Trois raisons ont motivé la tenue de la conférence de presse de la CNAVC, ce mercredi 8 mai 2024. « D’abord, nous voulons remercier le capitaine Ibrahim Traoré qui a su prendre ses responsabilités au moment où rien n’allait. Ensuite, saluer l’avancée remarquable de la reconquête du territoire par nos Forces de défense et de sécurité. Enfin, convier tous les Burkinabè à un meeting qui aura lieu ce 11 mai 2024 », a laissé entendre Ghislain Dabiré, membre de la coordination.

Une vue de l’assistance présente dans la salle

« Après près de 21 mois de gestion du pouvoir, délai consenti par la charte, sans répéter les innombrables acquis, c’est un secret de polichinelle de dire que les résultats sont au rendez-vous. En effet, de la réorganisation de l’armée à l’amélioration des conditions de vie des populations, en passant par l’affirmation de notre souveraineté, les avancées sont plausibles. Cependant, pendant plus de 10 ans, le mal qui nous ronge a eu tout le temps de s’ancrer. Ainsi, son anéantissement ne peut être immédiat. II faut un temps nécessaire pour traiter efficacement et définitivement l’hydre terroriste et son corolaire économique et humanitaire ». Tels sont les mots employés par Basile Farga, membre de la coordination, pour appeler au meeting de ce 11 mai.

« Dans un esprit de conciliation, ce sera l’occasion pour les participants, de décliner leur vision pour les perspectives de la transition », Basile Farga

A la lecture de ces propos, l’on est tenté de dire qu’il s’agit d’un meeting pour réclamer la prolongation de la transition. Mais interrogée sur le motif réel de ce rassemblement, les conférenciers du jour n’ont pas voulu donner de plus amples précisions. « Nous voulons prouver aux yeux du monde que la marche engagée au Burkina est la volonté du peuple, et cela, à tout le monde. Qu’ils soient ennemis ou amis, nous voulons leur dire que c’est le moment de se joindre à la lutte. C’est ce message là qu’on veut envoyer à l’interne comme à l’international... Est-ce que la CNAVC réclame la prolongation de la transition ? Je crois que le rendez-vous a été donné, c’est pour ce 11 mai. Faites-y le déplacement. C’est le peuple lui-même qui va parler », a-t-il laissé entendre.

"Pourquoi Ouagadougou et pas ailleurs ?"

« Ouagadougou n’est qu’un lieu. Nous prévoyons mobiliser l’ensemble des patriotes, conscients de la situation. Mais je le répète encore, Ouagadougou n’est qu’un lieu. On aurait pu demander pourquoi ce meeting ne se tient pas à Rood-Woko. Mais notre objectif n’est pas de barrer les routes et empêcher la circulation. Nous voulons le faire dans des conditions appréciables, louables pour accompagner la dynamique de la transition », a précisé Ghislain Dabiré.

« Notre engagement est sans prix, et nous sommes certains que l’engagement du peuple est purement patriotique. Personne ne peut détourner ça actuellement », Ghislain Dabiré

Partant du fait que la location du stade, de la sonorisation, etc. nécessitent une mobilisation de ressources, l’une des questions était de savoir le coût de ce meeting. A cela, Ghislain Dabiré a laissé entendre que l’engagement du peuple n’avait pas de prix. « En tant que journaliste, vous avez un cachet pour le travail que vous faites. Mais vous venez ici par patriotisme. Je puis vous rassurer qu’il n’y a aucun Burkinabè qui peut acheter tout ce monde qui viendra au stade municipal. L’engagement du peuple n’a pas de prix. Et si vous attendez que quelqu’un ait de l’argent ou dispose d’un moyen financier quelconque pour mobiliser les consciences, en ce moment où le capitaine Ibrahim Traoré est là, vous vous trompez », a-t-il clarifié.

Quelques chefs traditionnels étaient présents à cette conférence de presse

La tenue de toute manifestation doit recevoir au préalable, l’aval des autorités administratives, en l’occurrence, la mairie. Au cours de la conférence de presse, l’une des questions était de savoir si la mairie avait donné son autorisation pour l’organisation de ce meeting. En réponse à cela, Ghislain Dabiré s’est voulu clair : « si nous sommes en infraction, nous serons déguerpis. Si nous sommes en règle, nous allons rester au stade. A vous de prendre le rendez-vous ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net