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Affaire « dons Abdoul service » à l’arrondissement 7 de la ville de Ouagadougou : Réponse du PDG Abdoul Ouédraogo au maire central de la commune de Ouagadougou

Publié le jeudi 5 avril 2018 à 00h14min

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Affaire « dons Abdoul service » à l’arrondissement 7 de  la ville de Ouagadougou : Réponse du PDG Abdoul Ouédraogo au maire central de la commune de Ouagadougou

Une délégation de la société immobilière ‘’Abdoul service’’, conduite par son Président directeur général(PDG), Abdoulaye Ouédraogo, a animé ce mercredi 4 avril 2018, sur le site de Boassa (site à conflit), dans l’arrondissement 7 de la ville de Ouagadougou, une conférence publique. Objectif, « permettre aux populations d’avoir une juste compréhension de la question des dons de la société Abdoul service international ».

Depuis près d’une semaine maintenant l’on apprenait par le truchement des réseaux sociaux et des médias, la polémique autour des ‘’prétendus dons’’ offert par l’opérateur immobilier « Abdoul service » à la mairie de l’arrondissement 7 de la ville de Ouagadougou. Dons, qui s’apparentaient à une ambulance, un corbillard, un terrain dont les superficies sont estimées à 10 hectares, et bien d’autres. Se rappelle-t-on encore, quelques 72 heures après l’explosion de la polémique autour de ces dons, de la conférence de presse animée par l’un des mis en cause dans cette histoire, le maire central de la commune de Ouagadougou, Armand Béouindé.

Eh bien, c’est donc à la suite de cette sortie médiatique, au cours de laquelle le maire central et le reste du conseil municipal appuyés par un technicien de la SONABEL ont essayé d’apporter des éclaircissements, que la société immobilière a tenu à son tour, cette conférence publique. Mais avant, il a été jugé opportun par la société de faire visiter aux journalistes un site dans la localité de Bas-yam et le cimetière de Sandogo, zones situées à des encablures de la ville de Ouagadougou.

Visite terrain

Conseiller en communication de la société immobilière, Yacouba Barry

De l’avis de celui qui a conduit ladite visite, Yacouba Barry, il s’agit de permettre aux journalistes de constater « une situation irrégulière de hautes tensions qui passent carrément sur des tombes et à une distance de moins de 10 mètres d’habitations qui n’ont pas été déguerpis jusqu’à présent ». Pour lui, le site visité partage presque les mêmes particularités avec le site qui fait polémique. Il estime à cet effet que s’il a été admis à des populations de vivre à proximité de ces pylônes de la SONABEL, pourquoi ne pas permettre l’acquisition du site, qui est destiné à soulager les populations en ce qui concerne l’enterrement de leurs morts, finit-il pas se questionner.

Pour le second site visité, le cimetière de Sandogo, des dires du guide du jour, c’est de constater le manque d’espace existant ; situation qui a suscité l’intervention de la société immobilière.

Place à la conférence publique

Là, il s’est encore agi pour le conseiller en communication de la société immobilière, Yacouba Barry, de planter le décor en faisant part de la déclaration liminaire. Ce faisant, il est revenu sur ce qu’il a appelé ‘’histoire des dons aux populations de l’arrondissement 7’’. « L’’histoire des dons aux populations de l’arrondissement 7 tire ses racines de l’appel émouvant lancé par le chef coutumier de Sandogo sur l’état de remplissage de leur cimetière sur un média de la place », a-t-il déclaré. A en croire la déclaration faite par le conseiller Barry, c’est à la suite de « cet appel émouvant » du chef de Sandogo, et vu qu’aucune action n’ait été enclenchée que la société Abdoul service, en tant qu’acteur de développement dans la zone s’est sentie interpeller et a donc entrepris des démarches. « Mais rien ne fit. La société Abdoul service, en tant qu’acteur de développement dans la zone s’est sentie interpeller et a entrepris des démarches auprès des autorités municipales de l’arrondissement 7 pour leur présenter son intention de trouver une solution à la préoccupation posée. Une autre démarche est enclenchée aux côtés des propriétaires terriens pour acquérir la superficie de 10 hectares au côut de 25 millions de FCFA », a-t-il expliqué.

