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Seydou Gondé sur les 100 jours du président Kaboré : « C’est de la mauvaise foi que de dire qu’en cent jours, le gouvernement Thieba n’a rien fait ou peu. »

Publié le lundi 16 mai 2016 à 23h06min

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Seydou Gondé sur les 100 jours du président Kaboré : « C’est de la mauvaise foi que de dire qu’en cent jours, le gouvernement Thieba n’a rien fait ou peu. »

Le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, à l’issue des ses cent jours de gestion de la nation Burkinabè a fait un bilan au cours d’une conférence de presse à Bobo Dioulasso. Ce bilan a été interprété par les uns et les autres de manières diverses.

Mon propos est que chaque Burkinabè comprenne le contexte dans lequel s’est déroulée la gestion des affaires de l’Etat et le niveau d’application du programme autour duquel le Président du Faso a été élu par le peuple.

En effet, le Président du Faso a pris les commandes du navire Burkina dans des conditions exceptionnelles .Le pouvoir actuel, pouvoir civil, arrive cinquante ans après la gestion du pays par une succession de plusieurs régimes dirigés par des militaires. Cela veut dire que le régime actuel est un pouvoir de rupture avec l’ordre ancien. Et cela n’est pas simple à plusieurs niveaux :

-  Assurer le contrôle du pouvoir civil sur l’institution militaire
-  Permettre aux militaires de garder certains privilèges et acquis
-  Instaurer la confiance entre le peuple et les forces de défense et de sécurité
-  Ramener l’armée dans son véritable rôle et missions dans le processus de démocratisation
-  Assurer la cohésion dans notre armée
La difficulté suivante est liée au fait de la gestion du pouvoir par la transition :
-  Arrestations, souvent, sans avoir approfondi les enquêtes
-  Augmentations des salaires et trop de promesses sans études bien élaborées
-  Gestion populiste du pouvoir d’Etat
-  Affairisme
-  Provocations inutiles
-  Mesures administratives incorrectes
-  Gestion financière et économique catastrophique

En somme, la transition a bien joué son rôle dans le processus de transition en prenant des décisions fortes pour réussir le double scrutin électoral. Mais cette même transition a versé sous les roues du pouvoir issu de ces élections des peaux de bananes plongées dans la sauce gombo.

Les ennemis ouverts ou tapis dans l’ombre ont organisé l’attaque terroriste, l’attaque de Yimdi, les incendies, l’instrumentalisation des Kolgweogo, les multiples grèves et menaces, des conflits internes et externes, etc.

C’est dans ces conditions macabres que le Président du Faso devait commencer à dérouler son programme pour lequel les Burkinabè ont porté leur choix sur lui.

Pensez-vous réellement que cela pouvait se faire de façon optimale ?

Le Président du Faso a été investi le 29 décembre 2015. Il a choisi son Premier ministre le 06 janvier 2016. Le temps de nommer ses ministres et les rendre vraiment fonctionnels est une source de retard nécessaire à la bonne gestion à venir. Le Chef de l’Etat avait un travail administratif à régler d’abord.

Peut- on construire du solide sur des fondations fragiles ?

Le Président du Faso avait besoin, en dépit des adversités du moment, d’asseoir une fondation forte et solide sur laquelle va s’appuyer le déroulement de son programme. Rappelons que nous avons élu le Président du Faso sur la base de son programme et c’est sur l’exécution de celui-ci que nous le jugeons. Ce n’est pas notre programme à nous qui compte. Ce ne sont pas nos vœux et autres désirs qui comptent. Ce qui compte c’est le déroulement de ce programme en tenant compte de l’intérêt général, de l’intérêt de toute la nation et de l’intérêt de notre vaillant peuple.

Je vous rappelle que ce programme est articulé autour de trois points centraux, sous le thème : « Bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice »

L’idéal du Président du Faso est de créer un contrat social de type nouveau pour redonner un espoir à notre peuple, son peuple. Voyons alors ce qui a été fait en 100 jours dans tous les compartiments de ce contrat social. Rappelons aussi que ce programme est prévu pour être exécuté en cinq ans, soit 1825 jours. Cela nous permet de comprendre qu’en jours, le Président du Faso n’est qu’à 18 % du temps que le peuple lui a confié.

Analysons !

I / De la réforme des institutions et de la modernisation de l’administration

Ici il s’agit des questions de la réforme de l’Etat, de la justice, de l’institution militaire et des forces de sécurité, de nos relations de partenariat et de la participation de la diaspora aux efforts de constructions nationales. Sous ce thème, cent deux points ont été prévus. A ce jour quarante trois points ont été commencé à être mis en exécution, soit 41 %.

C’est dire qu’en 100 jours, 41 % de cette partie du programme ont déjà été mis en route. Nous retenons donc qu’en 18% du temps de gestion que le peuple a donné au Président Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, 41% de la première partie de son programme a été mis en marche. C’est beaucoup et positif, même s’il reste encore beaucoup à faire. 41% d’exécution d’un programme en 18% du temps imparti, c’est nettement au-delà de nos attentes. Pour avoir ces chiffres, dotez-vous du programme et comptez. Puis regardez les points de presse sur le travail que fait le gouvernement en rapport avec les différents points. Comptez !

