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"BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

Publié le jeudi 18 novembre 2010 à 01h46min

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L’ouverture d’une enquête par la justice française dans l’affaire dite des biens mal acquis a bien du mal à passer dans les trois pays africains dont les dirigeants ont été mis en cause. A tour de rôle, les régimes en place en Guinée équatoriale, au Gabon et au Congo Brazzaville ont réagi à ce nouveau développement dans l’affaire. Certains ont accusé la justice française de s’être fourvoyée et d’autres s’en sont pris à l’ONG Transparency International à l’origine de la plainte, de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Mais de toutes les réactions, c’est beaucoup plus au Gabon que la plainte de Transparency International fait le plus de vagues.

Au pays de feu Omar Bongo Ondimba (OBO) qui est un des trois chefs d’Etat visés, on ne s’est pas contenté de protester verbalement. De la parole, l’on est passé aux actes avec le boycott pour une semaine des produits de la société pétrolière Total qui débute, en principe, aujourd’hui. C’est le moyen de rétorsion trouvé par le Mouvement génération Omar Bongo Ondimba pour protester contre la France dans l’affaire des biens mal acquis. Et le tort de Total dans tout cela, c’est d’être « le symbole de l’occupation française ». Pour cela, les Gabonais sont appelés à boycotter tous ses produits sans exception (carburant, gaz, huiles, etc.) dans le cadre de l’opération « Tout sauf Total Gabon ».

Faute de s’en prendre autrement à la France, on se rabat donc sur ses intérêts au Gabon, quitte à se tirer une balle dans le pied. C’est le lieu de le dire avec une société comme Total dans laquelle l’Etat gabonais est actionnaire à 25%. L’affaire des biens mal acquis a visiblement mis hors d’eux- mêmes des Gabonais ayant voix au chapitre. Et la société pétrolière n’est pas la seule à essuyer leur colère. Avant elle, Transparency International en a pris pour son entêtement. Non contente d’être accusée d’avoir ourdi une cabale avec d’autres ONG françaises dont « l’objectif est de défendre les intérêts français et non du peuple gabonais », elle a fait l’objet, en début de semaine, d’une plainte de plusieurs associations et ONG gabonaises au parquet de Libreville. Motif de la plainte : propos diffamatoires et calomnieux envers Omar Bongo Ondimba. Le tout premier constat qui se dégage de ces démarches est qu’elles émanent d’Organisations de la société civile (OSC).

Là où l’on devait logiquement s’attendre à ce que le parti au pouvoir monte au créneau, on a beaucoup plus vu des OSC. Cette curiosité bien gabonaise amène à se demander si, en sortant de leur rôle premier qui est d’être un contre-pouvoir, ces OSC n’agissent pas simplement par procuration. OBO décédé, l’on n’a plus droit aux colères homériques et aux menaces, comme le savait si bien faire le regretté. Il y a donc comme un vide qu’il fallait combler. Et sans doute pour ne pas se mettre au devant d’une affaire qui ne le concerne pas au premier chef, son fils et successeur Ali Bongo Ondimba (ABO), qui n’a pas encore réagi officiellement, a préféré laisser des OSC à sa dévotion « chauffer » la place. Malheureusement, elles ne savent pas toutes s’y prendre au point que l’action de certaines d’entre elles tourne au ridicule. C’est le cas de ce boycott de Total initié par le Mouvement génération OBO présidé par Chantal Ondo, une militante du parti au pouvoir.

S’en prendre à cette société c’est, d’une part, s’acharner sur un bouc émissaire et, d’autre part, oublier la séparation nette et effective des pouvoirs en France qui fait que l’exécutif ne peut pas étouffer une affaire judiciaire. Punir Total Gabon reviendrait à punir le gouvernement français qui n’a rien fait pour qu’une enquête ne soit pas ouverte pour voir clair dans l’affaire des biens mal acquis. Pourtant, c’est oublier qu’il y a des hommes politiques français qui n’ont plus le sommeil tranquille avec cette affaire dans laquelle leurs noms peuvent bien apparaître.

La générosité d’OBO étant, en son temps, sans limites, des amis français ont sans doute bénéficié de ses largesses. Finalement, ce sont des OSC qui se retrouvent à mener un combat qui n’est pas le leur. De quoi donner raison à ceux qui croient dur comme fer qu’en Afrique, beaucoup d’OSC ne sont que des excroissances de partis au pouvoir. Le combat de Transparency International et de bien d’autres ONG comme Sherpa ou Survie pour la bonne gouvernance est celui que les OSC africaines devraient mener dans leur ensemble. Non seulement elles ne le font pas toutes mais aussi elles n’hésitent pas à s’en prendre à leurs homologues du Nord qui demandent des comptes aux dirigeants africains qui s’illustrent par les détournements et la corruption. Curieux tout de même !

Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2010 à 05:02, par nacado En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    rien a dire, tn article est propre. heureusement comme dirait l autre, que le ridicul ne tue pas,

  • Le 18 novembre 2010 à 09:17 En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    Curieuse analyse que celle que nous livre ici ce journaliste ! Apparemment, il n’a pas compris les rouages de la Françafrique ! Il n’a pas compris que TOTAL et les autres sociétés françaises sont les tentacules de la pieuvre qu’est la France dans nos contrées !

