En 2010, le Burkina adoptait la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) qui est désormais le référentiel national en matière de développement. Pour coller a cette actualité, le ministère de l’Economie et des Finances a élaboré un nouvel organigramme. L’opérationnalisation de cette politique sectorielle nécessite que le personnel puisse relever un certain nombre de défis, a expliqué le ministre. Par ailleurs, au niveau du gouvernement, il a été demandé aux différents ministres de créer et d’élargir les espaces de dialogue avec leurs collaborateurs pour leur permettre d’exposer leurs préoccupations afin d’anticiper certains problèmes. Par conséquent, le ministre Bembamba, convaincu que l’animation de la vie du ministère incombe à tous les agents, a souhaité les rencontrer pour des échanges francs, ouverts et constructifs.

Au cours des échanges, le ministre est revenu sur les défis autour desquels son département doit se mobiliser. « Pour notre département, c’est d’abord qu’il y ait un traitement diligent des dossiers parce que nous sommes un ministère dont les activités impactent les activités des autres ministères. L’autre défi, c’est les relations avec les usagers, il faut qu’on les améliore et enfin le troisième défi, c’est la question de la gouvernance et de la corruption » a-t-il dit. Il a, par la même occasion, annoncé des mesures d’accompagnement pour permettre à ses agents de pouvoir relever les défis. Il s’agira notamment pour le ministre de travailler à renforcer le professionnalisme des agents à travers la formation, de travailler à améliorer leurs conditions de travail.

A la suite de l’intervention de Lucien Marie Noël Bembamba, les agents regroupés par catégorie (cadre A et assimilés, cadre B et assimilés, cadre C, D et assimilés et le personnel d’appui) ont exposé sans complaisance, avec émotion voire des pleurs parfois, les préoccupations qu’ils ont dans l’exercice de leur fonction. De celles-ci on peut noter la question récurrente de la vétusté des locaux, la question préoccupante de la gestion des carrières, la question spécifique parfois des conditions de travail, l’eternelle question de la motivation.

Le ministre a donné des réponses à certaines préoccupations exprimées par les participants. Pour certaines préoccupations spécifiques qui concerne certains de ses collaborateurs, Lucien Marie Noel Bembamba a promis s’entretenir avec les personnes concernées afin de pouvoir donner des réponses satisfaisantes à ces questions. A terme, il sera rédigé un document final qui sera mis à la disposition de tous les agents, avec toutes les questions et les réponses y afférents. Les échanges qualifiés de riches de part et d’autres ont permis pour les uns de mieux appréhender les préoccupations des collaborateurs, de mieux faire passer les messages et pour les autres de s’adresser directement à Dieu qu’à ses saints, selon l’expression d’un participant.

Aminata Ouédraogo

Lefaso.net

Des participants apprécient l’initiative.

Mamou Somé, agent à la gestion des carrières de la direction des ressources humaines. « Nous espérons avoir une meilleure suite à nos préoccupations »

Cette rencontre est la bienvenue puisque les agents avaient des préoccupations que le ministre devrait savoir. Au ministère, il y a beaucoup de choses qui se passent et le ministre n’est pas au courant. Donc, cette rencontre est une occasion pour lui de découvrir ce qui se passe réellement dans ces directions et quelles sont les préoccupations des agents. Cela lui permettra de mettre un dispositif en place pour mieux gérer le ministère et mieux réussir son programme d’activité. Nous avons profité de l’occasion pour poser les problèmes qui nous tenaient à cœur au ministre. Je suis satisfaite parce qu’il en a pris note et nous espérons avoir une meilleure suite à notre préoccupation.

Guigma Delphine, contrôleur des services financiers à la direction général du budget. « L’initiative doit se pérenniser »

Je pense que l’initiative que le ministre a eu de nous rencontrer est à saluer. La rencontre nous a permis d’exprimer réellement nos préoccupations et je pense qu’elle doit se perpétuer. Je suis satisfaite surtout pour ce qui est de la question des carrières. Le ministre a bien pris note. Je pense que des solutions vont être trouvées. Il y a aussi la question de la cohésion sociale qui est une préoccupation réelle au sein du ministère. Je pense qu’on y gagnerait à travailler à unir tous les corps pour vraiment atteindre les défis qu’il a lancés.

Sebego Mamoudou, économiste à la direction générale de l’économie et de la planification. « C’est une première dans le département »

Je pense que c’est une première dans le département. La stratégie communication que le chef de département est en train d’initier permet d’avoir le même niveau d’information, appréhender la réalité dans le ministère. Je pense que sans cadre de concertation, il serait difficile au niveau du sommet, de connaitre les informations au niveau de la base. C’est pourquoi nous saluons cette initiative. Avant de venir à cette rencontre, nous nous sommes préparés sur des préoccupations mais lorsque le ministre a pris la parole pour faire l’introduction, nous nous sommes rendus compte que tout ce que nous avions prévu a été soulevé. Cela montre que le chef de département est imprégné de la réalité. Ce sont des mesures, des actions, des problèmes assez structurels dont la réalisation va demander du temps. Je pense qu’il a pris l’engagement ferme de mettre les moyens pour résoudre les préoccupations qui ont été soulevées. Il est conscient de ses problèmes.

Evariste Millogo de la direction générale du contrôle des marchés publics et des engagements financiers : « Je suis resté sur ma soif »

Personnellement, je pense que c’est une bonne initiative. Il faut le noter, c’est une première dans notre ministère que le ministre donne l’occasion à tous les agents de s’adresser à lui directement. Cela nous a permis de nous exprimer en long et en large même si le temps matériel ne nous a pas permis de tout exposer. Il faut être clair, je ne suis pas totalement satisfait parce que le temps qui était imparti ne nous a pas permis non seulement de poser toutes nos préoccupations, ni à lui de répondre à toutes les questions. Je suis resté sur ma soif. Mais l’intention est appréciable. Je pense qu’elle doit continuer et on espère que les fois à venir, il y aura une amélioration.

Propos recueillis par Aminata Ouédraogo

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