Enseignement supérieur : « Aucune université privée n’est autorisée à offrir des formations doctorales et les diplômes de doctorat », réaffirme le ministre Adjima Thiombiano
Le 11 septembre 2023, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation avait dénoncé, dans un communiqué, la délivrance des diplômes de doctorat aux étudiants par des Institutions privées d’enseignement supérieur (IPES). Ce communiqué a fait l’objet d’une question orale, ce mardi 14 novembre 2023, en séance plénière de l’Assemblée législative de transition, à Ouagadougou.
Au prétoire, le ministre de l’enseignement supérieur, Adjima Thiombiano, face aux députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) pour répondre à la question relative à l’inexistence de documents autorisant les IPES à offrir des formations doctorales et de diplômes de doctorat.
« Est-il vrai qu’aucune université privée n’a jamais bénéficié de documents de votre département ministériel, dans la continuité du fonctionnement régulier des institutions étatiques, l’autorisant à offrir une formation doctorale et à délivrer des diplômes de doctorat ? ». À cette question du député, le Pr Abdoulaye Soma, portée par son collègue Arnaud Tindano, en l’absence de ce dernier, le ministre répond par l’affirmative.
- Les députés de la transition n’ont pas été avares en questions
« Aucune université privée conformément au cahier de charges du décret 2018, à savoir l’article 57 et 58, n’a été autorisée à offrir des formations doctorales et de diplômes de doctorat », a réaffirmé le ministre Adjima Thiombiano. Dans sa ligne de défense, il a rappelé que les formations doctorales sont régies par le décret 2018 portant organisation de l’enseignement supérieur et l’arrêté 2020 portant organisation des études doctorales.
En ce qui concerne les universités privées, poursuit-il, les formations doctorales s’opèrent conformément à l’arrêté 2020-2021 du 7 juillet 2020 portant cahier de charges des institutions privées d’enseignement supérieur. Cet arrêté, dispose en son article 57, poursuit-il, qu’aucune université privée ne peut assurer une formation doctorale si elle n’est affiliée à une école doctorale dans une université publique. En son article 56, cite encore le ministre, l’affiliation à l’école doctorale se fait par le biais d’une convention entre un laboratoire de recherche ou une équipe de recherche de l’université privée et un laboratoire de recherche publique. Pour enforcer sa conviction que les IPES n’ont pas encore un quitus des autorités pour offrir des formations doctorales, le ministre a puisé suffisamment des arguments dans la législation.
- Selon le ministre de l’enseignement supérieur, le Pr Adjima Thiombiano, 90% des enseignants des IPES sont des vacataires
A la charge, il mentionne que l’arrêté 2020 du 26 septembre 2020, portant condition de création, mission, organisation et fonctionnement de l’école doctorale, du centre de recherche, de laboratoire de recherche et de l’étude de recherche dans les Unités de formation et de recherche (UFR) stipule en son article 5 que l’école doctorale est créée par arrêté du ministre en charge de l’enseignement supérieur sur proposition du premier responsable de l’UFR. L’article 6 du même arrêté, selon ce professeur titulaire en biologie et écologie végétales, précise que l’école doctorale rassemble des centres et des laboratoires de recherche.
L’article 13 indique, qu’un laboratoire de recherche est une structure regroupant au moins cinq équipes de recherche et chacune d’elle regroupant au moins quatre enseignants chercheurs dont au moins un enseignant de rang A. Pour l’ancien président de l’université Thomas Sankara, pour former un laboratoire, il faut au moins cinq équipes de recherche de quatre personnes qui disposent au minimum de 20 enseignants dont au moins cinq enseignants de rang A.
- Trois ministres du gouvernement ont sacrifié à ce devoir de redevabilité devant le législatif
A en croire le ministre, aucune université privée ne remplit ces conditions pour le moment. Il s’étonne par ailleurs, de voir certaines universités privées offrir des formations doctorales et délivrer des diplômes de doctorats alors qu’elles n’ont pas de qualification requise. « Cela constitue une violation des dispositions en la matière », dénonce le ministre Adjima Thiombiano, indiquant que la rigueur de la loi sera appliquée dans cette situation d’irrégularité.
Contrairement au doctorat unique et au PhD, l’interdiction ne touche pas aux formations doctorales aboutissant à la délivrance de diplômes de doctorat d’exercice en science de la santé, a-t-il fait savoir. A cet effet, confie-t-il, deux universités privées ont eu des autorisations et offrent des formations en médecine, et délivrent des diplômes de doctorat d’exercice en science de la santé.
- Arnaud Tindano a posé la question du Pr Abdoulaye Soma
17 universités privées reconnues par l’Etat au Burkina Faso
La deuxième question du Pr Soma était la suivante : « Que pensez-vous être de bonnes perspectives de gestion de ce dossier qui revêt une importance fondamentale pour la stabilité et la crédibilité de notre système universitaire ? » Avant d’apporter des réponses, le ministre a d’abord fait le point des universités privées au Burkina. Selon lui, 17 universités privées sont reconnues sur toute l’étendue du territoire. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Serge Ika Ki
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 14 novembre 2023 à 22:03, par T En réponse à : Enseignement supérieur : « Aucune université privée n’est autorisée à offrir des formations doctorales et les diplômes de doctorat », réaffirme le ministre Adjima Thiombiano
Le doctorat de médecine est un master II, alors il peut être donné par les privés sans aucun problème. D’ailleurs nos doctorats de médecine sont tous incomplets. Les étudiants de médecine sortent avec des niveaux de deuxième année de sociologie en statistique et en méthodologie de la recherche.
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Le 16 novembre 2023 à 12:38, par kenfo En réponse à : Enseignement supérieur : « Aucune université privée n’est autorisée à offrir des formations doctorales et les diplômes de doctorat », réaffirme le ministre Adjima Thiombiano
@ T : Mr/mme T : Arrêtez vos louvoiements et autres àpeuprèisme dans le domaine des équivalences entre les diplômes. C’est l’État Burkinabè qui parle. Cela nous suffit largement. Pour être complet, il reste à sanctionner les écoles et autres instituts privées qui ont donc délivré de faux doctorats aux uns et aux autres, en vendant ce titre. Le phénomène est si mesquin que même les religieux en ont été dupes. La plupart de ces docteurs sont des " DOCTEURS Maison"".
Kenfo, Dr en rien du tout, comme tant d’autres.
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