    • Le 18 novembre 2010 à 20:20 En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

      Tout à fait avec cette réaction. J’irai même plus loin :

      - " S’en prendre à cette société c’est, d’une part, s’acharner sur un bouc émissaire et, d’autre part, oublier la séparation nette et effective des pouvoirs en France qui fait que l’exécutif ne peut pas étouffer une affaire judiciaire ". Je pose une question à ce journaliste. Connait il l’affaire Bettencourt ?

      De toutes les façon cette forme de protestation n’est pas la première : cf. derniers essais nucléaires français, prise de position française dans la guerre contre l’Irak, etc.

      J’ose croire que Monsieur le journaliste cherche seulement à susciter le débat. En ce moment, l’approche est intéressante.

      Abdoul Malick

  • Le 18 novembre 2010 à 10:00, par Le minez En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    Les Africains sont tres facilement manipulables helas.
    Pour peu qu on le veuille, on leur vendrait le soleil.

    • Le 20 novembre 2010 à 14:07 En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

      Le raciste ehonte est de retour. Les africains font partie de la racde humaine qui est unique. Ils sont aussi manipulables que les europeens, les asiatiques, les bleus, les verts, les bklancs, les noirs et j’ en passe. Meme toi petit idiot Anus LeMinable, tu es manipulable. Il sufira de mettre la force qu’ il faut et tu es meme manipule. Par exemple, ton raciste nauseabond vient du fait que tu as evolue dans un environnement fait d’ intolerance et d’ ignorance. sinon, tu ne dois pas etre raciste expres. Quant au soleil, tu ne pourrais pas en vendre une parcelle a l’ Afrique. l’ Equateur divise l’ afrique en deux. Ce sont les africains qui vendent deja le soeil aux occidentaux ; Des le mois de mai le prix du bilet d’ avion triple. Tu sais pourquoi. Les tourites ne viennent pas en afrique pour nos beaux yeux. J’ aimerais savoir comment ton pere et ta mee t’ ont eduque pour que tu sois si intolerant. Tu ne leur fais pas honneur. Encore moins aux francais qui le sont beaucoup plus. Heureusement.

  • Le 23 novembre 2010 à 15:09, par faloci En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    Chaque opinion compte, mais le seul probleme est que jamais un tribunal Africain n’a porté plainte contre un pays colonisateur. le fait d’ituliser des voies de reptiles pour fragiliser des pays qui sont en ce moment entrain de revoir leur modele de developpement relève de la pire des bassesses car pour le cas du Gabon qui veux delopper sa filiaire bois a interdit aux sociétés francaises d’exporter du bois mais de le transformer sur place.le Gabon a revue à la hausse la part du pourcentage reverser au Gabon dans le cadre du manganese par la société COMILOG du Groupe Areva .Tous semble a croire qu’aujourdhui la France veux destabiliser la course de l’emergence qui semble t’elle est tourné vers des nouveaux partenaires de l’Asie ce qui gene enormement certains groupe d’interets francais qui ont enormement à perdre si dans la part du gateau qu ’ils ont eu souvent l’occasion de se sucrer les plus grosses parts , pour l’heure ils ne leur restent que des miètes à se metre sur la langue.alors il faut pouvoir montrer et justifier sa honte . Alors comme le dit un adage de chez nous "ballais ta cours avant de dire que la mienne est salle".c’est sa les relation gagnat gagnat de la France et du Gabon tres chere a son President Mr SARKOZY.
    laissez nous avancer au coeur de l’emergence sinon liberer la route nous on veux avancer.

  • Le 24 novembre 2010 à 10:24, par le gabonais En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    effectivement le journaliste veut suciter le débat.une seule chose est à dire ; pourquoi ces français se mèlent de se ne les regardent pas !!?, car les pays africains ou sinon le Gabon ne s’est jamais ingéré dans les affaires de la France bien que le Gabon soit le colonisé.Ce genre d’affaire doit etre réglé par les gabonais eux memes s’ils en trouvent la nécéssité et l’urgence.

    Et c’est aussi un manque de reconnaissance, car le défunt Omar Bongo a aidé plusieurs de ces "patrons" français plus que tout autre.C’est dire que mr sarkozy laisse ses chiens attaquer, et vient nous raconter que l’Afrique,le Gabon doit apprendre à régler ses problèmes par eux memes.

    La France n’a qu’à intervenir si on le lui demande.Vous voulez parler des biens mal acquis...et l’affaire ELF pensez vous que tous les coupables ont été punis.

    Enfin parler des biens mal aquis c’est aussi parler des anciens dirigeants français qui ont contribué au pillage de l’afrique et qui ont mangé dans la main de Bongo père,et c’est aussi faire une enquete sur les biens mal aquis de Giscard Destain par exemple avec ce qu’il venait prendre avec Mubutu.

  • Le 29 novembre 2010 à 17:19, par LE JUSTE En réponse à : "BIENS MAL ACQUIS" : Curieuse société civile gabonaise

    L’Afrique s’enst encore trompée de combat,c’est comme reveiller quelqu’un qui ne dort pas,c’est malheureux mais qu’est-ce qu’on y peut ? On est mal partie et ALLAH n’est pas obligé. Salut les gars !! LE JUSTE

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