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Bam : "La saison agricole n’est pas compromise"

Publié le jeudi 21 septembre 2006 à 07h38min

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A la suite de l’article sur la situation sur la saison agricole dans le Bam paru dans notre édition du 18 septembre 2006, le directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Centre-Nord nous a adressé un droit de réponse. Il y affirme que la saison agricole n’est pas compromise dans cette province, contrairement à ce qui ressort de notre article.

Selon Monsieur Diouldé Diallo, la campagne agricole 2006/2007 au Bam est compromise. Cette assertion heureusement n’est pas une parole divine et j’informe les populations du Bam, du Centre-Nord et nationale que la campagne 2006/2007 au Bam n’est pas compromise.

En effet, la situation décrite par M. Diallo ne peut être généralisée pour toute la province ni même pour les localités qu’il a citées dans son article. A Darbiti, au secteur 6 et à Niénéga il existe des champs où les cultures se comportent très bien surtout à Darbiti et Nasséré. Dans la partie est de Kongoussi, les semis ont été effectivement tardifs (22 juillet au 10 août) et les plants ne sont pas à un stade très avancé. Dans toutes les campagnes, vous rencontrerez toujours des situations similaires mais la démarche scientifique nous interdit de partir des cas isolés pour généraliser pour toute la province.

Certains champs des hautes terres éprouvent souvent des difficultés de développement aussi bien au Bam que dans certaines provinces de la région en cas d’arrêt prolongé de pluie mais une fois que l’activité pluviométrique reprend, la croissance redevient normale et nos producteurs sont habitués à ces situations. La situation n’est compromise qu’en cas de stress hydrique sévère où les fonctions physiologiques de la plante sont altérées. En ce moment-là on parle de Dis stress.

Pour les cas de stress modéré (Eu stress) lorsque l’observation de la plante se fait surtout aux heures très chaudes, pour un non avisé, il pourra conclure que la situation est catastrophique alors que les baisses de température pendant la nuit suffisent pour réhydrater la plante. Toutefois si cette situation perdure, la demande climatique ne peut être compensée par ces apports hydriques et la plante peut se retrouver effectivement dans une situation de stress sévère et la production serait donc compromise.

Pour revenir au cas de la province du Bam, la situation n’est pas catastrophique comme le prétend monsieur Diallo. Selon nos appréciations à l’étape actuelle de la campagne, si la tendance pluviométrique observée se maintient jusqu’à la maturité des cultures, 60 à 75% des espaces céréaliers donneront des résultats bons à moyens, 20 à 30% donneront des résultats moyens à faibles et 5 à 10% donneront des résultats faibles à nuls ( il s’agit surtout des champs inondés dans les départements de Rollo, Bourzanga, Zimtenga et Kongoussi évalués à 4600 ha et des champs des derniers semis de ces mêmes départements). En somme, les résultats de la campagne 2006/2007 ne s’écarteront pas de la tendance constatée pendant les dix dernières années dans la province du Bam. Sur cette série des dix dernières années, seules les productions d’une année (1998) ont couvert les besoins de consommation en céréales de la population. Toutes les autres années ont été déficitaires.

Nos inquiétudes actuellement sont surtout les risques d’installation de longues poches de sécheresse sévère car nous sommes à une étape sensible de croissance des plantes. Nous prions tous pour que cela n’arrive pas. Nous comptons également sur l’Opération saaga car depuis le 12 septembre les interventions de cette opération ont permis de corriger les déficits pluviométriques de plusieurs localités du Bam.

J’espère qu’avec ces informations, monsieur Diouldé Diallo fera maintenant une juste appréciation de la campagne au Bam. Je l’invite lors de ses prochains passages dans la province à faire l’effort de rencontrer les premiers responsables des structures déconcentrées du ministère de l’Agriculture. C’est sûr qu’il aura la juste information pour nourrir son besoin d’informer.

Sampana Karfo, directeur régional de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques du Centre-Nord

NDLR : "Pour nourrir son besoin d’informer", Diouldé Diallo s’est justement rendu à la Direction provinciale de l’Agriculture du Bam. Malheureusement, le premier responsable était absent et l’intérimaire s’est emmuré dans un silence au motif qu’il n’avait pas l’autorisation expresse de son chef pour donner la moindre information. La situation décrite l’a été à partir de constats empiriques et de rencontres avec des paysans. C’est vous dire, M. le directeur régional, que l’article n’a pas été écrit intra muros.

Le Pays

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