LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Accès à l’assainissement : Et si on changeait d’abord nos mentalités ?

Publié le mardi 11 décembre 2018 à 23h48min

PARTAGER :                          
Accès à l’assainissement : Et si on changeait d’abord nos mentalités ?

80% de taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain et 50% en milieu rural à l’horizon 2020. Cette promesse de campagne du président Roch Kaboré peine à se réaliser dans la province du Nahouri. A Pô, localité situé à environ 200 km de Ouagadougou, la tendance actuelle du taux d’accès à l’assainissement est évalué à 8, 6%.

« 70% des lits d’hôpitaux sont occupés par des malades qui n’auraient pas dû être là, si les Burkinabè avaient accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement ». Ces propos du représentant du directeur pays de Wateraid, Celestin Pouya, lors d’un atelier des parlementaires burkinabè en novembre 2017, en disent long sur l’état de l’assainissement au Burkina Faso. En effet, la question de l’assainissement se pose avec acuité, même dans les formations sanitaires. C’est le cas du Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pô, où sur la cinquantaine de latrines que compte le CMA « celles qui fonctionnent véritablement, si c’est trop, elles sont au nombre de quatre » avoue le médecin responsable du CMA, docteur Luc Minoungou.

Pourtant, il existe bel et bien un service dédié à la promotion de l’hygiène et de l’assainissement au sein de cette formation sanitaire, mais souligne Dr Minoungou : « Nous n’avons pas de personnel dédié à l’entretien des toilettes. Notre personnel qui s’occupe du nettoyage n’est pas en nombre suffisant et leur mission se résume à la gestion des déchets biomédicaux, au nettoyage des bureaux et de la cour ».

Contrairement à d’autres formations sanitaires où l’accès aux toilettes se fait moyennant une petite contribution financière, l’accès gratuit au niveau du centre médical de Pô, expliquerait en partie, selon le médecin responsable du CMA, le comportement irresponsable de certains usagers. A cet effet, le CMA de Pô compte s’inscrire dans la même dynamique que les autres formations sanitaires. « On envisage cette éventualité également, mais il faudrait discuter avec la municipalité pour voir », a noté Luc Minoungou, conviant la population à adopter des comportements sains.

A ce sujet, le maire Akowé Victor Zangouyo confie : « le problème, c’est la mentalité. Certains préfèrent déféquer dans la nature plutôt que de payer la somme de 25 francs CFA pour se soulager ».

Conscient de la problématique de l’hygiène et de l’assainissement dans sa ville, le maire a par ailleurs annoncé qu’un partenariat avec l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) permettra de doter les ménages et la ville de toilettes. En attendant, dans le cadre des festivités du 11 décembre, Pô a bénéficié de 6 km de caniveau qui permettront sans nul doute, d’améliorer le cadre de vie des populations.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signaux