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Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

Publié le mercredi 12 juin 2019 à 23h30min

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Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible  par la partie civile

Les plaidoiries de la partie civile dans le cadre du procès du coup d’État ont continué ce 12 juin 2019 au tribunal militaire. Trois avocats, se fondant sur les faits impliquant des accusés, ont demandé au président de les déclarer coupables et de leur appliquer toute la rigueur de la loi.

L’une des plaidoiries de la journée aura été celle de Me Séraphin Somé. Pendant plus d’une heure de temps, il a démontré la culpabilité de certains accusés. À titre d’exemple, pour :
- Adama Ouédraogo dit Damiss, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État.

Pendant que l’accusé a soutenu lors de sa comparution que c’est sa curiosité journalistique qui l’a conduit au camp Naba-Koom dans la nuit du 16 au 17 septembre 2015, Me Somé a tenté de prouver le contraire. Pour lui, le journaliste n’était pas en ces lieux à la recherche d’informations, mais parce qu’il était partie intégrante du coup. Il rappelle d’ailleurs la déclaration du présumé cerveau, Me Gilbert Diendéré, qui, devant le juge lors de l’instruction, a indiqué que c’est Adama Ouédraogo qui a rédigé la déclaration du CND justifiant le coup de force.
- Hermann Yaméogo, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État.

Pour cet accusé, Me Somé relève qu’il est apparu à la barre avec la posture du citoyen persécuté pour ses opinions, le démocrate défenseur de la liberté. Le « Nelson Mandela » ou le « Ghandi national » en somme. Et pourtant, c’est ce démocrate qui applaudit le coup d’État du CND qu’il a d’ailleurs qualifié de « salvateur ».

Hermann Yaméogo incarnait l’aile politique des putschistes, et n’a pas tardé à aller à Kosyam dès le 17 septembre 2015 pour faire allégeance au nouveau chef. Il a ensuite pris des millions pour mobiliser les manifestants favorables au coup de force. Pour cette raison, l’infraction de complicité d’attentat à la sûreté de l’État est établie, selon Me Somé, qui demande que l’accusé soit déclaré coupable. « Je ne sais pas comment vous pouvez ne pas le déclarer coupable », a lancé l’avocat à l’endroit du président du tribunal.

- Fatoumata Thérèse Diawara, poursuivie pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État et complicité de trahison.

L’avocat relève qu’elle a mobilisé argent et ressources humaines en vue de soutenir le coup d’État. Mieux, revenant sur les écoutes téléphoniques entre l’accusée et des éléments du RSP à qui elle demandait de résister en ne déposant pas les armes, à sortir tirer sur les chars de l’armée loyaliste, l’avocat note que l’histoire politico-judiciaire et même militaire du Burkina Faso retiendra qu’une civile sans formation militaire commandait des militaires.

« C’est une étoile, elle est général de fait ». Me Somé a par ailleurs rappelé qu’en comparaissant, elle n’a fait preuve d’aucun regret d’avoir soutenu les putschistes. Bien au contraire, elle a fait preuve de désinvolture, d’arrogance à la barre, ce qui signifie qu’elle pourrait recommencer si l’occasion se présentait.

Quant à la complicité de trahison, l’avocat a juste demandé une requalification des faits, parce que l’accusée, loin d’être une complice, est plutôt auteure principale de trahison. Parce qu’elle a interagi avec des forces étrangères, notamment avec des officiers supérieurs ivoiriens pour mobiliser l’argent pour qu’on envoie des mercenaires pour soutenir le coup.

Pour les accusés, notamment Salifou Sawadogo, le lieutenant Jacques Limon, l’ancien bâtonnier Mamadou Traoré, Sidi Lamine Omar, Minata Guelwaré, Léonce Koné, l’avocat a déclaré qu’ils ont tous agi dans le sens de soutenir l’attentat à la sureté de l’État. Par conséquent, ils devraient être déclarés coupables et subir la rigueur de la loi.