II / Le développement du capital humain

Sous ce thème, on trouve les questions de santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de l’emploi des jeunes, de la protection sociale des travailleurs, de la promotion de la femme, de l’environnement, etc. Deux cent soixante six points sont prévus dans ce chapitre. L’importance du nombre de points à traiter témoigne que le Président du Faso dès le départ a placé l’Homme au centre de toutes les initiatives et actions de développement. Cinquante deux points ont effectivement été mis en route, soit 20%. Ce sont des chantiers énormes et qui atteignent une masse importante de la société burkinabè. Là encore, en 18% de temps, 20% du programme de ce secteur est en cours d’exécution. Réaliser 20% de ce faste programme pour l’Humain, le Burkinabè en 100 jours, n’est pas à négliger. C’est à féliciter. L’honnêteté intellectuelle nous y oblige.
Le programme est fait pour atteindre des objectifs à l’horizon 2020. Ne l’oublions pas !

III / La dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois

Là, il s’agit de prendre des initiatives hardies pour booster les secteurs vitaux de notre économie afin d’améliorer le bien-être de notre population. Nous avons noté deux cent quarante huit points prévus à ce chapitre.

L’objectif est de créer des richesses et les retenir pour répondre aux besoins présents et futurs des masses populaires. Nous notons que soixante sept points ont eu un réel début de mise en exécution, soit 22%. C’est dire qu’en 18% de temps imparti, 22 % du programme de ce secteur connait une mise en exécution. C’est beaucoup en 100 jours de gestion.

Il est très simple de comprendre cette étude succincte comme je l’ai expliqué plus haut. Nous retenons qu’en 100 jours, soit 18% du temps que le peuple a accordé a Son Excellence le Président KABORE, 28% (une moyenne) de son programme est mis en exécution.

Nous savons aussi que le gouvernement travaille énormément sans communiquer. Les services techniques, les spécialistes de plusieurs domaines et les partenaires au développement travaillent sans bruit pour la mise en œuvre efficace du programme du gouvernement dans la paix et dans un environnement apaisé. Avec beaucoup de modestie, je peux dire que le gouvernement THIEBA est sur la bonne route pour la réussite du programme en cours d’exécution.

Nous pouvons même dire qu’à cette allure, le Président du Faso finira son programme avant les 1825 jours, soit 5 ans.

Nous ne sommes pas dupes car les changements ne se font pas de façon linéaire. Il y a même des flux et reflux. La mise en route d’un programme est accompagnée d’un suivi régulier et d’une évaluation ponctuelle .Ce qui permet de corriger les éventuels écarts ou écueils.

Aucune œuvre humaine, dans son exécution ne peut satisfaire tout le monde. Ici il s’agit des questions d’Etat. Seuls les vrais Hommes d’Etat sont à mesure d’apporter des critiques pour améliorer la marche du pays. Les syndicalistes sont dans leur rôle car ils défendent les intérêts de leur corporation. Mais ils ne disent jamais où doit sortir l’argent pour satisfaire leurs revendications. Les organisations de la société civile c’est pareil. Mais pour des gens qui aspirent à gérer l’Etat (cas des partis politiques), c’est de la mauvaise foi que de dire qu’en cent jours, le gouvernement Thieba n’a rien fait ou peu.

Notre pays, le Burkina Faso est à un tournant décisif de son destin. Construire un nouvel Etat après 50 ans de règne militaire et 27 ans de régime despotique n’est pas une mince affaire. Pour y parvenir, nous devons être des vrais Burkinabè. De la Haute volta, nous sommes devenus le Burkina Faso, le pays des hommes intègres. Ce sont des vertus que cela incarne. Mais j’avoue que le Burkinabè a perdu le nord depuis longtemps. Nous devons revenir aux bonnes manières et aux bonnes mœurs. Nous devons avoir un socle, une conscience nationale. Les pays comme le Japon, la Chine, l’Inde et bien d’autres pays qui avaient les mêmes niveaux de vie que nous en 1960 sont aujourd’hui en plein développement. Pourquoi ?

Ces pays ont puisé leurs ressources de développement dans la conscience nationale et dans le travail bien fait pour l’intérêt national. Bien sûr ils avaient des hommes qui aiment leurs pays comme dirigeants.

Pour nous, notre socle national est le BURKINDLIM. Le Burkindlim ne doit pas être un vain mot mais un comportement encré en nous. C’est pourquoi je suis en phase avec Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso lorsqu’il appelle au retour à l’intégrité. Oui, c’est juste de parler de retour car le Burkinabè a perdu ses valeurs cardinales qui étaient un repère sous la Haute Volta.

Sachons que le retour à l’intégrité a des exigences :
- exigence d’amour pour son peuple ;
- exigence du travail bien fait ;
- exigence de solidarité
- exigence de justice ;
- exigence de réconciliation du peuple burkinabé avec son histoire ;
- exigence de bonne gouvernance ;
- exigence d’égalité de chances ;
- exigence de comportements citoyens
Si nous acceptons d’être des hommes intègres, nous allons accompagner le gouvernement et l’aider à atteindre tous les objectifs.

GONDE Seydou
76 59 34 24
Seyd.gond@gmail.com

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