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Mutineries au Burkina : Le point de vue de Jean R. GUION

Publié le lundi 18 avril 2011 à 01h12min

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Chers amis

Certes la situation est grave au Burkina Faso. Une gravité relative mais amplifiée par le calme et la sécurité qui y règnent, depuis des années, grâce à l’action du Président Blaise Compaoré, et par le capital de confiance international dont ce pays est crédité.

Certes tout n’est pas parfait dans cette rare démocratie africaine pacifiée et stable depuis plus de 20 ans.Cependant il est absurde de voir ce pays démocratique, cette paix et cette stabilité - qui font de ce pays une Suisse de l’Afrique -menacés par une dizaine de soldats (la honte d’une armée républicaine et disciplinée) corrompus et violeurs de mineures (car c’est de ce "fait divers" regrettable que tout est parti), et par quelques commerçants excessivement excédés par les pillages de leurs boutiques.

Que des politiciens, aigris de ne pouvoir conquérir légalement le pouvoir, comme lors de l’élection présidentielle d’octobre 2010, exploitent la situation peut être de « bonne guerre ». Mais quel crédit accorder à une opposition maladivement divisée qui plafonne à moins de 20% dans une élection exemplaire selon par les observateurs internationaux et quel crédit accorder à ceux qui, lors de la campagne électorale, prônaient ouvertement le recours à la violence, à la guerre civile et au coup d’état comme le candidat Boukari Kabore et ses 2,31% de voix !Leur impatience est inversement proportionnelle à leur impact chez les électeurs.

Il est lamentable de voir une affaire de droit commun, de voleurs de portables, de casseurs irresponsables et manipulés, en un mot de voir une affaire de voyoucratie traitée comme un problème constitutionnel ! Ces excès n’ont rien à voir avec la démocratie !Car aujourd’hui, le seul souci de l’Etat est de rétablir le calme, l’ordre républicain, et d’indemniser les victimes, laissant les commentateurs et autres observateurs autoproclamés de la situation burkinabè gloser sans réfléchir un instant aux risques irréversibles que font peser ces agitations sur le devenir d’une démocratie jeune et exemplaire.

Les atouts du Burkina sont ses institutions et un chef de l’Etat qui gardent leur sang froid, évitant de répondre à la violence par la violence.Que n’aurait-on dit, quels amalgames n’aurait-on faits, si ces manifestations avaient été réprimées dans le sang ? Le couvre feu, provisoirement instauré, n’est là, avant tout, que pour protéger une population apeurée par la violence de quelques uns !

Cette attitude évitera à ce pays de tomber dans le piège infernal tendu par ceux qui veulent sa perte, consciemment ou inconsciemment, manipulés par ceux qui n’apprécient pas non plus le rôle diplomatique décisif de Blaise Compaore dans la résolution des crises africaines et tout particulièrement celle de Côte d’Ivoire !

La situation à Ouagadougou est à l’inverse de celles qui bousculent, heureusement, quelques dictatures méditerranéennes, là, ce sont les démocrates qui bousculent les voyous !Au Burkina Faso, les voyous et leurs inspirateurs tentent de déstabiliser la démocratie !

Jean R. Guion

Président du Conseil International de Solidarité avec le Burkina Faso

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