LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “La prudence et l’amour ne sont pas faits l’un pour l’autre : à mesure que l’amour croit, la prudence diminue. ” François de La Rochefoucauld

Réfugiés maliens aux bailleurs de fonds : « Il y a encore près de 30 000 âmes qui comptent sur vous »

Publié le mardi 23 juin 2015 à 01h34min

PARTAGER :                          
Réfugiés maliens aux bailleurs de fonds : « Il y a encore près de 30 000 âmes qui comptent sur vous »

20 juin. C’est la date retenue par l’Organisation des Nations-unies (ONU) pour commémorer la journée des refugiés. Le Burkina Faso qui accueille depuis 2012 des réfugiés maliens et bien d’autres, n’a pas été en marge de cette célébration. C’est sur le site de Mentao à Djibo que les autorités ont communié avec les réfugiés. Ceux- ci ont lancé un appel solennel aux bailleurs de fonds afin qu’ils continuent de leur venir en aide. C’était le samedi 20 juin 2015 sous le parrainage de l’ambassadeur du Japon au Burkina Faso, Masato Futaishin.

Le site de Mentao qui accueille les réfugiés maliens compte plusieurs quartiers. C’est celui du centre où il y a les arabes, qui a abrité la cérémonie officielle de commémoration de la journée mondiale des réfugiés. Et ce sont des refugiés sereins qui attendaient patiemment les autorités. Certains assis sous des tentes, d’autres avec des instruments de musique récréaient les invités. Des scènes qui justifient clairement le thème de la commémoration : « Les réfugiés sont des personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaires ».

Arrivés en janvier 2012 dans des circonstances douloureuses, les réfugiés maliens ont été accueillis par les populations du Burkina comme les leurs. « Je puis vous dire que réfugiés maliens et Burkinabè vivent en cohésion à Djibo », révèle le président de la délégation spéciale de Djibo. Heureux du choix de sa commune pour abriter la cérémonie, il a remercié toutes les bonnes volontés qui œuvrent tous les jours pour le bien-être des refugiés. Tout comme le président de l’association des réfugiés du Burkina, le président de la délégation spéciale de Djibo reconnait la pertinence du thème de la célébration. Un thème interpellateur qui mérite une réflexion profonde dans le sens de la recherche de la paix.

20 juin 2015, date inoubliable pour les réfugiés maliens au Burkina

Au moment où le monde commémore la journée mondiale des refugiés se tenait à Bamako, la signature du protocole d’accord d’Alger par les parties qui ne l’avaient pas signé le 15 mai dernier. Un grand pas donc, vers la sortie de la crise que vit le nord Mali depuis près de trois ans maintenant. A en croire Alassane Ag Mohamed porte-parole des réfugiés du camp de Mentao, c’est une lueur d’espoir pour eux réfugiés qui pourront probablement regagner leur terre dans la quiétude. Rien n’étant encore sûr, les réfugiés maliens sur le site de Mentao disent être confrontés à d’énormes difficultés. Ce sont notamment la rareté de l’eau, la probable fermeture de 2 postes des 3 centres de santé sur le camp de Mentao, le problème d’éducation, le manque criard de dispositif pour l’enseignement secondaire et supérieur des réfugiés, etc. D’où le cri de cœur du porte- parole : « Nous appelons à la grande générosité des bailleurs de fonds d’avoir une pensée pour les 31 000 âmes qui comptent sur votre soutien ».

Le Japon sensible aux conditions des réfugiés

L’ambassadeur du Japon au Burkina, parrain de la journée mondiale des réfugiés a réitéré le soutien de son pays à l’endroit de ces personnes ordinaires qui vivent des situations extraordinaire. A l’entendre, les réfugiés sont des personnes vulnérables qui méritent une grande protection. Il s’avère donc urgent de leur apporter secours et protection afin qu’ils vivent dignement. Le Japon ne pouvant pas rester insensible aux problèmes, et en réponse au gouvernement burkinabè, il a octroyé en 2012 et 2013, près de 5 milliards de FCFA en guise de soutien au HCR pour l’exécution des projets en faveur des réfugiés.

Gogo Hukportier, représentante du HCR au Burkina n’a qu’un seul message. Celui de la solidarité envers les réfugiés, car dit-elle : « personne n’est à l’abri d’une situation de refugié ». Des crises, elle en a énumérées. Ce sont, dit-elle, celles du Burundi, de la Centrafrique, du Mali, de la Syrie. « C’en est de trop maintenant », déplore Mme Gogo. Elle a, pour ce faire, lancé un appel pour la consolidation de la paix dans le monde.

Pour Adama Traoré, directeur de cabinet du ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale, le 20 juin est une introspection et un engagement des Etats sur la situation des réfugiés dans le monde. Une journée, qui à son sens, offre une occasion d’intensifier la sensibilisation. Aux réfugiés maliens, Adama Traoré leur a assuré que le Burkina continuera la recherche tant politique que sociale pour leur bien-être, mais aussi pour leur retour dans leur pays.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Attentat à Bamako : La réaction du gouvernement malien