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Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

Publié le jeudi 6 avril 2017 à 00h44min

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Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

Oualass. C’est ainsi qu’il est affectueusement appelé par ses proches. Le 29 octobre 2012, Lassina Ouattara déposait déjà sa lettre de démission à la direction politique nationale du CDP, ex-parti au pouvoir, alors qu’il y était membre du Bureau politique national. Un peu plus d’un an plus tard, 75 « gros calibres », dont Salifou Diallo, Roch Kaboré et Simon Compaoré, empruntent le même chemin que lui, donnant naissance au MPP, dont il occupe aujourd’hui l’un des postes clés.

La vie politique pour lui, c’est avant tout un devoir, un sacrifice pour sa société. Et c’est dans cet esprit de lutte pour l’intérêt général qu’il s’est forgé, dès le bas-âge via les mouvements de jeunesse. Ainsi peut se résumer le portrait-robot de l’élu de la province de la Léraba (localité située à environ 500 km à l’Ouest de Ouagadougou), le député Lassina Ouattara, premier secrétaire adjoint au secrétaire exécutif du MPP depuis le deuxième congrès ordinaire de ce parti, tenu les 10, 11 et 12 mars 2017.

En effet, la vie politique pour lui commence très tôt, dès le lycée, tout comme nombre de leaders de la scène publique. Là, il milite et dirige des mouvements scolaires dans les luttes pour l’amélioration de conditions d’études, notamment au lycée Newton Descartes et au Lycée technique de Ouagadougou (LTO), actuel Lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana. Nous sommes dans les années de la Révolution démocratique et populaire au Burkina-Faso. Une période qu’il revit également, surtout à travers son activisme au sein des mouvements CDR (Comités de Défense de la Révolution) ; une époque marquée par les luttes d’émulation entre ‘’cellules révolutionnaires’’. « Il y avait une sorte de défiance », rappelle-t-il, retenant que ce fut avant tout une époque pleine d’enseignements et de formation personnelle.

En ce qui concerne sa vie dans les mouvements scolaires, Lassina Ouattara a encore en mémoire de nombreux faits qu’il relate, parfois avec un œil critique. « Parmi ces moments qui m’ont marqué, c’est quand, pour la toute première fois, au Lycée Newton (Descartes), je voyais les boucliers de la gendarmerie. C’était à l’occasion d’une marche que nous avions organisée... On était face-à-face et il y en a même (parmi les marcheurs) qui ont pris la fuite. Il y avait un aîné devant, qui a entonné l’hymne national ‘’Fière volta’’ (ancienne appellation de l’hymne national), les gendarmes ont écarté leur bouclier et nous sommes passés. Nous avons compris quelque part que l’Armée était avec nous », confie celui qui, jusqu’au dernier congrès, occupait le poste de Secrétaire adjoint chargé de la jeunesse du parti au pouvoir, MPP.

Pourquoi un retour sur ce fait précis ? « Je le rappelle par similitude avec les évènements de fin octobre 2014 (insurrection populaire, ndlr). Avant le 30 octobre (2014), il y a eu la marche du 28 octobre au cours de laquelle j’ai rencontré un camarade, on s’est salué et c’était avec émotion, parce que la dernière fois qu’on s’est vu, c’est quand on faisait les marches pour l’avènement de la révolution. Je l’ai attrapé, on s’est salué chaleureusement et on s’est dit que, quelque chose d’important allait se produire … », confie le député Lassina Ouattara, bien connu déjà au CDP pour son style direct, ferme mais qui se caractérise également par une ouverture d’esprit remarquée, comme nous l’ont confié certains de ses ex-camarades. Une intrépidité qui lui a valu d’être en son temps considéré, à tort ou à raison, comme le protégé de certains ténors du moment au CDP ; Mélégué Maurice Traoré, Roch Marc Christian Kaboré ou encore de Salifou Diallo, etc.

De son départ prématuré de l’ex-parti au pouvoir, le CDP

De sa démission du CDP, Lassina Ouattara explique : « J’avais déjà longtemps analysé la marche du parti. Mais, je souligne au passage qu’avant moi, il y a eu un certain nombre de camarades qui étaient partis. Je peux dire donc que nous sommes les précurseurs. J’ai même dit à un de nos responsables politiques actuels que je vais créer un non-loti et que je sais qu’ils vont finir par nous rejoindre pour le construire », dévoile le premier secrétaire adjoint au secrétaire exécutif du MPP. Un virage politique décisif qu’il a encore vif dans la mémoire ; la démission n’étant pas un engagement facile à prendre, surtout dans le contexte politique d’antan. « J’ai déposé ma lettre de démission le 29 octobre 2012 ; le 29 octobre est une date mémorable pour moi, parce que c’est la date anniversaire du décès de mon père. Je suis allé déposer ma démission et j’ai dit que les autres vont me rejoindre après. (…). Quand vous voyez des personnes comme Salifou Diallo, qui sont restées jusqu’au dernier moment, c’est parce qu’ils avaient espéré que Blaise Compaoré n’allait pas franchir le Rubicond, qu’il allait changer à la dernière minute. Mais hélas ! », retrace l’ancien membre de la direction politique du CDP. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

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Vos commentaires

  • Le 6 avril 2017 à 07:32, par KONE En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    Bravo combattant !!!
    un bon exemple d’engagement et de conviction personnel. avec cet esprit que je crois sincère,
    la relève est peut être assurée.
    Oualass, fais un tour à Larlé, cela fait un bail qu’on s’est plus vu !!!
    les yoboy, djabadji !!!! je veux dire Didier Nabyoure et autres !!!
    bon vent à toi !

