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Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

Publié le jeudi 5 juillet 2018 à 10h57min

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Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

Après les félicitations du parquet et des avocats de la partie civile, hier 3 juillet 2018, à l’adjudant Jean Florent Nion, le procès du coup d’Etat de septembre 2015 a repris son cours normal, ce 4 juillet 2018. Deux personnes étaient à la barre, dont le soldat de première classe Amadou Ly. Lui aussi ne se reproche rien. Il a certes gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition, mais ne savait pas réellement qui y étaient. Les procès-verbaux de l’instruction ont été biaisés, selon lui, parce qu’il ne sait ni lire, ni écrire ; raison pour laquelle il est resté 13 ans au Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le soldat de première classe Amadou Ly est celui que l’adjudant Jean Florent Nion a appelé pour renforcer le poste de garde, parce qu’il devrait s’absenter. Selon les dires du soldat, il était à la maison en ce moment. L’appel a eu lieu à 10h et c’est à 13h qu’il est arrivé à la présidence, a-t-il dit. Du quartier Karpala, où il réside, à Kosyam, faut-il 3h pour arriver ? Lui demande un avocat de la partie civile. « J’aurais pu même ne pas arriver, si j’avais eu un accident », rétorque le soldat.

Il a plaidé non-coupable pour les trois chefs d’accusation qui pèsent sur lui : attentat à sa sûreté de l’État, meurtres, coup et blessures volontaires. Selon lui, son rôle a consisté seulement « à renforcer le poste de garde », ce qui n’est pas inhabituel dans l’exercice des fonctions militaires. Il a aussi gardé un bâtiment dont il ignorait les occupants.

Mais l’accusé a estimé que le Premier ministre Yacouba Isaac Zida s’y trouvait parce qu’il a vu un jeune militaire, qui montait la garde chez M. Zida, lui apporter des vêtements. Mais en aucun moment, a insisté le soldat de première classe, il n’a su que les autorités de la Transition étaient dans la salle dont il assurait la garde. À la barre, le soldat de première classe Amadou Ly a fait savoir que quand il a reçu une telle instruction, il n’a pas cherché à connaître le « contenu » du bâtiment.

« Le sergent-chef m’a dit : Ly, reste ici », ce qu’il a fait. Pour lui donc, toutes les fois où il a agi, c’était sur ordre d’un chef.

Lire aussi : Procès du putsch : Le sergent Poda Stanislas accable Yacouba Isaac Zida

Aussi, l’homme qui aura 32 ans le 7 août prochain a reconnu qu’avec ses chefs, il s’est rendu au domicile de feu Salif Diallo. Pour y faire quoi ? « Pour éteindre un incendie » qui ravageait le domicile. Selon ses dires, ils n’ont pas réussi à arrêter les flammes, mais ont plutôt récupéré du matériel que des manifestants avaient pillé. Ledit matériel, ils l’auraient remis aux agents de sécurité en faction. En tout, il ne reconnait pas avoir participé à un coup d’Etat. Tout comme il estime qu’il aurait dû été félicité pour avoir tenté de sauver le domicile de feu Salifou Diallo en flammes.

Foi du parquet et des avocats de la partie civile qui ont lu ses déclarations lors des enquêtes, l’accusé aurait dit tout autre chose. Par exemple, il aurait dit au juge d’instruction que s’il savait qu’en posant ces actes, il serait dans cette situation de participation à un coup d’Etat, il n’aurait pas agi. « C’était une erreur », aurait dit le soldat devant le juge d’instruction. Il est revenu sur pratiquement tout ce qui pourrait l’incriminer qu’il a pourtant reconnu lors de l’instruction du dossier.

Mais le soldat de première classe s’est défendu sur le contenu des procès-verbaux qui contiennent des propos dont il ne reconnait pas la responsabilité. Il a avoué ne savoir ni lire, ni écrire. Du coup, il ne sait pas ce que le juge a écrit quand lui il parlait. Il a certes signé à la fin, mais puisqu’il ne sait pas déchiffrer les lettres, il ne sait pas ce qu’il a signé. « Si je savais lire, je n’allais pas rester soldat pendant 13 ans parce que j’ai toutes les qualités pour être gradé. C’est le niveau qui m’a manqué », se défend le soldat à la barre.

A lire aussi : Sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo : « Je n’ai pas reçu la formation de vérifier les ordres avant de les exécuter »

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 juillet 2018 à 11:15, par molotov En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Laissez le soldat Ly tranquille. Il ne sait ni lire ni écrire Il n’a obéi qu’aux ordres.
    A mon humble avis,il faut balayer d’un revers de mains tous les PV de l’instruction militaire faite au garde à vous signé sous certaines contraintes par les accusés de petit rang.
    On saura jamais la vrai vérité sur ce coup d’État foireux..Quid de l’indolence de toute la hiérarchie militaire pendant le pustch..L’ancien chef d’État major et tout son staff, ils doivent passer à la barre pour nous éclairer. Et surtout faire revenir Zida ...le rôle du moro naaba..etc..
    Trop de zones d’ombres et de non dit.

    #MOLOTOV

  • Le 5 juillet 2018 à 13:28, par kekule En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    c’est vraiment pitoyable qu’on utilise des innocents pour faire un coup d’Etat dans le seul but de satisfaire les intérêts d’un groupuscule.

