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Burkina : Quatre jours de réflexions pour rendre le système éducatif national inclusif

Publié le lundi 26 mars 2018 à 22h57min

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Burkina : Quatre jours de réflexions pour rendre le système éducatif national inclusif

Premier du genre, le forum national sur l’éducation inclusive, l’Ecole de qualité amies des enfants (EQAME) et l’approche Réadaptation à base communautaire (RBC), a débuté ce lundi 26 mars 2018, à Ouagadougou. Cette initiative de l’ONG Light for the world vise à partager les bonnes pratiques et les initiatives en matière d’inclusion au Burkina Faso. L’objectif étant de contribuer à la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’éducation inclusive, en cours d’adoption au Burkina Faso.

Le Burkina Faso veut être au rendez-vous de 2030.Mais avant, il devra relever les grands défis à l’atteinte des Objectifs du développement durable, en l’occurrence l’objectif 4 des ODD qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout long de la vie ».

Au Burkina, le tableau de l’éducation, notamment celui de l’inclusion, est peu reluisant. Selon les données du ministère de l’action sociale et de la solidarité national, le Burkina enregistrait en 2013, 79617 enfants handicapés (40% de filles, 60% de garçons) âgés de moins de 18 ans n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe.L’enquêterévélait aussi que seulement 39% des agents âgés de 6 à 11 ans sont scolarisés, 22% ont abandonné l’école et 33% n’ont jamais fréquenté une école primaire. Si à ce jour, les données ont évolué, Adama Traoré de l’Unicef, représentant le chef de file des partenaires techniques et financiers, soutient que ces statistiques donnent une idée de l’ampleur du phénomène. Et Yvette Dembélé, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la femme, chargée des affaires sociales, des personnes vivant avec un handicap et de la lutte contre l’exclusion, de renchérir : « Malheureusement, le constat fait aujourd’hui est que certains enfants (…) sont exclus ou marginalisés de notre système éducatif ».

Adama Traoré, représentant le chef de file des partenaires techniques et financiers

La promotion de l’inclusion ,de l’avis du représentant des partenaires techniques et financiers, est le prochain combat que le Burkina devra mener non seulement dans le cadre des objectifs des ODD, mais aussi , pour des questions d’équité et de justice sociale en vers tous les enfants. « Les enfants handicapés ou vulnérables ne sont pas comme les autres, mais comme les autres, ce sont des enfants » a-t-il souligné. D’où le présent cadre d’échange initié par l’ONG Light for the world. Convaincue que l’éducation inclusive est le fondement d’un développement durable, cette organisation internationale spécialisée dans le domaine du handicap, entend promouvoir les trois approches que sont l’éducation inclusive, l’école de qualité et la réadaptation à base communautaire pour une synergie d’action en faveur de l’éducation pour tous.

« Ne pas réinventer la roue »

Elie Bagbila, représentant national Light for the world international Burkina Faso

Cadre de réflexions sur les défis de l’éducation inclusive, cette rencontre, selon Elie Bagbila, représentant national de l’ONG Light for the world international au Burkina Faso , veut identifier les bonnes pratiques en matière d’inclusion au Burkina Faso pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’éducation inclusive en cours d’adoption au Burkina Faso. « Il ne faut pas qu’on soit là à réinventer la roue. Nous voulons juste montrer aux décideurs que des bonnes pratiques existent déjà sur le terrain. Il suffit de les capitaliser pour mettre en œuvre la stratégie nationale ». a-t-il noté. Puis de poursuivre : « Pour tout type de handicap, il y a aujourd’hui des initiatives qui sont mises en place pour faciliter leur inclusion dans le système éducatif. Nous tenons à les montrer pour qu’on puisse en tenir compte dans la mise en œuvre de la stratégie nationale ».

« L’inclusion est considérée comme un processus visant à tenir compte de la diversité des besoins de tous les apprenants et à y répondre par une participation croissante à l’apprentissage, aux cultures et aux collectivités, et à réduire l’exclusion qui se manifeste dans l’éducation (…) ». L’approche Ecole qualité amie des enfants ( EQAME) est « une alternative pour contribuer à l’amélioration de l’offre et de la demande éducative , mais surtout, pour favoriser le renforcement de la qualité des enseignements /apprentissages ». Quant à l’approche Réadaptation à base communautaire (RBC), cette initiative développée par l’OMS consiste à « identifier les enfants handicapés à travers les séances de consultations médicale et /ou par dépistage porte à porte, d’aider les familles et les enfants handicapés à accéder à l’école dans leur communauté et à l’école ; enfin de soutenir les opportunités de formation continue afin d’éviter leur exclusion sociale, leur marginalisation et leur chômage ».

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 mars 2018 à 11:05, par Camus En réponse à : Burkina : Quatre jours de réflexions pour rendre le système éducatif national inclusif

    J’ai toujours été contre ceux qui pensent que l’inclusion consiste à mettre dans une même classe les apprenants victime d’un handicap physique ou moral et les enfants "normaux". Merci pour cet élément qui recadre les choses dans une perspective de démocratisation (sans aucune exclusion) de l’éducation au Burkina Faso.il faudra cependant réfléchir à ce qu’il faut faire en amont pour prendre en compte ce public scolaire spécifique aux besoins scolaires beaucoup plus exigeants : infrastructures adaptées, matériels didactiques adéquats, enseignants spécialement formés pour cela. N’oublions pas que les programmes actuels, les enseignants, les infrastructures, les stratégies d’enseignement et d’apprentissage en cours aujourd’hui ont été pensés pour des enfants "normaux".

    • Le 27 mars 2018 à 18:33, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Burkina : Quatre jours de réflexions pour rendre le système éducatif national inclusif

      Je ne vois pas où on fait cas de cette approche dont vous parlez. En ce moment, les enfants avec handicap sont dans les mêmes salles de classe que les autres Cela entraine un grand cout pedagogigue : je me demande si les ecoles et les enseignants sont prets à assumer ce cout au quotidien dans le cas de cette approche mixte. Sinon, bonjour l’escamotage pedagogique au detriment de ces enfants defavorisés.

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