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Dégradation des ressources naturelles : Les acteurs de la plateforme « Gestion durable des terres » veulent inverser la tendance

Publié le vendredi 17 juin 2016 à 23h51min

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Dégradation des ressources naturelles : Les acteurs de la plateforme « Gestion durable des terres » veulent inverser la tendance

De l’avis des experts, entre 150 000 et 300 000 ha de terres productives sont dégradés ou menacés de dégradation chaque année au Burkina Faso, alors que les agriculteurs représentent 90 % de la population totale. La situation est assez critique pour imposer une réflexion. Quelle solution pour une gestion durable des terres ? Les acteurs de la région de Centre-Ouest se sont réunis sur la question du 15 au 17 juin 2016 à Koudougou. Il s’est agi au cours de ces trois jours de réflexion de plancher sur les opportunités liées à la mise en œuvre des conventions de Rio et de Ramsar au Burkina Faso, des conventions dont les mécanismes financiers pourraient permettre d’inverser la tendance de la dégradation des ressources naturelles dans la région.

Agents de l’administration générale et des collectivités, forces vives de la région du Centre- Ouest, techniciens des départements en charge des ressources naturelles,… Tous sont unanimes pour le reconnaitre ici, la solution à la dégradation de nos sols passe par la Gestion durable des terres. La GDT en abrégé, c’est le mot en vogue à cette rencontre. Plus qu’un mot, c’est un concept comme nous l‘explique Pamoussa Ouédraogo, Coordonnateur technique au secrétariat permanent du conseil national pour le développement durable (SP/ CONEDD) : « Le concept de gestion durable des terres est un concept qui voudrait qu’on prenne en compte tout ce qu’il y a comme ressources naturelles au niveau de nos terroirs de production pour pouvoir mieux les gérer de façon durable à assurer une meilleure productivité. »

Reste que l’on peut s’approprier le concept sans avoir les moyens de sa mise en œuvre. Et c’est tout l’intérêt de la rencontre de Koudougou, une rencontre qui de l’avis de Moustapha Sandwidi, Coordonnateur du sous-programme de la région du Centre-Ouest du programme national de partenariat pour la gestion durable des terres au Burkina Faso, « Vise à renforcer les capacités de toutes les parties prenantes de la gestion durable et équitable des terres sur comment mobiliser des ressources, sur comment réussir la mobilisation sociale, sur comment saisir les opportunités liées à la mise en œuvre des conventions internationales en matière d’environnement. »

S’approprier les conventions internationales

Ces conventions internationales en matière d’environnement, ce sont les conventions de Rio et celle de Ramsar. Les participants ont ainsi revisité le sommet de Rio de Janéiro de 1992 au Brésil, un sommet qui a accouché des trois conventions dites de la génération de Rio que sont la convention sur la diversité biologique, la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Ils sont repartis un peu plus loin de le temps, à 1971, pour s’approprier la convention de Ramsar (Iran) sur la conservation des zones humides. Toutes ces conventions ont été reconnues par les Nations comme participant au développement durable. Et pas seulement. « Lorsque vous adhérez à une convention, vous avez des obligations (…) Pour toutes ces conventions, il y a des mécanismes financiers qui permettent de développer des projets ou des programmes. Pour la convention sur les changements climatiques, cela peut être un Programme d’adaptation aux changements climatiques par exemple. », nous explique Dr Joel Korahiré, Directeur du partenariat et de la Coordination des conventions internationales en matière d’Environnement au SP/ CONEDD.

Pour Moustapha B. Sandwidi, cette rencontre était d’autant plus importante que « Nous savons que le Burkina Faso fait de grands efforts pour la GDT, nous savons également que nos ressources sont limitées. Il faudrait donc capter toutes les opportunités qui sont ouvertes au monde, et nos acteurs doivent être capables de formuler des projets pertinents de GDT afin de contribuer à mobiliser les ressources qui permettraient d’investir pour inverser la tendance de la dégradation des ressources naturelles. » Et le secrétaire général de la région présidant la cérémonie d’ouverture de la rencontre était de son avis lorsque empruntant aux stratèges militaires il a lâché : « Qui information a, guerre a ».

Samuel Somda
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 juin 2016 à 10:12 En réponse à : Dégradation des ressources naturelles : Les acteurs de la plateforme « Gestion durable des terres » veulent inverser la tendance

    De l’avis des experts, entre 150 000 et 300 000 ha de terres productives sont dégradés ou menacés de dégradation chaque année au Burkina Faso.
    Pour Moustapha B. Sandwidi, cette rencontre était d’autant plus importante que « Nous savons que le Burkina Faso fait de grands efforts pour la GDT, nous savons également que nos ressources sont limitées.
    2 phrases et 2 contradictions.... Depuis 30 ans, on fait des cordons pierreux... si on agrège les statistiques, certaines provinces seraient couvertes de cordons pierreux au moins 2 fois leur surface, cherchez l’erreur ? On parle d’experts pour avoir une fourchette de 1 à 2 en superficie dégradé ? Apparemment, ce sont les mêmes chiffres qui circulent depuis 2 décennies au pays des hommes intègres. A quand un expert sérieux pour donner au moins un chiffre sérieux sur le sujet ? Si je prends les 300.000 ha/an, le BF serait un désert sur plus de la moitié de ces surfaces cultivables. Cherchez l’erreur !
    Au delà de toutes ces inepties, il est grand temps d’aller vers l’agroécologie et non passer son temps à subventionner l’engrais chimique qui contribue à aggraver la situation en appauvrissant les sols. C’est tout un paradoxe et, pourtant, une triste réalité que nos agronomes formatés ne comprennent pas ! Pour faire l’agroécologie, il faut peu de moyens, mais beaucoup de volonté et être formés et encadrés. L’Inéra peut avoir un rôle majeur pour peu qu’elles se détournent de Monsanto avec son "argent facile" pour les OGM.

  • Le 18 juin 2016 à 15:45, par Jeunedame seret En réponse à : Dégradation des ressources naturelles : Les acteurs de la plateforme « Gestion durable des terres » veulent inverser la tendance

    Tout ce public pour lire des conventions antiques et inadéquates. En matière de gestion des terres, on n’a plus besoin de cérémonies. Privatisez les projets avec des marchés sérieux ; et vous verrez la le zèle et le savoir de a diaspora ; dans la rivalité. On chante chaque fois que le Burkina Faso fait de grands efforts pour la GDT,  ; et il ne change rien. Pardon ; on a honte.

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