  • Le 5 juillet 2018 à 13:48, par Yamsoba En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Il faut reconnaitre que le prévenu a le droit de mentir car c’est sa défense aussi. Il veut éviter une peine donc c’est au tribunal de suivre cette logique tout à fait normal. Ce n’est que le début, la suite va bien confondre des gens instruits par des avocats de ce pays qui ont vu à travers les volets de leurs villas des citoyens dignes et intègres tombés pour la patrie. ce procès est un luxe auquel ces putchistes ne s’accommodent pas. Tenir de telles allégations devant le tribunal du peuple demeure une insulte grave. On y va alors car il ne faudrait pas par la suite demander le pardon de ce peuple qu’on a brutaliser au profit d’un clan mafieux et sanguinaire. Il faut savoir t’envoyer quand on vous envoie disait un dirigeant voisin.

  • Le 5 juillet 2018 à 16:21, par armel En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    molotov,tu es un pro putschiste,nostalgique du rsp,et souffrant de la fuite de ton demi dieu.les juges savent ce qu ils font,.tu n a pas a les dire qui doit être a la barre

  • Le 5 juillet 2018 à 17:37, par molotov En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Armel,

    Ne confonds pas réflexe et réflexion.Je réfléchis moi , si mon commentaire ne va pas dans le sens de la meute générale tant pis.Je ne suis d’aucune chapelle, mon parti dans ce forum c’est la patrie.Pour peu qu’on ne pense pas bêtement que la grande populace on est taxé de ceci, de cela.Libre à vous. Votre esprit partisan vous perdra.Savez vous combien de régime se se sont succédé dans ce pays depuis l’indépendance ?? Je ne nage pas dans le populisme ambiant, je regarde les faits froidement sans verser dans l’émotion puérile.
    Relis un peu tous les compte rendu des interrogatoire faits par lefasonet depuis que les accusés passent à la barre : il ressort que les PV de l’instruction doivent être pris avec des pincettes..
    Chez les militaire , la discipline est comme une déformation professionnelle qui va à l’aberration. Que peut faire ou contester un soldat devant un colonel juge instructeur. Il va signer par respect sans mesurer les conséquences. La justice militaire est anachronique dans un état de droit.

    #MOLOTOV

  • Le 6 juillet 2018 à 07:14, par TAGROU En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Molotov, que faut-il entendre par "meute" et "populace" ?
    Je crois que pour quelqu’un d’aussi réfléchi que toi, il y a lieu de savoir utiliser les mots ou les expressions afin de ne pas tomber dans l’injure ou l’irrespect. Et puis, à bien regarder, tu as bel et bien un parti pris, dès lors où tu avances qu’il faut prendre les PV avec des pincettes. Ce qui signifie que pour toi, les pauvres soldats (discipline obligeant) se sont vus acculés et obligés de signer ces documents.
    Mais en faisant l’inverse, pourquoi ne pas prendre aussi avec des pincettes les nouvelles déclarations qu’ils font depuis qu’ils sont à la barre ?

  • Le 6 juillet 2018 à 09:05, par Minute En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Ne confondons pas les choses ; Les problèmes militaires doivent se résoudre dans le cadre militaire avec ses textes et ses lois. On parle de l’armé ; avec un chef d’ETAT MAJOR. Donc un ETAT. si des militaires poses des actes contraires à la discipline militaire, quelle juridiction mieux que le tribunal militaire pour s’en saisir. Moi, je ne fait pas trop de fixation sur ces problèmes là. Pourvu qu’ils n’empiètent pas sur les textes qui fondent son expression. Justice militaire doit être différente de la justice civile. ça, c’est mon avis

  • Le 6 juillet 2018 à 16:04, par Ka En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Minute je confirme : ‘’’Les problèmes militaires doivent se résoudre dans le cadre militaire avec ses textes et ses lois.’’’ Mais le problème de ces mutins voyous, dés qu’ils ont pris le pouvoir, ils ont immédiatement dissout la constitution et ses lois qui protègent le peuple pour que le Burkina devienne leur jungle. C’est pourquoi ce jugement est devenu un jugement populaire et non celui d’une simple affaire de militaire. Et si tu as bien remarqué, les avocats de ces mutins voyous et militaires sont à 100% des civiles. Et comme je félicitais l’adjudant Jean Florent Nion dans ce même forum de lefaso.net pour sa franchise, la discipline, la sincérité, et l’intelligence, et autres, sont les qualités d’un bon militaire, et doivent être mis en avant pour le sens de l’honneur, la probité, le professionnalisme. Et je confirme que Gilbert Diendieré, Djibril Bassolé, et leur acolyte, ont commis un manquement à ses règles d’un bon militaire, et qui doit être sanctionné selon la gravité des faits.

  • Le 7 juillet 2018 à 22:35, par TIBIRI Laurent En réponse à : Auditions du putsch : Amadou Ly, le soldat qui a gardé le bâtiment dans lequel étaient enfermées les autorités de la Transition

    Monsieur KA-KA , les militaires sont des civils en tenue ; ils n’ont pas cinq membres ni trois. faites venir votre général de pacotille de ZIDA avant de d’avancer des arguties.

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