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Kénédougou : Des éléphants sèment la terreur dans les champs

Publié le jeudi 16 juin 2011 à 01h58min

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L’hivernage s’installe petit à petit dans la province du Kénédougou. C’est la période propice aux travaux champêtres, mais aussi aux conflits fonciers et aux dégâts causés par les pachydermes, notamment les hippopotames et les éléphants. En effet, ces trois dernières années, la province est devenue un lieu de fréquentation d’un important troupeau d’éléphants qui sème des dégâts chaque fois à leur passage.

Située dans la région administrative des Hauts-Bassins, dans la zone climatique sud-soudanienne, la province du Kénédougou bénéficie de conditions naturelles favorables à la production agrosylvopastorale. C’est une zone de production fruitière par excellence d’où son appellation de « verger » du Burkina Faso. Le Kénédougou est également riche en faune. En effet, la couverture végétale assez dense, a permis la conservation d’animaux sauvages. Parmi ceux-ci, le gros gibier constitué d’éléphants et d’hippopotames. Les pachydermes étant des espèces intégralement protégées, posent souvent des problèmes de cohabitation avec les hommes.

C’est ainsi qu’au cours de ces trois dernières années, le Kénédougou est devenu le lieu de prédilection des éléphants. En effet, on a pu constater le mouvement de ces animaux à travers un corridor bien défini, qui côtoie Samogohiri, Kangala, Sindo, N’Dorola, Samorogouan, Kourinion en passant par Djigouèra. Ces animaux causent d’énormes dégâts et parfois provoquent des blessures et des morts d’hommes.

Qu’est-ce-qui est fait pour dédommager les victimes ?

En témoignent les cas malheureux survenus respectivement à Djigouèra et à Kayan en 2004 et en 2009. Selon la direction provinciale de l’Environnement et du Développement durable du Kénédougou, l’objet des plaintes déposées par les producteurs a toujours trait aux dégâts causés dans les champs de cultures pluviales, de contre-saison, les vergers et autres plantations. En effet, il est ressorti que de 2010 à 2011, ces dégâts autorités locales ont été évalués à 11 809 568 de F CFA pour 81 producteurs victimes.

C’est la question fondamentale que tout le monde se pose. Apparemment, rien n’est encore fait à ce niveau. Pour l’heure, les actions menées se résument aux constats des dégâts dont les procès-verbaux sont dressés par les services techniques. Outre ces actions, des efforts sont aussi déployés par les autorités locales pour apaiser le climat social au sein des populations. Il s’agit de la visite des lieux en cas de dégâts, d’appuis personnels et ponctuels aux victimes. Malgré ces efforts, on note la récrudescence du phénomène d’année en année et l’accroissement du nombre des plaintes. Celles-ci, jusque-là, sont restées sans suite. Aux dernières nouvelles, le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) a remis en mai dernier, 3 tonnes de maïs au CORESUR des Hauts-Bassins, au profit des sinistrés du département de Kourinion, sans tenir compte des autres victimes.

Un geste très salutaire de la part du CONASUR, mais qui complique la tâche des autorités locales, quand on sait surtout qu’il y a dans la province au total, 81 victimes. Selon des sources bien informées, les indignations se font déjà sentir par rapport à cet appui du CONASUR qui ne prend pas en compte toutes les victimes de la province.

Quant aux hippopotames et aux éléphants, la situation est très préoccupante dans le Kénédougou et mérite une attention particulière de la part des plus hautes autorités, afin de juguler un tant soit peu ce problème.

Apollinaire KAM

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 juin 2011 à 09:09, par Moi En réponse à : Kénédougou : Des éléphants sèment la terreur dans les champs

    Salut,

    Faudrait peut être que les autorités pensent a construire une réserve ou un parc animalier dans cette localité pour limiter un tant soit peu le déplacement de ces pachydermes et autres gros gibiers (protégés ou non). En plus l’économie locale du fait du tourisme que ça pourrait engendrer en bénéficiera.

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