En plus de Me Séraphin Somé, Me Awa Ouédraogo et Me Oumarou B. Ouédraogo ont argumenté pour convaincre le tribunal de la culpabilité des accusés et ils ont plaidé pour que justice soit rendue.
L’audience se poursuit ce 14 juin 2019 avec toujours les avocats de la partie civile.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 juin 2019 à 09:13, par sombet farma En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    MERCI POUR L’INSTANT A LA PARTIE CIVILE DE DEFENDRE AVEC SERENITE NOS MARTHYRS TOMBES SUR LE CHAMP DE LA BATAILLE POUR LA PAIX ET LA DEMOCRATIE.CE PROCES SERVIRA DE LEçON ET D’ESPRIT D’OUVERTURE POUR NOS FDS CAR ILS SAVENT AUJOURD’HUIT QUE NOUS AVIONS AUPARAVANT DES GENERAUX POURRIS,EGOITES,INCAPABLES ET SANGUINAIRES DONT L’OBJECTIF n’ETAIENT PAS de SECURISER LEUR PEUPLE ET L’INTEGRITE TERRITORIALE,MAIS DE PROTEGER LEURS INTERETS ET COUVRIR LEURS CRIMES COMMIS SUR DES HONNETES CITOYENS.VIVE LA JUSTICE !VIVE NOS VAILLANT SOLDATS QUI DONNENT LEUR VIE POUR PROTEGER LEUR PEUPLE !!!

  • Le 13 juin 2019 à 09:29, par kap En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Toutes les traitrises de Hermann de 1999 à 2014 sont entrain de le rattraper .

  • Le 13 juin 2019 à 09:48, par INTEGRITE En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Félicitations Me,
    Votre ligne de défense est bien argumentée, sans haine ni calomnie.
    Et certains trouveront à dire qu’on est contre ces accusés.

  • Le 13 juin 2019 à 10:07, par Achille De TAPSOBA En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    Bravo et félicitations aux avocats de la partie civile qui défendent majestueusement les plus faibles contre les Grands Criminels de 27 ans de cruauté. Soyez-en bénis. Merci aux Grands Juges qui sont entrain de rendre justice aux orphelins, aux veuves et aux familles profondément blessées. Pendant 27 ans au BURKINA les plus forts ont tué et ont pillé à grande échelle ce pays jusqu’au dernier centime. Ils croient qu’ils étaient les ENFANTS BÉNIS de DIEU. Ils se sont permis de faire toutes les bêtises du monde tuant les ENFANTS du pays avec les armes de la nation. Ils n’ont jamais eu de regret aux crimes commis au contraire ils ont copieusement bu une belle coupe de champagne et ont mangé des caviars en jubilant d’être les plus forts du BURKINA les BURKINABÉS leurs sujets à qui ils avaient le droit de vie et de mort. LES GRANDS CRIMINELS DU BURKINA PENSAIENT QUE L’IMPUNITÉ EST UNE MARCHANDISE QU’ON PEUT ACHETER FACILEMENT SUR LA PLACE DU MARCHÉ.

    Revenant au procès, les 2 potentiels putschistes ont été de tous les temps de véritables menteurs, manipulateurs très rusés qui avancent masqués. Par leurs ingéniosités atypiques, des BURKINABES sont à 3 mètres sous terre pour avoir été obstacles à leurs bonheurs terrestres. Toutes leurs vies, ils ont falsifié leurs images(Publiquement ils sont saints) comme leur champion indispensable Blaise Kouassi Compaoré qui a voulu falsifié l’A37 pour demeurer au pouvoir pour de se voir devant la justice pour ses atrocités perpétrées pendant un quart de siècle.
    Chers JUGES pourquoi avoir pitié de ces grands criminels ces trafiquants d’armes dans la sous région qui endeuillent des familles dans de nombreux pays ? Pourquoi avoir pité de ces assassins qui n’ont jamais accordé une importance à la vie des autres ?Pourquoi avoir un regard doux et gentil à des grands tueurs qui ont naïvement que leurs gloires et leurs bonheurs terrestres étaient au dessus de la vie humaine ?

    Chers GRANDS JUGES, avec un cœur serré et meurtri, regardez s’il vous plait, les veuves, les orphelins et les familles attristées qui souffrent énormément dans leur chair et dans leur esprit. Ces criminels rusent par tous les moyens d’etre très malades ils oublient qu’ils ont manifestement empêché des BURKINABES de respirer le même air qu’eux(MARTYRS du putsch le plus bête du monde) parce qu’ils voulaient occuper les salons feutrés en toute impunité.

    Chers Magistrats appliquons rigoureusement la règle de droit sans distinction politique sociale ou ethnique pour que chaque BURKINA comprenne définitivement qu’il ne peut pas de tuer son frère BURKINABÉ parce qu’il est fort, puissant et craint. Les Martyrs étaient des Burkinabés tout entiers comme Saint Blaise l’indispensable, Saint François le pape de la division et de la révision, Saint Gilbert, "Ange Djibril", Achille De TAPSOBA, Saint Roch, Saint Simon. Ils avaient droit à la vie, au même bonheur que nous. Nous sommes tous justiciables. Aucune prime ne sera accordée à l’impunité.

