LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Agir pour l’accès à l’eau potable pour tous au Burkina-Faso

Publié le mercredi 23 mars 2016 à 00h00min

PARTAGER :                          
Agir pour l’accès à l’eau potable pour tous au Burkina-Faso

À l’occasion de cette journée mondiale de l’Eau, WaterAid Burkina Faso rappelle que malgré l’inscription récente du droit d’accès à l’eau et l’assainissement dans la Constitution du Burkina Faso encore 5 millions de burkinabè sont privés d’accès à l’eau potable.

Un nouvel état des lieux intitulé « L’eau : à quel prix ? Situation de l’accès à l’eau potable dans le monde », publié ce 22 mars à l’occasion de la journée mondiale de l’Eau recense les pays où il est le plus difficile d’accéder à l’eau potable, et révèle que les habitants les plus pauvres de la planète consacrent souvent une part plus importante de leurs revenus à l’eau que ceux des pays industrialisés.

L’analyse effectuée par WaterAid montre en effet que dans les pays industrialisés, une facture d’eau classique ne représente qu’un pourcentage dérisoire de 0,1 % des revenus d’une personne payée au salaire minimum. À l’inverse, dans un pays comme Madagascar, une personne qui dépend d’un camion-citerne pour s’approvisionner en eau aurait à dépenser jusqu’à 45 % de ce qu’elle gagne par jour rien que pour acheter la quantité quotidienne minimum recommandée. Au Mozambique, les familles qui doivent acheter leur eau à des revendeurs au marché noir vont dépenser 100 fois plus que celles qui sont desservies par des bornes-fontaines subventionnées par l’État.

Dans le monde, environ 650 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable et plus de 2,3 milliards n’ont pas accès à des sanitaires de base, avec les conséquences dévastatrices qui en résultent.
Près de 315 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques parce que ces droits fondamentaux ne sont pas appliqués. Et 50 % des cas de malnutrition sont liés aux diarrhées chroniques résultant d’un manque d’accès à l’eau potable et à de bonnes conditions d’assainissement et d’hygiène dont le lavage des mains au savon.
Le rapport établit par ailleurs le classement des pays selon le taux d’accès à l’eau des ménages et le nombre d’habitants non desservis en eau potable, et inclut une liste des pays qui ont le plus progressé ces 15 dernières années.

Les principaux éléments qui en ressortent sont notamment les suivants :

• La Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Guinée équatoriale et l’Angola sont les pays du monde où le taux de couverture en eau potable des ménages est le plus faible. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, un habitant pauvre aurait à dépenser 54 % de son salaire pour payer la quantité d’eau minimum recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour satisfaire ses besoins vitaux, soit 50 litres par personne et par jour.

• L’Inde, la Chine et le Nigéria sont les pays qui comptent le plus grand nombre d’habitants en attente d’accès à l’eau potable.
• Le Cambodge, le Mali, le Laos et l’Éthiopie sont les pays qui ont fait le plus de progrès par rapport aux autres pour améliorer l’accès à l’eau potable pour leurs populations.
• Malgré de nets progrès, le rapport constate que les inégalités persistent, y compris dans les pays qui ont fait de grandes avancées, les plus pauvres étant souvent ceux qui consacrent la plus grosse part de leurs revenus à l’eau.
• Il reste 16 pays dans le monde où au moins 40 % des habitants n’ont pas accès à l’eau potable – parce que ce sujet n’est pas prioritaire pour le gouvernement, parce qu’il ne bénéficie pas des financements requis, ou à cause de moyens humains insuffisants, de la concurrence entre les différents usages de l’eau ou des effets accrus des changements climatiques.

« À l’occasion de cette journée mondiale de l’Eau, il est révoltant de constater que l’eau – qui est essentielle à la vie – va coûter à un habitant d’un pays en développement jusqu’à la moitié de ce qu’il gagne, pour une quantité d’eau qui ne représente qu’environ un tiers de la consommation quotidienne dans les pays industrialisés.
L’eau potable est un droit et pourtant un habitant de la planète sur dix n’y a pas accès. Une concurrence de plus en plus rude pour les ressources en eau et le changement climatique ne font qu’exacerber cette crise qui, conjuguée au manque d’assainissement, provoque chaque année le décès de plus de 315 000 enfants de moins de cinq ans.
Alors que nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale de l’Eau, nous exhortons les gouvernements à agir de toute urgence, et à honorer la promesse inscrite dans l’Objectif de développement durable de donner accès à l’eau potable partout et pour tous d’ici 2030 »
, explique Barbara Frost, directrice générale de WaterAid.

« On estime que 36 % des burkinabè n’ont toujours pas accès à l’eau potable en milieu rural et 13%en milieu urbain. À l’occasion de la journée mondiale de l’Eau, nous appelons notre gouvernement et les dirigeants de la planète à tenir les promesses exprimées dans les Objectifs mondiaux de développement durable de l’ONU, et de garantir la possibilité pour chaque individu de faire valoir son droit à l’eau potable d’ici 2030. Le lancement le 31 mars 2016 du programme d’urgence 2016-2017 du gouvernement, en vue de résorber le déficit des ressources en eau disponibles et d’améliorer significativement l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est un signe encourageant », ajoute Dr Halidou Koanda, représentant de WaterAid Burkina Faso.

Pour en savoir plus ou pour organiser une interview, veuillez contacter : Roch W. OUEDRAOGO, Manager communication et Appui aux Organisations de la Société Civile, à rochouedraogo@wateraid.org ou + 226 25 37 41 70 ou + 226 70 74 09 75

Le rapport« L’eau : à quel coût ? », publié à l’occasion de la journée mondiale de l’Eau 2016 est téléchargeable sur le lien suivant www.wateraid.org/uk/stateofwater

Notes aux rédactions :
WaterAid

La vision de WaterAid est celle d’un monde où chacun aura accès à l’eau potable et à l’assainissement. Organisation internationale présente dans 37 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique centrale et du Pacifique, WaterAid agit pour transformer des vies en améliorant l’accès à l’eau potable et les conditions d’hygiène et d’assainissement de populations parmi les plus pauvres au monde. Depuis 1981, 23 millions de personnes ont pu accéder à l’eau potable grâce à l’action de WaterAid et 21 millions à l’assainissement depuis 2004. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.wateraid.org , suivez-nous sur Twitter @WaterAidUK ou sur Facebook www.facebook.com/wateraid.

• Environ 315 000 enfants meurent chaque année de maladies diarrhéiques due à l’eau non potable et aux mauvaises conditions d’assainissement, soit près de 900 enfants tous les jours, ou un enfant toutes les deux minutes.
• Plus de 650 millions de personnes (près d’un habitant de la planète sur dix) n’ont pas accès à l’eau potable.
• Plus de 2,3 milliards de personnes (près d’un habitant de la planète sur trois) vivent sans installations d’assainissement dites « améliorées ».
• Pour chaque euro investi dans l’eau et l’assainissement, le retour sur investissement moyen est de 4 euros grâce aux gains de productivité.
• Avec seulement 20 euros, on peut aider une personne à accéder à l’eau potable.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique