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Gestion des parcelles à Ouahigouya : L’association "S.O.S. Logement Burkina" crie sa colère

Publié le lundi 30 août 2004 à 07h43min

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Nul n’est sans savoir que le domaine de parcelles est un domaine très sensible. L’association " S.O.S Logement Burkina" aura un cas de conscience si elle demeure muette sur les problèmes de parcelles. C’est pourquoi nous avons répondu à l’appel d’Auguste Comte quand il dit : " Nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir", en prenant la plume pour relater le cas de Ouahigouya.

En effet, c’est avec une surprise couplée de regret que nous avons appris le communiqué lapidaire le vendredi 13 août 2004, ouvrant les demandes de parcelles jusqu’au 20 août 2004 à tous ceux qui sont sans toit et qui sont intéressés.

Cependant pour nous, cette datte du 20 août qui est le dernier jour ne serait-il pas sciemment donnée et n’importe qui pourrait croire qu’il y a aiguille sous roche" ?

Messieurs les membres du conseil municipal, vous savez tous, vous êtes tenu de savoir que les citoyens de la seconde zone, malgré leur envie de se trouver un logis, ne disposent qu’à peine de 4 jours pour verser la contribution qui cherche la bagatelle de 26.000F CFA car le lundi 16 août étant chômé. Ce délai très court a engendré un branle-bas fou, causant des frustrations, des blessés et des lancées de lacrymogènes sur les populations, c’est-à-dire ceux qui vous ont élus. A la limite comme si les gens étaient des bandits de grands chemins. Dans ce sauve-qui-peut, la BIB de votre commune a perdu une vitre.

A/ De l’histoire de la gestion des parcelles dans la commune

Il est vrai que nous ne sommes pas dans le secteur n°10, mais nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que beaucoup de résidents dudit secteur ont subi une injustice. Si certains ont eu la chance d’être casés dans le secteur N°1, très loin de leur lieu de résidence, d’autres par contre sont toujours parqués dans une salle d’attente où ils n’attendent même plus rien.

Là-dessus, nous disons qu’ils ont été purement et simplement remplacés par des "grands" non résidants venus d’autres secteurs de Ouahigouya, de Bobo-Dioulasso etc. (voir la liste affichée à la mairie).

Monsieur les membres du conseil municipal, nous constatons deux sortes de citoyens dans votre commune. Ceux qui sont nantis qui ont tous les privilèges et les pauvres comme nous autres qui doivont toujours attendre.

B/De la présente situation

Notre inquiétude s’est agrandie face à cette politique de deux poids deux mesures à l’égard des citoyens.

Le délai très bref ne permettait pas à toute la population de verser l’argent et de constituer le dossier dans le temps imparti.

C’est ainsi qu’un désordre sans précédent a été constaté dans les banques et beaucoup de citoyens ont été blessés, volés, humiliés.

Pendant que le bas peuple veille autour du thé devant les banques, bravant le soleil, les intempéries du mois d’août, les gaz lacrymogènes ; les grands de la première catégorie, c’est-à-dire vos amis, vos citoyens avaient déjà commencé à verser bien avant la date indiquée dans le communiqué. Des listes de personnes ont été autorisées à verser beaucoup de jours avant.

Aussi des chefs de services eux ont fait autant dans la tranquillité. Le conseil municipal peut douter de nos affirmations, c’est son droit. Ce qui est sûr c’est que nous disposons des preuves.

A la date du 11/08/2004 donc avant la date prévue, des versements se poursuivaient à la BICIA-B dans le compte Lotissement spécial Ns°905606045800119.

Par exemple, Monsieur X a versé à la caisse n°2 et avait le reçu n°126 le 11/08/2004 au niveau de la BICIA -B. Cela n’est qu’un seul exemple.

Les conseillers qui doutent de cela peuvent le vérifier. En banque, les écrits ne mentent jamais et ne sont inviolables. Il suffit aussi de jeter un regard sur les reçus et vous verrez l’incohérence des dates par rapport au communiqué.

Ce bref délai du communiqué nous amène aux interrogations suivantes :

Est-ce qu’il reste assez de parcelles pour nous qui sommes dans le besoin réel ? Avec le parcours du combattant qu’on doit effectuer, ce n’est pas sûr qu’on soit dans le délai et cela masquera le noir de cette façon.

En plus, les fonctionnaires à cette période tirent le diable par la queue, donc 90% de ces fonctionnaires sont d’office écartés de la compétition, ce qui permettra sans doute de masquer toujours quelque chose.

Alors est-ce que le vrai peuple sait que vous nous imposez ces conditions très difficiles ? Ce qui est aussi curieux c’est que du coup, les taxes de résidence ont subi une augmentation sérieuse.

