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Mahamadou Tiendrébéogo alias Souké, artiste comédien

Publié le lundi 9 juillet 2007 à 08h47min

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Souké

Mahamadou Tiendrébéogo connu sous le sobriquet SUKE n’est plus a présenté dans l’univers artistique burkinabè. Comédien plein de talents battant, il s’est révélé au grand public à travers la série « Le royaume d’Abou », « Les Bobo-Diouf », « La mayonnaise africaine ».

Ces services seront sollicités dans les clips de musique où il excelle par son talent naturel à faire retenir un public en haleine. Face à ce comédien, il est impossible de se retenir de rire au risque d’être victime de crampe estomacal. Sollicité par Boubacar DIALLO, réalisateur de la série « Noir à Koulni » pour y jouer un rôle, il nous livre ses sentiments concernant l’art qui le passionne. Très enthousiaste et ouvert, Suké nous livre ici les difficultés d’être comédien dans un pays comme le Burkina Faso.

Que pensez-vous de l’actorat burkinabè ?

Souké : (S) : Il faut dire qu’on ne finit jamais d’apprendre et mon souhait c’est d’aller de l’avant, de tourner dans les films en Europe. C’est aller jusqu’à Hollywood et je le souhaite à beaucoup de comédiens qui ont la même ambition que moi.

Comment Souké est devenu acteur ?

S : Il faut dire que j’aimais bien la comédie depuis ma tendre enfance. Pas le théâtre mais la comédie simple pour amuser les gens. J’imitais les artistes comédiens, les artistes chanteurs et autres. Il faut dire que c’est l’Art qui m’a vraiment « arraché » de l’école pour m’intégrer dans les petites troupes. J’ai pu jouer dans les troupes théâtrales quand j’étais en Côte d’Ivoire. A mon retour j’ai fait la connaissance de Stanislas SORE (Abou dans « le royaume D’Abou ») qui était intéressé par ce que je faisais. Il m’a demandé de lui apporter un coup de main en ce qui concerne la répétition des comédiens. Ensuite, j’ai joué deux ou trois rôles, ce qui lui a donné une entière satisfaction.
Et c’est comme ça que c’est parti pour Suké sur l’écran.

La 20e édition du FESPACO, est-ce que les acteurs ont trouvé leur compte ? Il y a des acteurs qui pensent qu’ils sont délaissés.

S : C’est vrai qu’ils n’ont pas menti. Et quand on parle d’acteurs, de comédiens ou tout au plus quand on parle de cinéma, on oublie que ce sont les acteurs qui y jouent. Mais, là il s’agit du cinéma africain dans sa valorisation. On a parlé du cinéma, de la technique de tout ce qui concerne le fonds de financement pour améliorer les choses surtout avec cette histoire de numérique.

On a parlé de tout, sans pour autant citer le nom des comédiens. Qu’est-ce qu’ils font, qu’est-ce qu’ils vont avoir ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’ils aient une vie meilleure ?...Si le thème du FESPACO portait sur : « La réalisation et le rôle des comédiens », cela pourrait soulever beaucoup de questions et des solutions ne manquent pas pour les résoudre pour un meilleur devenir de ceux qui font les films c’est-à-dire les comédiens. Nous avons remarqué que cette 20e édition a gagné le pari de l’organisation mieux que les années précédentes. Cependant, il se trouve qu’on occulte l’aspect comédien. Vous savez qu’il y en a qui ont tout abandonné dans leur vie pour ce métier. Ils ne sont que des artistes et si leurs arts qui font l’Art au Faso ne leur apportent pas grand chose, y a quelque chose qui ne va pas !.

C’est pourtant le comédien aussi qui fait le film...

S : Justement, le hic c’est cela. Effectivement ce FESPACO, il ne faut pas se mentir, n’a pas "grouillé" pour les comédiens. Il faut réfléchir sur la question à l’avenir.

Les perspectives d’avenirs pour vous Souké ?

S : Mon grand souhait d’abord c’est être un réalisateur. Quelqu’un m’a suggéré qu’étant moins satisfait en tant que comédien, il faut pour gagner plus que j’envisage être réalisateur. Et depuis que je suis venu à la comédie, mon souhait était de devenir réalisateur. J’aimerais aussi faire comprendre aux réalisateurs qu’il faut payer les comédiens à leur juste valeur. C’est pourquoi, je ne suis pas d’accord avec ce diction qui dit que « l’Art ne doit pas nourrir son homme ». Ce n’est pas juste ; pour moi l’Art doit nourrir son homme. La preuve, dans beaucoup de pays, les artistes vivent de leur art. Il n’y a pas de raison que nous, nous n’ayons pas cette opportunité-là.

