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Elections du 29 novembre : Les « Gardiens de la démocratie » mettent en garde contre les discours discriminatoires

Publié le jeudi 12 novembre 2015 à 22h53min

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Elections du 29 novembre : Les « Gardiens de la démocratie » mettent en garde contre les discours discriminatoires

L’Association « Les gardiens de la démocratie » a animé une conférence de presse le 11 novembre 2015 à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre avec les Hommes de médias, elle a appelé les acteurs impliqués dans le processus électoral à œuvrer pour des élections apaisées, dans le respect de la diversité. Elle a mis en garde les partis politiques et les organisations de la société civile contre tous discours à connotation ethnique, religieuse, régionaliste ou tout autre discours discriminatoire. Les gardiens de la démocratie constatent également que tous les candidats à l’élection présidentielle ont violé l’article 68 terre du code électoral.

Les « Gardiens de la démocratie » ont pour objectif de contribuer au renforcement de la démocratie, la promotion et la protection des droits humains et la paix au Burkina Faso, la promotion de la bonne gouvernance, la promotion de la libre expression du suffrage des populations pendant les élections... Créée il y a deux ans, c’est au mois de mai 2014 qu’elle obtient le récépissé consacrant sa création. Qu’à cela ne tienne, ses membres disent avoir participé activement à toutes les marches-meeting et autres formes de protestation (depuis 2013) ayant conduit à l’insurrection populaire.

Mieux, après la chute de Blaise Compaoré, ils n’ont pas baissé les bras. Ils affirment avoir pris part à toutes les actions de soutien à la transition. Par ailleurs, Norbert Tankoano (président de l’association) et ses camarades disent préparer actuellement le bilan de la transition qu’ils rendront public dès le lendemain des élections. « Nous avons décelé des forces et des insuffisances notoires des organes de la transition », soutient le président de l’association.

Mais, on n’en est pas encore là. La conférence de presse de ce 11 novembre concernait exclusivement les élections du 29 novembre. Et les « Gardiens de la démocratie » entendent apporter leur contribution pour des élections libres, transparentes, apaisées. Tout porte à croire que les conditions de transparence sont réunies pour la première fois au Burkina. Cette association, s’adressant d’abord aux partis politiques, a rappelé les pratiques proscrites au cours de cette campagne notamment des discours à connotation religieuse, ethnique, régionaliste ou tout autre discours discriminatoire. Elle n’a pas manqué de mettre en garde tous les candidats qui proféreraient des propos haineux ou incendiaires avant, pendant et après les élections. Les tribunes à eux offertes doivent servir à présenter leurs programmes.

Tous les candidats ont violé l’article 68 du code électoral

Aussi, les Gardiens de la démocratie tiennent-ils à rappeler et même à mettre en garde les partis politiques contre toute tentative de corruption électorale. A cet effet, ils ont insisté sur l’interdiction des gadgets ou tout autre objet à caractère publicitaire.
Tout en se réjouissant du déroulement actuel de la campagne dans l’ensemble, les membres de l’association tiennent à souligner que tous les candidats à l’élection présidentielle ont violé les dispositions de l’article 68 terre du code électoral puisqu’ayant tous fait des affiches et posters à l’effigie des candidats. « Si on devait respecter scrupuleusement l’esprit et la lettre de cette disposition, quel que soit le lieu, l’emplacement, on ne devrait pas voir l’effigie d’un candidat sur des panneaux publicitaires. Tous les partis sont en porte-à-faux avec cette disposition de la loi », martèle Norbert Tankoano.
Concernant les gadgets, les partis ont utilisé les failles de la loi. Ils ont utilisé des t-shirts en couloir sans mettre l’effigie du candidat là-dessus. Par exemple, le MPP utilise la couleur orange, l’UPC la couleur verte, le blanc pour AJIR… « Nous appelons les différents partis pour que la volonté du législateur soit respectée. Elle vise à éviter la corruption électorale. C’est le lieu d’appeler les acteurs au respect strict de cette application »
Les Gardiens de la démocratie ont également distribué des bons points notamment à la CENI, au CSC ainsi qu’aux OSC et les candidats qui jusque-là tiennent un langage modéré. Néanmoins, l’association appelle la société civile à renforcer la veille citoyenne afin que les résultats ne puissent souffrir d’aucune contestation.
Malgré tout, si les partis estiment qu’il y a des irrégularités à même d’entacher la crédibilité et la sincérité du scrutin, les Gardiens de la démocratie demandent à ceux-ci de se tourner vers le conseil constitutionnel, la seule juridiction habilitée à connaître des litiges électoraux (élections législatives et présidentielles).

Moussa Diallo
Lefaso.net

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