Présence de pylône haute tension sur le site visité de Bas-yam

Revenant sur l’argument avancé, et par l’autorité municipale et par l’agent de la SONABEL (lors de la conférence du maire central), au sujet de l’existence de pylônes de haute et moyenne tensions sur le site offert à l’arrondissement 7, les conférenciers s’interrogent au regard du constat fait sur le premier site. « On nous dit que le terrain est impropre aux inhumations parce que traversé par des poteaux de hautes tensions. Là-dessus, nous nous demandons si la règle est générale ou si elle s’applique à Boassa (site à conflit) uniquement ? », s’est-on interrogé. Un autre questionnement qui reste inexplicable du côté des conférenciers, ce sont les spots de la SONABEL qui informent l’opinion de la mesure de s’installer à au moins 25 mètres de part et d’autres des poteaux de hautes et moyennes tensions. Si tel est la règlementation de la nationale d’électricité, la société immobilière qui ne compte pas aller à l’encontre de cette dernière se demande : « En quoi 25 mètres dérangent-ils un projet de 100 000 m2 ? ».

Régularité des engins offerts

Le PDG Abdoulaye Ouédraogo, brandissant un document attestant de la régularité des engins offerts

D’un autre propos de M. Yacouba Barry, en plus des 10 hectares de terrain, ce sont également une ambulance, un corbillard, 450 permis de conduire, 5 motos et 15 tonnes de vivres, qui ont été offerts. Et de préciser que le don a été remis en présence de la première autorité provinciale du Kadiogo, le Haut-commissaire.
Cependant, en réponse à ceux qui affirment que les engins octroyés (corbillard et ambulance) ne seraient pas munis de documentations, le PDG de la société immobilière Abdoul service, Abdoulaye Ouédraogo, brandit les différents papiers attestant de la régularité desdits engins (papiers d’immatriculations, bulletin de liquidation au niveau de la douane, certificat de conformité, papiers d’achat de véhicules, etc.).

Sur le contentieux existant entre la Sonabel et Abdoul service

Une vue du corbillard de l’ambulance, et des cinq motos

Aussi a-t-il réagi par rapport au contentieux qui existerait entre sa société et la Sonabel. A ce sujet, il a d’abord rappelé l’existence d’un partenariat entre les deux sociétés, « entre Abdoul service et la Sonabel, nous avons un partenariat où la mutuelle de la Sonabel a bénéficié de plus de 500 logements dans les quatre sites de Ouagadougou que compte l’entreprise (Zagtouli, Saaba, Ouaga 2000 et Boassa), a fait savoir le PDG. Du contentieux, Abdoulaye Ouédraogo éclaire les lanternes : « ici, où nous parlons de cimetière, nous n’avons aucun problème avec la Sonabel. Là où nous avons un problème avec la Sonabel, c’est l’endroit où nous construisons nos logements (en référence aux cités de l’entreprise dans la zone) ».

Il avoue par ailleurs avoir fait parvenir une correspondance à la Sonabel avec la mention de faire balle à terre. Et à l’entendre, après l’envoi de ladite correspondance, la plainte précédemment introduite aurait été retirée ; pas qu’aurait également emboité la Sonabel. « Nous sommes en train de trouver la solution à l’amiable », a-t-il conclut sur le sujet.

Il a également été question pour le premier responsable de revenir sur le constat fait sur le site visité de Bas-yam, « nous vous avons envoyé sur le site de Bas-yam où il y a un cimetière pareille et où les morts sont enterrés à six ou sept mètres des poteaux de la Sonabel. Il y a également des logements qui sont à cinq ou six mètres de ces poteaux », a-t-il fait remarquer avant de lancer : « si ceux qui vivent sur cette terre peuvent dormir auprès des poteaux, ce ne sont pas ceux qui sont morts qui ne peuvent pas être mis aux côtés de ces pylônes ».

Des liens de parentés sous tendraient cette polémique ?

A la question d’un des journalistes de connaître le fond du problème, Abdoulaye Ouédraogo répond : « Le maire et Abdoul service, nous sommes de la même famille, du même village, nous sommes des Burkinabé ; ça veut tout dire ». Cette inquiétude lui a permis de rebondir sur le point de l’appartenance du terrain soulevé par le maire central. A ce niveau, il infirme le propos du maire et confirme l’existence d’un protocole d’accord avec les propriétaires terriens. Afin de justifier du suivi de la procédure qui a permis l’acquisition du site par sa société, il s’est alors permis de les citer.
Une invite à jouer balle à terre, c’est le message final qu’a envoyé pour terminer, le PDG Abdoulaye Ouédraogo à son frère aîné, le maire central Armand Béouindé.

Tambi Serge Pacôme Zongo
Lefaso.net

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