la cours des grands qui régentent le monde.
    Temps que nos Chefs d’Etat et nos opinions publiques n’auront pas pris conscience de cette nature de la politique de la France envers nos pays et nos peuples, nos souverainetés nationales continueront à être confisquées par elle, et l’intégrité de nos frontières nationales à être menacée, comme moyens de pression, à cet effet, sur nos gouvernants.
    Cette nécessaire prise de conscience de nos Chefs d’Etat et de nos Elites intellectuelles devrait se faire à l’image de celle des Autorités Saoudiennes, avec la crise actuelle du Yémen.
    En effet, cette crise au Yémen a permis aux Autorités Saoudiennes de comprendre, que leurs accords de Défense avec les Etats Unis ne sont valables que dans le cadre de la sauvegarde des intérêts économiques et géostratégiques de ce pays dans le Moyen Orient, et non pour les intérêts nationaux Saoudiens.
    Les intérêts des USA sont, aujourd’hui, dans le Moyen Orient, d’une part, le contrôle du pétrole pour y exclure la Chine, et d’autre part, la protection d’Israël.
    Et cela passe aujourd’hui par un conflit programmé, par Yémen interposé, entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, en vue de leur destruction mutuelle, qui, après celle de la Libye et le démentiellement encours de l’Irak, sont les seules puissances au Moyen Orient susceptibles, avec leurs rapports respectifs avec le Hamas et le Fatah, d’inquiéter Israël dans sa politique de colonisation et d’occupation des terres palestiniennes, et dans sa volonté d’empêcher l’existence d’un Etat Palestinien indépendant dans ses frontières de 1967 , reconnues par les Nations Unies.
    Le boycott, par le Roi Saoudien, de la Réunion à Camp Davis, administre pleinement la preuve de sa prise de conscience de cette situation nouvelle, même si OPBAMA a convoqué cette rencontre pour tenter de rassurer les Monarchies du Golfe, sur leurs craintes de déstabilisation par l’Iran, une fois libéré des pressions américaines après l’accord sur le nucléaire.
    La peur des conséquences majeures d’un conflit entre l’Iran (Shiite) et les Monarchies arabes du Golfe (Sunnite), hante le sommeil de ces dernières au point, que même les engagements renouvelés d’OBAMA de les défendre en cas d’attaques improbables de l’Iran, n’ont pas réussi à les soulager.
    C’est dans ce contexte que les Autorités Saoudiennes ont pris leurs propres responsabilités pour assurer leur propre défense, en appel à leurs amis Sunnites arabes avec lesquels elles ont mis sur pied une coalition arabe pour faire la guerre au Yémen, et à leurs amis Sénégalais pour assurer, en Arabie Saoudite, la Défense de l’intégrité de leur territoire.
    C’est ce genre de sursaut qui tarde encore à se faire jour dans notre sous région, au sein de la CEDEAO notamment, du fait de l’ancrage des Pays Francophones dans la Zone Franc et dans des Accords de Défense avec la France.
    A cet égard, l’absence du Président de la République du Sénégal à Bamako lors de la cérémonie de signature des Accords d’Alger n’est elle pas consécutive de l’exclusion de notre pays du G5, mis en place par la France pour regrouper le Mali, la Mauritanie, le Burkina, le Niger et le Tchad, dans le cadre de sa stratégie de lutte contre le terrorisme dans le Sahel ?
    Le fait d’aller aux USA en visite privée pour assister à la « graduation de son fils », n’est il pas un signal fort de défiance vis-à-vis de cette politique de la France au Sahel ?
    De même, l’hostilité du gouvernement Socialiste de la France envers nos peuples peut aussi être illustré par l’annulation récente de la visite d’Etat dans ce pays, que le Président de la Transition du Burkina devait effectuer.
    Cette annulation est motivée par le refus, malgré toutes les pressions de Paris et de Washington, du Gouvernent de Transition de remettre en cause les acquis de la Révolution du peuple Burkinabé, notamment, le non rétablissement de l’Assemblée nationale remplacée par un Conseil de la Transition, et le non rétablissement des droits politiques du camp de Compaoré, chassé du pouvoir par la Révolution.
    Dans tous les cas, les pays d’Afrique de l’Ouest du Sahel et leurs Elites, ne devraient ni perdre de vue que le Sénégal ne peut pas être exclue d’une véritable alliance de forces pour y préserver la paix et la sécurité, ni ne pas soutenir les changements démocratiques en cours au Burkina.
    De même que les Etats et leurs Elites Francophones, membres de la CEDEAO, devraient ne plus ignorer que leur sécurité et leur développement exigent qu’ils mettent fin aux accords de Défense et monétaires avec la France qui instituent la Zone Franc, et qui soumettent la souveraineté de leurs peuples entre ses mains.
    La crise au Nord Mali, et les pressions sur le Gouvernement de Transition du Burkina, devraient les convaincre définitivement, que leur issu est dans la CEDEAO dotée d’une monnaie commune, et de forces de Sécurité et de Défense communes.
    Dans cette perspective, le refus de toute ratification par nos Parlements nationaux des « Accords de Partenariat Economique »(APE) avec l’Union Européenne que nos Chefs d’Etat ont paraphés, devrait être un signal fort, à cet effet, de la volonté de Peuples de la CEDEAO et de leurs Elites.
    Ibrahima Sène PIT/SENEGAL/CDS
    Dakar le 16 mai 2015

  • Le 18 mai 2015 à 20:30, par YIRMOAGA En réponse à : Le Burkina Faso, signataire de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger

    Juste pour savoir qui est signataire au nom du BF ? On a dû apercevoir BASSOLET livrer un message, mais au nom de qui ? De BC ou du PF KAFANDO ? Ya du désordre diplomatique dans la politique de la transition.

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