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Général Djibrill Bassolet : les populations de la Kossi exigent sa liberté sans condition ou son jugement immédiat

Publié le lundi 19 septembre 2016 à 11h00min

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Général Djibrill Bassolet : les populations de la Kossi exigent sa liberté sans condition ou son jugement immédiat

Nouna, Chef-lieu de la province de la Kossi était en ébullition dans la matinée du samedi 17 septembre 2016. La population est descendue dans la rue pour manifester son soutien au Général Djibrill Bassolé inculpé et incarcéré dans le cadre du putsch de septembre 2015. Devant le secrétaire général de la province, les manifestants ont exigé la liberté sans condition de leur « fils », à défaut, ils ont demandé qu’il soit jugé « immédiatement »

Venus de Nouna et de ses communes voisines telles que Djibasso et Doumbala, enfants, jeunes, femmes, hommes et personnes âgées se sont donné rendez-vous sur le plateau du CELPAC (Centre national de lecture et d’animation culturelle) en cette matinée du 17 septembre. A pieds ou en tricycle, les manifestants étaient munis de sifflets et brandissaient banderoles et affiches sur lesquelles l’on pouvait lire « Non à la discrimination politique, vive l’égalité des droits, vive la justice » ou « Djibrill Bassolet pour la paix, la sécurité et la prospérité ». Difficile d’estimer leur nombre mais selon Abdoul Wahab Djibo, l’un des responsables de l’organisation, les manifestants sont environs 10.000. Après l’établissement d’un mur de sécurité pour éviter tout débordement, les manifestants se mirent en route.

Par moments, le périple était entrecoupé de pauses afin de recadrer ceux qui sortaient des limites de la haie humaine. Arrivés au grand rond-point situé à l’entrée de la ville, les organisateurs ont marqué un arrêt pour galvaniser davantage les manifestants avant de mettre le cap sur le Haut-Commissariat. En l’absence du premier responsable de la province (en déplacement à Dédougou pour la visite du Premier ministre Paul Kaba Thiéba, ndlr), c’est le secrétaire général qui a reçu les manifestants. Ils lui ont transmis le mémorandum après avoir pris le soin de rappeler en bwamu, fulfulde, dioula, mooré et français, le bien-fondé de leur marche.

Dans le mémorandum lu par Abdoul Wahab Djibo, l’on retiendra que pour les manifestants, le Général Djibrill Bassolet est « victime d’une orchestration politique savamment élaborée ». De ce fait, ils ont exigé sa liberté « sans condition » ou, à défaut, qu’il soit « confronté immédiatement aux faits qui lui sont reprochés ». Par ailleurs, les manifestants ont estimé que « toutes les accusations formulées à l’encontre de Djibrill Bassolet sont fausses » et que « le peuple a été trainé dans la désinformation pendant des mois avec toutes sortes de calomnies mensongères ».

« Djibrill Bassolé reste et restera pour nous un fils de la province de la Kossi, un patriote honnête, sincère et dynamique incarnant les valeurs d’un digne fils du Burkina Faso. Au moins, ayons le courage de connaître son mérite pendant l’insurrection qui a évité le bain de sang du peuple burkinabè », a lancé M. Djibo. Qu’à cela ne tienne, le coordonnateur de la marche, Aboubacar Coulibaly, dit croire à la justice et espère qu’elle prendra « son courage à deux mains pour intégrer chacun dans ses droits ». Mais en attendant, les organisateurs de la marche ont indiqué que les Banwa et d’autres provinces ont annoncé des manifestations dans les prochains jours et celles-ci, à les en croire, ne prendront fin que quand Djibrill Bassolet sera rétabli dans ses droits.

En rappel, c’est à Nouna que le Général Djibrill Bassolet a passé son enfance et fait ses études primaires. Ancien ministre des affaires étrangères dans le dernier gouvernement du président déchu Blaise Compaoré, sa candidature à la présidentielle de novembre 2015 avait été invalidée par le Conseil constitutionnelle. Accusé d’intelligence avec le Général Gilbert Diendéré dans le putsch de septembre 2015, il a été arrêté à son domicile le mardi 29 septembre dernier et détenu à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA).

HFB
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