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Modernisation de l’agriculture familiale : Des organisations agricoles mènent le plaidoyer et appellent à investir plus dans l’agriculture familiale

Publié le jeudi 16 novembre 2017 à 18h30min

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Modernisation de l’agriculture familiale : Des organisations agricoles mènent le plaidoyer et appellent à investir plus dans l’agriculture familiale

Ce mardi 14 novembre 2017 s’est tenu à Ouagadougou un panel d’échanges sur l’insuffisance des allocations budgétaires en faveur de la modernisation des exploitations agricoles familiales. Un panel qui entre dans le cadre du programme Voix pour le changement, mis en œuvre l’organisation néerlandaise de développement (SNV Burkina Faso) en collaboration avec neuf organisations de la société civile dont quatre dans la thématique sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso.

Le Burkina Faso est l’un des rares pays de l’Afrique subsaharienne à respecter l’engagement pris par les chefs d’Etat en 2003 à Maputo et qui consiste à consacrer au moins 10% du budget de leur pays à l’agriculture. Cependant, force est de constater que même si le Burkina Faso consacre un peu plus de 10% de son budget à l’agriculture, la répartition des ressources ne permettent pas aux exploitations agricoles familiales de surmonter les multiples défis auxquelles elles sont confrontés.

Elles demeurent en effet confrontées à des contraintes, telles les effets des aléas et changements climatiques, les difficultés d’accès aux intrants, l’accès aux financements, aux marchés, à l’appui conseil, la faible prise en compte dans les politiques agricoles. Il existe donc un fossé entre les affectations budgétaires et la part touchée réellement par les exploitations agricoles familiales. Toute chose qui ne permet pas au Burkina Faso d’atteindre les objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle, quand on sait que l’agriculture burkinabè est à majorité familiale.

C’est donc dans le but d’apporter des éclairages sur la part du budget public réellement alloué aux exploitations agricoles familiales en vue d’assurer leur développement et d’améliorer leur contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays qu’a été initié ce panel. Il s’inscrit dans le cadre d’un plaidoyer mené par quatre organisations que sont la Fédération des professionnels agricoles du Burkina (FEPAB), la Fédération nationale des Groupements Naam (FNGN), l’Union nationale des producteurs de riz du Burkina (UNPRB) et la coopérative de prestation de services agricoles-Coobsa (COPSAC) soutenues par la SNV.

Comme l’explique Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso « Nous voulons attirer l’attention des décideurs politiques à tous les niveaux qu’ils soient, pour qu’ils puissent inverser les rôles et intervenir au niveau des exploitations familiales. Qu’on le veuille oui ou non, le Burkina Faso est un pays à vocation agricole. Toute son économie repose sur l’agriculture. Donc si on veut développer cette économie, il faut investir effectivement dans l’agriculture familiale. Il faut que les politiques publiques prennent en compte les préoccupations des exploitations agricoles familiales pour que ces exploitations se modernisent et créent de l’emploi. »

Des propos partagés par Didier Coulidiaty, responsable sécurité alimentaire et nutrition à la SNV, qui explique que « 90% de la production des céréales provient des exploitations agricoles familiales. Parallèlement, nous avons un faible investissement public et il va falloir, si nous voulons atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle, accompagner davantage ces exploitations agricoles familiales par les intrants, les équipements, les conseils, l’encadrement techniques et les semences améliorées. »

Ce panel a été donc été l’occasion pour les participants, de diagnostiquer les insuffisances actuelles dans la gouvernance et la gestion des allocations budgétaires en faveur des exploitations agricoles familiales, mais aussi de formuler des recommandations et des suggestions visant l’amélioration de la gouvernance et de la gestion de la part du budget affectée à l’agriculture. Ces recommandations seront ensuite adressées aux décideurs et le plaidoyer se poursuivra pour une meilleure prise en compte des difficultés auxquelles font face les exploitations agricoles familiales.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2017 à 22:45, par fc En réponse à : Modernisation de l’agriculture familiale : Des organisations agricoles mènent le plaidoyer et appellent à investir plus dans l’agriculture familiale

    Et, si vous faisiez votre plaidoyer sous un arbre à palabre dans un village, vous seriez beaucoup plus crédible que de vous réunir dans un grand hôtel de la place avec la climatisation, des pause cafés avec peu de produits locaux.... De quels intrants parlez vous ? issus de la pétrochimie ou des intrants naturels comme compost, biopesticides naturels à base de plantes comme le neem, etc. Quels équipements ? est-ce les tracteurs que l’on vient de distribuer sont pour les petites exploitations familiales ou pour les agrobusiness farmer type François Traoré qui a cultivé 50 ha de coton cette année ? Modernisation veut dire quoi ? plus de mécanisation et moins d’emplois dans ce secteur ? si c’est le cas, plus de chômeurs et des centaines de milliers de paysans sans terre sans oublier des centaines de milliers de jeunes, futurs candidats aux migrations ou futurs terroristes car sans perspectives d’avenir. Plus de semences améliorées signifient plus de dépendance des paysans aux sociétés semencières hybrides ou pire OGM des multinationales comme Monsanto et perte des multiples variétés locales qui s’adaptent aux changements climatiques en cours. Tel que dit dans cet article, votre plaidoyer est plus qu’ambigüe et c’est bien dommage ! A quand un plaidoyer des OP sans un PTF pour mieux vous faire entendre ? Vous pouviez inviter la presse dans une ferme familiale qui pratique l’agroécologie à la périphérie de Ouaga et votre message serait bien plus crédible que de prendre une photo sous les cocotiers d’un hôtel haut standing de la place. Cette photo montre que vous êtes déconnecté des réalités paysannes et vous oubliez que les femmes burkinabè contribuent au moins à 70% de la production agricole. Sur la photo, il y a 4 femmes seulement pour 17 hommes. Cherchez l’erreur !

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