    LA VÉRITÉ TRIOMPHERA SUR LE MAL OU L’IMPUNITÉ(le mensonge) UN JOUR

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR DAVID OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA (Pur produit de THOM SANK et de NORBERT ZONGO)

  • Le 13 juin 2019 à 10:42, par HUG En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Merci au avocats des parties civiles car on ne peut pas soutenir ou encourager impunément des gens ayant les armes payés par le contribuable pour tuer d’autres burkinabés à main nue. Cela dépasse l’entendement humain

  • Le 13 juin 2019 à 11:26, par Bigbalè En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Cela sera aussi un leçon pour les civils car depuis la Révolution de Sankara, il n’y a pas de doute que c’est surtout les civils qui ont plus contribué à l’avènement des tragédies que le peuple Burkinabè a connu. Et ils sont toujours là, ces minables qui pensent toujours arriver par courte échelle. Au journaliste Damiss, on lui rappelle qu’il y a eu des journalistes avant lui qui ont fait le même jeu mais ils ont payé le prix le plus fort quelque temps après. Je pense à un certain Watamou Lamien dont le micro a été jugé par certaines personnes plus ravageur que les balles de Kalachnikov du 15 Octobre 1987. La suite, on la connaît, car lui-même a été trucidé par ceux qu’il a aidé à vilipender Thomas Sankara ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

  • Le 13 juin 2019 à 11:27, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Il faut mettre en application le concept parfait et bien réfléchi du moment à tous ces noms cités, en attendant les autres ; Je veux bien sûr parler du terme NEUTRALISER. Pour ces individus qui ont terrorisé toute une Nation, un Duc ne voit aucune autre solution qui puisse les sauver.

  • Le 13 juin 2019 à 13:20, par LE PEUPLE En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    LONGUE VIE AUX AVOCATS DE LA PARTIE CIVILE QUI DEFEND LES PAUVRES, LES VEUVES ET LES ORPHELINS, TOUS VICTIMES DE LA BARBARIE D’ASSOIFFES DE POUVOIRS ET DE PRIVILEGES AVEC A LEUR TETE LE CRIMINEL BLAISE KOUASSI KOUADIO THERRASSON NE COMPAORE ET SES DEUX GENERAUX DE PACOTILLE. LONGUE VIE AU TRIBUNAL QUI A TENU BON CONTRE VENTS ET MAREES POUR NOUS SERVIR CE PROCES EDUCATIF POUR CEUX QUI ONT ENCORE UNE CONSCIENCE. SVP, NE DITES PAS SEULEMENT LE DROIT. RENDEZ SURTOUT JUSTICE A TOUTES CES VICTIMES DE LA FEROCITE D’HOMMES SERVITEURS DE SATAN. AUCUN NE DOIT ECHAPPER NI A LA JUSTICE DE SA CONSCIENCE, NI A LA JUSTICE DES HOMMES NI A LA JUSTICE DIVINE.

  • Le 13 juin 2019 à 17:27, par Tilaï En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Il faut que la sentence soit à la hauteur du crime !
    Il faut que la main du juge soit bien lourde pour prévenir tous ceux qui auront la folle envie de retourner les armes du peuple contre le peuple.
    Dieu bénisse le Burkina !

  • Le 13 juin 2019 à 17:50, par Sacksida En réponse à : Plaidoiries du procès du putsch : Trois accusés passés au crible par la partie civile

    Depuis 4 ans et demi que le peuple Burkinabe comme un seul homme est sorti dans les rues pour crier son indignation : Non a la modification de l’article 37, Non aux crimes de sang, Non aux detournements de nos deniers publics, Non a l’accumulation des biens mal acquis, Non a l’impunite etc. Oui pour une veritable politique et democratie sociale, Oui pour un Changement au benefice des interets economiques et sociaux, Oui pour la justice sociale etc. Ainsi, le pouvoir Bourgeois, Sanguinaire et Corrompus de Blaise Compaore et de ses affides ont ete chasses par le peuple insurges, mais des elements du peuple ont payes un lourd tribu et des sacrifices supremes enormes. Ensuite, des baroudeurs et des cadres felons et exploiteurs du peuple ont tente un ultime coup de force reactionnaire et fantoche faisant encore des victimes et des martyrs de cette resistance populaire legitime. Du reste, le peuple Burkinabe et des familles des victimes reclament justice, des sanctions severes contre des coupables et des reparations justes. En outre, l’on peut dire que concernant cette justice, c’est bon mais ce n’est pas arrive, car elle prend trop de temps et coute trop chere a notre peuple. En tout etat de cause, il serait utile de la reformer afin qu’elle soit une justice progressiste, democratique et independante au service du peuple Burkinabe. Salut.

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