Nous voulons comprendre Monsieur le Président du conseil municipal, Messieurs les conseillers, si réellement les conseillers représentent les citoyens, il faut nous éclairer sur les points suivants :

1/ Comment des gens peuvent avoir officieusement un temps plus long pour constituer leur dossier alors que d’autres ne disposent pratiquement que de 4 jours pour faire la même chose ?

2/ Combien de parcelles il y avait après le départ de l’équipe précédente ?

3/ Pourquoi comme dans le secteur n°10, vous avez privilégié les chefs de services, les directeurs etc. qui sont pourtant plus nantis alors que les plus nécessiteux sont dans les quartiers peuplés vivant dans les cours familiales depuis des décennies ?

En tout état de cause nous disons que voulez nous faire avaler des couleuvres ! Nous protestons énergiquement. Cette façon de faire ne met pas tous les citoyens sur la même ligne de départ.

Au moment où nous faisons le devoir de crier haro, nous apprenions dans des milieux qu’on refuse de réceptionner les demandes des rescapés du groupe qui ont pu verser à la BIB où à la BICIA -B mais qui n’ont pas pu finir à temps la constitution de leur dossier.

Messieurs les membres du conseil municipal, l’association "S.O.S Logement au Burkina" vous demande sans conditions de faire repasser un autre communiqué pour réceptionner les dossiers des intéressés qui pullulent chaque jour dans les couloirs de la mairie, sans quoi à écouter d’aucuns, des actions sont en cours et nous serons contents de vous avoir en parler.

Au regard des actions obscures dénoncées ci-haut, l’association "S.O.S Logement Burkina" récépissé n°97-244/MATS/SG/DGAT/DLPAJ qui n’a jamais eu l’esprit de critique mais plutôt l’esprit critique se fait l’obligation de faire des propositions :

1/ Qu’il soit créer une commission ad hoc neutre d’investigation impliquant tous les acteurs de la commune sur les versements officieux.

2/ Qu’il soit créer une commission d’attribution neutre car nous doutons de celle -là.

3/ Concernant les versements effectués avant le communiqué officiel, que les demandes des intéressés soient purement et simplement mises de côté pour satisfaire d’abord celles des personnes déposées à partir de la date du communiqué.

Au besoin même, nous disons que les demandes hors la loi doivent être rejetées pour cause de fraude.

Aussi l’Inspection générale des services du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, l’inspection d’Etat, le MBDHP, la LlDEJEL, le RENLAC etc. ..sont tous interpellés chacun en ce qui le concerne à agir dans le cas de Ouahigouya et ailleurs pour éviter le médecin après la mort.

Pour terminer, nous disons que l’association "S.O.S Logement Burkina" se tient prête à des actions futures afin que tous les citoyens sans exception aucune, puissent bénéficier des mêmes chances. Dans la même veine, nous invitons tous ceux qui ont des informations sur la mauvaise gestion de parcelles dans les quatre coins du Burkina, à nous saisir sur ce numéro : 70.27.15.97.

Nous ferons tout ce qui est de notre possible pour agir afin qu’il y ait une issue heureuse car c’est notre raison d’être.

Nous faisons nôtres, les souffrances de ces honnêtes citoyens qui ont endurée toutes sortes d’humiliations, tous les problèmes du monde pour être dans le délai. Nous leur rendons un vibrant ’hommage.

Dans le pays, des honnêtes citoyens se sont très bien illustrés par leurs actions dans le domaine de l’habitat. Monsieur Simon Compaoré, maire de la commune de Ouagadougou, de part son dynamisme, son honnêteté, son courage mène une gestion rigoureuse et responsable des parcelles à Ouagadougou malgré les réticences dans certains arrondissements.

Madame Ouédraogo Alizèta Gando, cette infatigable femme dans le combat sur tous les fronts à savoir lutte contre le Sida, aide des cas sociaux et surtout a vulgarisé des logements pour tous.

Aussi nous saluons le Président du Faso qui, dans son programme de développement solidaire a accordé une place de choix à la promotion de l’habitat, le Premier ministre et son gouvernement pour leur politique de l’habitat, entre autres la création dans un futur proche, d’une banque dans ce sens.

Nous invitons toutes nos sections dans les différentes provinces à redoubler de vigilance et à dénoncer toutes malversations concernant les parcelles pour que des cas similaires ne se reproduisent plus.

A tous ceux qui sont sans logement ou ceux qui sont soucieux de voir chaque citoyen logé convenablement, tenez vous prêts pour les actions futures.

"S.O.S Logement Burkina " = espoir pour un logement personnel.

Ouahigouya, le 24 Août 2004

Le Président de la section provinciale du Yatenga

Alidou ZOROM (Cell : 70.27.15.97 )
CIB n°5476124 du 16/07/1997 CCP OHG

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