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Bobo-Dioulasso : Un agent des eaux seme la panique

Publié le mercredi 15 septembre 2004 à 06h05min

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A travers cet écrit, un lecteur, W. S., s’insurge contre le comportement d’un agent forestier en fonction dans un département et qui s’illustrerait par sa mauvaise manière de servir en rackettant de pauvres paysans.

Le dernier rapport du PNUD place le Burkina en queue du peloton. C’est dire que le niveau de développement du Burkina est bas et alarmant. Ces dernières années, pas mal d’ONG et de projets tentent de lutter contre la pauvreté afin que le niveau de vie soit élevé.

Cette pauvreté est encore plus accrue en milieu rural si bien que se soigner, se nourrir et s’habiller est un luxe dans certaines contrées du Burkina. Malgré cette pauvreté accrue, il y a certains fonctionnaires de l’Etat qui pensent faire fortune sur le dos des populations déjà pauvres. C’est par exemple le cas d’un agent forestier affecté dans une localité située à quelques kilomètres de Bobo Dioulasso sur l’axe Bobo-Ouaga. Ce forestier, depuis son arrivée dans le département, s’est attelé à un vaste et triste exercice de racket des populations. Comment Monsieur le forestier mène-t-il sa campagne de racket ?

Comme il est de coutume pour les forestiers de faire planter des arbres et sensibiliser les habitants de leur ressort territorial afin de préserver notre éco-système, Monsieur le forestier du département ne peut mettre à son actif ni chantier de reboisement ni campagne de sensibilisation après 4 ans de séjour dans la localité.

Mais si on devait estimer la somme rackettée aux pauvres paysans, cela avoisinerait plus de 2 millions de F CFA. Lorsque Monsieur l’agent rencontre une ménagère avec un fagot de bois, tout de suite elle paie soit 7 500 francs CFA soit 15 000 francs CFA avec confiscation de l’engin ayant servi au transport. Une fois le montant encaissé, il délivre une quittance autre que celle du PRCD du Trésor public.

En 2002, un producteur d’un village situé à 2 km du chef-lieu du département a dû vendre toute sa récolte pour payer une amende de plus de 100 000 francs CFA à lui infligée par le même forestier, et aucun reçu ne lui a été délivré. Par ailleurs, ce Monsieur ne veut pas voir des boeufs en brousse sans son autorisation. Les Peulh du village sont tous les jours rackettés et ne savent plus à quel saint se vouer.

Aux dernières nouvelles, il a failli être molesté dans une localité située à 11 km du chef- lieu du département en question. Lorsqu’il s’absente, tout le village respire. Une fois à son retour, alors aperçu, une femme a crié pour alerter tout le village. Même à l’intérieur du village, impossible pour une femme d’utiliser son propre bois. Toute marmite au feu est soumise à un contrôle selon ses humeurs. Et le contrôle vise à rechercher soit la viande sauvage soit le poisson ; et le comble, il transporte le contenu chez lui et bon appétit à sa famille. En dehors de cela et là où le bât blesse, tout champ défriché sans son accord est également frappé d’une amende de 7 500 francs CFA à 10 000 F CFA.

Seulement, ce que ce monsieur devrait savoir, c’est que sa pauvreté ne saurait trouver de solution sur le dos de nos parents qui luttent chaque jour que Dieu fait pour s’assurer la pitance. Ce traqueur n’a pas pitié des paysans et récolte son "gombo" au détriment du Trésor public et de la nation toute entière. Les habitants du département en ont marre du racket de ce forestier et demandent purement et simplement sa mutation.

Aux dernières nouvelles, son supérieur hiérarchique aurait été saisi de l’affaire. Mais nous allons au-delà pour attirer l’attention sur le gâchis de cet élément qui ternit l’image du corps des eaux et forêts et qui ne fait que vivre sur le dos de nos paysans plutôt que de les sensibiliser. On pourrait peut-être envoyer une mission pour s’assurer de nos propos.

Ses actions intempestives et néfastes sont telles que nous ne pouvons pas tout dire dans cet écrit. Ce qui est sûr, ce forestier ne fait que plonger notre village dans une situation insupportable. Ses rackets vont à un rythme tel qu’on ne peut se taire.

Nous interpellons monsieur le ministre de l’Environnement et du Cadre de Vie et le Directeur général des Eaux et Forêts afin que cet agent tant détesté par les habitants soit purement et simplement relevé de ses fonctions. De même, nous demandons que des comptes lui soient demandés par rapport aux différentes malversations commises sur le terrain, puisque ses faux reçus existent bel et bien et peuvent être regroupés comme pièces à conviction.

W. S.

Le Pays

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