Qui doit faire bouger les choses ?

S : Ce sont les réalisateurs.
Ils disent qu’ils n’ont pas les moyens aussi. Par exemple Boubacar DIALLO a dit n’avoir pas bénéficié de subvention pour son film « Code phœnix ».

Est-ce qu’ils n’ont pas besoin de soutien quelque part ?

S : Si un réalisateur demande tes services une, deux, trois fois et dit qu’il n’a pas d’argent on peut comprendre. Mais si c’est un peu exagéré, il y a quelque chose qui ne va pas. Pour moi c’est ma conception personnelle, je préfère 10 comédiens mieux outillés, chers pour jouer dans un film qu’une multitude et ne pas pouvoir les satisfaire. Il y a des réalisateurs, ils aiment tellement l’argent qu’ils multiplient les comédiens afin de les payer en monnaie de singe. Il y a bien sûr parmi eux des hommes honnêtes. Ils travaillent avec leur propre fonds et font ensuite appel aux partenaires financiers pour un soutien. J’en connais qui sont tellement honnêtes qu’ils traitent directement avec les comédiens. Ne parlons pas que d’argent en oubliant les principes.

Quelqu’un peut me proposer 50 000F au lieu de 100 000F pour jouer un rôle. Quand tu scrutes les clauses du contrat et surtout la manière dont tu es traité, ça fait mal. On exige beaucoup de toi et on te traite avec peu de respect et qu’on te traite d’une manière pitoyable. C’est comme si on t’avait enlevé de la famine pour te donner à manger. C’est pas correct. Malheureusement, il y a des comédiens qui favorisent cette situation en allant négocier auprès des réalisateurs pour un rôle dans une série et donnent l’occasion de les traiter inhumainement puisqu’on leur tend la main par « humanisme » !

Est-ce que les comédiens ont vraiment le choix dans ce contexte de pauvreté généralisée et du fait de la qualité de leur formation ? Je me dis que quand on est bon le cachet s’impose. N’est-ce pas ?

S : Les Bamanan (ethnie mandingue) disent que quand on soutient que tes affaires sont un fiasco c’est que Dieu ne les avait pas réglées. Je veux vous dire par là que si un réalisateur vient me prendre par pitié parce que je n’arrive pas à nourrir ma famille, que je ne peux pas payer ma maison, je refuserai catégoriquement. Je crois que ce qui m’interpelle vers lui c’est d’abord mon talent. Imaginez qu’on dise par exemple à Charlie SIDNEY de venir prester sur scène parce qu’il fait pitié. C’est inconcevable. Il a un talent et c’est pour ça qu’on l’appelle. Vous avez parlé de la qualité des comédiens. Boubacar DIALLO sa façon de fonctionner répond à cette préoccupation. Il travaille pendant qu’il écrit son scénario puisqu’il a déjà arrêté un certain nombre de comédiens.

Par rapport à l’écrit, il sait qui est bon pour tel rôle ou tel autre. C’est vous dire que le choix des comédiens ne s’est pas fait au hasard. Ces comédiens travaillent toujours à améliorer leur manière de jouer.

Ce surnom Souké vient d’où ?

S : Il est collé à ma peau il y a longtemps. Il vient de « Sokmpanga » que les amis ont coupé et m’appelaient « Suk ». Quand on m’appelle « Suk » je répondais « Weï-khé ». Et l’intonation s’est greffée pour donner « Souké ».

Par Issoufou MAÏGA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2018 à 08:32, par felix -mabi En réponse à : Mahamadou Tiendrébéogo alias Souké, artiste comédien

    j’aime bcp votre façon de jouer ,surtout la pièce de l’animal féros première et deuxième ,lorsque le vrai animal se l’apparu ,et le faux animal y compris les touristes dans la même sens
    pourquoi vous aviez écarté cette pièce dans vos collection.
    répond moi svp et envoyer moi cette partie du pièce

  • Le 4 août 2018 à 08:34, par felix -mabi En réponse à : Mahamadou Tiendrébéogo alias Souké, artiste comédien

    femkabuya@gmail.com la réponse dans cet Émail ou dans les facebook felix mabi

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