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PNDES 2016-2019 : Un Burkina qui dépend de l’extérieur à plus de 40% dans la mobilisation des ressources

Publié le mardi 13 octobre 2020 à 19h30min

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PNDES 2016-2019 : Un Burkina qui dépend de l’extérieur à plus de 40% dans la mobilisation des ressources

Le secrétariat permanent du Plan national de développement économique et social (PNDES), référentiel de développement du Burkina Faso, a établi un bilan de la mise en œuvre de ce Plan de 2016 à 2019. Sur une prévision de 15 395,4 milliards de F CFA, l’Etat burkinabè a mobilisé dans le cadre de ses actions de développement 9 953,3 milliards de F CFA, soit 64,7% de taux de mobilisation. Cet effort dans la mobilisation des ressources cache une certaine réalité. En effet, sur les 9 953,3 milliards de F CFA, les ressources propres représentent 5 939,7 milliards contre 4 013,6 milliards de ressources extérieures.

Le Burkina Faso, sous le pouvoir politique du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), a adopté le Programme national de développement économique et social (PNDES) comme référentiel de développement pour la période 2016 à 2020. Comme stratégie de financement, il était prévu que 64% des ressources soient fournies par l’intérieur et les 36% à rechercher à l’extérieur, c’est-à-dire auprès des bailleurs de fonds. A une année de l’échéance de ce référentiel de développement, soit quatre années après son adoption, le bilan montre un pays qui a compté à plus de 40% sur l’extérieur.

Qu’est-ce qui explique cet état de fait ? Une nation peut-elle mieux se développer si le financement pour son économie dépend des autres à plus de 40% ? Le PNDES pourra-t-il accomplir pleinement ses objectifs ? Quels sont les défis qui attendent ce référentiel de développement économique à une année d’échéance ? Le rapport du secrétariat permanent du PNDES n’en dit pas long sur ces interrogations, mais s’étale sur les réalisations faites dans le cadre de ce référentiel.

Plusieurs réalisations à l’actif du PNDES

Après quatre années de mise en œuvre du PNDES, le ratio agent de sécurité sur population est passé de 1 agent pour 948 habitants à 1 agent pour 690 habitants. Alors que le PNDES prévoyait 1 agent pour 400 habitants à l’horizon 2020. Le budget de la défense et de la sécurité représentait 30% du budget de l’Etat en 2019 avec un recrutement important de 4 680 agents de police, 2 250 gendarmes et 400 sapeurs-pompiers sur la période.

Sur le plan de l’éducation le taux d’accès au post-primaire est de 38,6% en 2019 contre 24,24% en 2015. Dans le même registre, 3 876 salles de classe du primaire ont été construites, 449 collèges et 77 lycées. Le pays a aussi entrepris de basculer vers la formation technique et professionnelle avec la réalisation de 3 lycées scientifiques, 4 lycées professionnels et 1 lycée technique. Quant au taux d’accès à l’eau potable, il est passé de 71% en 2015 à 75,4 % en 2019 avec plus de 646 000 nouveaux bénéficiaires. En matière de santé, la politique de la gratuité des soins pour enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes, de 2016 à 2019, a également permis de délivrer 59 345 471 actes médicaux pour 104 milliards de FCFA.

1 928,33 km de pistes rurales ont été réalisées avec 771,54 Km de routes bitumées et réhabilitées dont l’achèvement de 117,6 km de voiries urbaines. La puissance énergétique installée est de 410 MW en 2019 contre 300 MW en 2015 avec 18,36% de part du solaire et une atténuation de la fréquence des délestages. La proportion des populations urbaines vivant en zone non lotie a été réduite, passant de 17,2% en 2015 à 10% en 2019. Cependant sur 40 000 logements sociaux prévus par le PNDES, 5 119 seulement ont été réalisés. Le rapport souligne que cela constitue autant d’opportunités d’investissement dans ce secteur.

Sur le plan de la gouvernance économique, le taux de pression fiscale est passé de 14,2% en 2015 à 17,8% en 2019 avec plusieurs réformes mises en œuvre dans le cadre de la modernisation des mécanismes de recouvrement des recettes. Le rapport conclut que sur le marché de l’emploi, les efforts ont été couronnés par la création de 183 635 emplois formels entre 2016 et 2017.

Des défis assez importants liés au contexte difficile depuis 2016

Du fait que le pays a été durement éprouvé par des attaques terroristes, qui ont fait de nombreux déplacés internes, des tensions communautaires ; la fronde sociale et la maladie à coronavirus ; ont aussi contribué à minimiser les efforts de l’Etat burkinabè. Même si ceux-ci ont été insuffisants en matière de mobilisation interne aussi bien de ressources que de capital productif. Le taux de mobilisation des ressources internes et la persistance des problèmes suscités, montrent des défis très importants pour l’Etat burkinabè.

En termes de défis, le rapport du secrétariat permanent du PNDES, suggère la mitigation (allègement) des risques de fragilité au plan sécuritaire, alimentaire et des revendications sociales, qui affectent la gestion des finances de l’Etat. L’Etat doit également mettre l’accent sur la mobilisation conséquente de ressources propres pour le financement de l’économie.

Synthèse d’Etienne Lankoandé
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