Burkina : Sept dossiers attendent à l’Assemblée nationale, plus de 19 milliards de FCFA présumés dissipés au détriment du Trésor public !
Les juridictions du Burkina ont, ce lundi 2 octobre 2023, effectué leur rentrée 2023-2024 sous le thème : « Le traitement judiciaire des informations économiques et financières : état des lieux et perspectives ». Au cours de cette audience solennelle de rentrée, les réquisitions du Procureur général près la Cour de cassation ont remis au goût du jour, la question sur la Haute Cour de justice, instituée pour juger le président du Faso et les membres du gouvernement pour, entre autres, infractions de détournement de deniers publics.
Par ces réquisitions, le Parquet général de la Cour de cassation donne du grain à moudre à tous ces citoyens qui, depuis la création de la Haute Cour de justice, y ont simplement vu, en plus de la négation du sacro-saint principe de l’égalité des Burkinabè devant la loi, une institution pour protéger les dirigeants, en les soustrayant des juridictions de droit commun.
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L’autorité judiciaire fait observer que les activités de la juridiction, Haute Cour de justice, sont en arrêt total depuis le 24 janvier 2022 (coup d’Etat, ndlr), et que depuis 28 ans, la Haute Cour de justice n’a encore jugé aucun dossier. « Même le dossier emblématique dit de l’insurrection, où les violences ont causé sept morts et plus de 80 blessés, n’a pas été jugé », brandit le Procureur général, actualisant ainsi la question sur la pertinence et le maintien de cette juridiction dans le paysage judiciaire.
Il informe que la Haute Cour de justice a instruit plusieurs dossiers en matière de crimes économiques et financiers non encore jugés depuis 2015 et son fonctionnement a été longtemps handicapé par les différents changements politiques et par les textes qui la régissent ; ce qui a d’ailleurs entraîné une suspension de la première audience en mai 2018, suivie de la relecture à deux reprises de la loi portant sa composition et son fonctionnement ainsi que la procédure applicable devant elle.
« La nature de cette juridiction, composée majoritairement de députés, rend difficile la procédure de mise en accusation. Le nombre de dossiers pendants devant l’Assemblée nationale depuis 2015, en attente de mise en accusation des personnalités en cause est, sauf erreur ou omission, de sept, et le montant cumulé des deniers présumés dissipés au détriment du trésor public, s’élève à 19 191 335 926 FCFA », révèle le Parquet général de la Cour de cassation.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 3 octobre 2023 à 18:17, par De Balzac En réponse à : Burkina : Sept dossiers attendent à l’Assemblée nationale, plus de 19 milliards de FCFA présumés dissipés au détriment du Trésor public !
Manipulation de l’opinion publique sinon tous ceux qui connaissent le supposé fonctionnent de cette cour savent que tout est fait pour que rien ne bouge. Je souhaite que le Président de la transition supprime cette cour pour que tous les citoyens soient jugés par les tribunaux ordinaires. On doit être égal devant la loi.
2. Le 4 octobre 2023 à 06:09, par TPR En réponse à : Burkina : Sept dossiers attendent à l’Assemblée nationale, plus de 19 milliards de FCFA présumés dissipés au détriment du Trésor public !
Ah, si c’est comme cela, c’est que cette haute cour de justice est morte née. A la limite on pouvait la nommer haut système de trahison !
BON VOILA, IL FAUT LA REMPLACER PAR DES TPR un point c’est tout.
3. Le 4 octobre 2023 à 10:48, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : Sept dossiers attendent à l’Assemblée nationale, plus de 19 milliards de FCFA présumés dissipés au détriment du Trésor public !
Je ne crois pas à la manipulation de l’opinion publique, mais objectivement, cette cour doit être supprimée. Les raisons évoquées pour expliquer son non fonctionnement sont suffisamment objectives pour cela. De même il serait souhaitable que la justice militaire soit également supprimée. L’armé s’est opposée à sa suppression lors des débats tenus pendant la transition de 2014 pour une nouvelle constitution, mais à mon avis la spécificité évoquée par les représentants de l’armée relèvent davantage de l’obstruction que d’une bonne administration de la justice.