« Ouf ! C’est enfin la sortie. (…) Si on n’a jamais douté de la noblesse du métier, il y a eu des moments où l’on se demandait si on avait fait le bon choix (…). Mais avec l’appui de nos enseignants, on s’est dit qu’il fallait forcement des étudiants qui devaient ouvrir la porte à d’autres personnes » a signifié le porte-parole des étudiants, Harouna Sidibé. Moment inédit pour le président de l’université Ouaga I Pr Joseph Ki-Zerbo, le Pr Rabiou Cissé, cet évènement est aussi singulier pour le parton de la cérémonie, Roch kaboré, au point qu’il soutient que la présente promotion doit être célébrée. De l’avis du président du Faso , c’est une « une victoire dans le processus de développement des ressources humaines qui est l’un des objectifs de nos universités, mais aussi , une des conditions sine qanun pour la promotion de la santé bucco-dentaire et de la santé en général dans notre pays ».

Et ce vendredi 6 avril 2018, Harouna Sidibé et ses camarades ont désormais leurs noms inscrits en lettres d’or dans l’histoire de l’unité de formation et de recherches en Sciences de la santé (SDS) de l’université Ouaga I. Cela, après 7 longues années de travail fastidieux sans relâche. « Sur 7 étudiants inscrits en thèse, on enregistre 6 lauréats. Cet effectif réduit met en évidence les difficultés de connaissances de la discipline, les difficultés d’orientation des étudiants, mais aussi, celles du cursus académique du chirurgien-dentiste posant ainsi la question de la promotion de l’odontologie au Burkina » a relevé le président de l’université Ouaga I, Pr Rabiou Cissé, soulignant que le nombre d’étudiants en section chirurgie dentaire –odontologie au titre de la présente année scolaire, est de 45 contre un effectif total de près de 6000 étudiants pour l’ensemble de la filière.

Pour relever l’ effectif de la section dentaire de l’Université de Ouagadougou, créée en 2010 , le représentant des récipiendaires affirme qu’il faudra nécessairement pallier au manque d’enseignants, à l’absence de matériels pour les travaux pratiques et au coût élevé de la trousse individuelle. « Nous espérons obtenir des bourses de spécialisation dès la rentrée 2018-2019, afin de contribuer à la formation de futurs dentistes du Burkina » a souhaité Harouna Sidibé.

80 chirurgiens-dentistes pour 17 millions de Burkinabè

Selon la directrice de l’UFR SDS, Pr Léonie Claudine Lougué / Sorgho, le ratio chirurgien-dentiste /population générale, reste largement en deçà des normes préconisées par l’Organisation mondiale de la santé qui est de 1 chirurgien pour 20 000 habitants. Et le président du Faso de saisir la présente occasion pour encourager les futurs bacheliers à s’intéresser à cette filière. Aussi, a-t-il invité les jeunes chirurgiens-dentistes à susciter la vocation par l’exemple, à s’engager dans une lutte âpre contre la maladie et pour la promotion de la santé au Burkina. Et Déjà, le Pr Léonie Claudine Lougué estime que la présente cuvée pourra augmenter le nombre de dentistes qui est de 80 pour les 17 millions de Burkinabè. « Cette année, nous avons pu recruter 25 étudiants. Nous nous sommes inscrits dans la politique de l’échec zéro » a-t-elle noté.

Notons que la présente cuvée a bénéficié de l’appui des universités sœurs du Sénégal et de Côte d’Ivoire pour la validation de sa formation. La toute première promotion de chirurgiens-dentistes formés au Burkina, a pour parrain l’ambassadeur du japon au Burkina Faso, Tamotsu Ikezaki.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net