  • Le 6 avril 2017 à 08:23, par MOREBALLA En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    Wallas, je pense qu’il faille avoir l’honnêteté de reconnaître qu’avant toi, d’autres jeunes du CDP avaient évoqué la question de l’après Blaise lors d’une convention de la jeunesse du CDP à la maison du peuple en 2005. Et si ma mémoire est bonne aucun responsable des jeunes de l’époque n’a oser défendre ces derniers à leur mise à l’écart du bureau national suivi de leur mise en quarantaine.

  • Le 6 avril 2017 à 10:15, par LE PEUPLE En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    La jeunesse burkinabè n’a pas besoin des gens comme oualass qui a fuit pour aller se cacher lors de l’insurrection populaire. Tous les jeunes du Mpp jusqu’aux dirigeants sont tous des imposteurs qui seront démasqués tôt ou tard.

  • Le 6 avril 2017 à 12:39, par Calmos En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    Rien de consistant à découvrir sur l’homme. J’ai à présent une peur bleue de la politique et des hommes qui l’animent.Les bons répères comme les thom sank se sont raréfiés
    Pauvre de nous

  • Le 6 avril 2017 à 17:11, par Cheikh En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    Avouons quand-même que ce personnage jeune-vieux (c’est à dire apparemment jeune, mais avec des cheveux prématurément blancs), n’était point connu de l’opinion publique au temps de Blaise Compaoré. Car même s’il faisait parti du bureau politique, il n’était ni à un poste clé là-bas, ni à un poste administratif tant convoité. C’est peut-être d’ailleurs ce qui lui a valu son départ prématuré à effet de non-événement ! Donc c’est vraiment exagéré de nous le présenter aujourd’hui, comme un précurseur du vaste mouvement qui a balayé les soixante-quinze autres ! Toujours est-il que c’est plutôt cette grande vague des soixante-quinze, que tout le monde reconnaît aujourd’hui, comme étant catalysatrice et génératrice du MPP. En attribuer ici la paternité à tout autre départ isolé et parallèle, serait de la pure démagogie à relent opportuniste. Tant mieux alors si sa venue au MPP lui a permis de gravir des marches, en se perchant plus haut. Mais venons-en à présent, à une adresse d’ordre général et non uniquement destinée à Oualass : En effet, chacun doit prendre conscience, que ces postes-là ne devraient point être perçus comme des privilèges, réservés à un cercle fermé d’intellectuels juristes, économistes, communicateurs ou que sais-je encore. En y étant, soyons plus ouverts, plus modestes, moins méfiants vis à vis des masses, pour qui l’on n’est qu’un semblable, apte à jouer le rôle de meilleur porte-parole. Car cette population en majorité analphabète, composée essentiellement d’hommes de métier, n’en comporte pas moins autant de patrons et de formateurs, ayant aussi à leur disposition et sous leur responsabilité, d’innombrables spécialistes, apprentis et stagiaires. Bon vent à Oualass, et que ses souvenirs lui servent d’enseignements bénéfiques pour tous.

  • Le 9 avril 2017 à 18:16, par Le citoyen En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

    Bonjour chers internautes, je me permets de réagir à cet article et surtout pour répondre à ceux qui pensent qu’il n’y a rien à découvrir sur l’homme ou qu’il n’est pas précurseur... Je m’inscris en faux et avec vigueur à votre perception, il faut savoir lire entre les lignes. Si l’homme n’est pas très connu, c’est une raison valable et suffisante pour le mettre à la lumière. Secundo, l’homme arrive comme 1er secrétaire exécutif adjoint à l’occasion du dernier congrès, c’est une autre raison très suffisante qui mérite qu’on lui porte ce regard. Et bien d’autres sur lesquelles je ne souhaiterais pas intervenir. Ce qui nous manque au Burkina, c’est cette culture de faire sortir des gens de l’ombre pour les rendre grands comme on le voit ailleurs. Dans notre pays, ce sont toujours les grands, les plus connus qui ont droit aux pages des journaux, aux petits écrans et aux ondes, etc. Non, ce n’est pas cela qui construit un pays, servez-vous des bons exemples d’ailleurs.
    Autre chose, il faut que les Burkinabè apprennent à être de moins en moins aigris, jaloux, mesquins, méchants, égoïstes. Que vous vaut la jalousie destructive ? Rien, si ce n’est pour vous détruire vous-mêmes et détruire l’autre !

    • Le 19 juillet 2017 à 17:09, par Arnaud Ouedraogo En réponse à : Lassina Ouattara, député MPP : La politique comme passion et sacerdoce

      Je pense aussi comme le que les postes politiques occupés par Oualass et son engagement depuis son jeune age en politique sont des arguments qui militent a ce qu’on porte ce regard sur lui...tant mieux si cela peut favoriser sa promotion politique.
      Soyons soft, positiviste et moins jaloux car on ne naît pas héros !

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