Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Alain Zoungrana est inspecteur de l’enseignement du premier degré. Enseignant de profession, il est l’actuel directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire de la province du Sanguié. Président d’honneur de l’association Jeunesse en mouvement dans le Kouritenga, il aborde dans cette interview l’importance de la pratique sportive et culturelle en milieu éducatif. Il nous livre également son point de vue sur la vie éducative au Burkina Faso.
Lefaso.net : Monsieur Zoungrana, vous êtes directeur provincial de l’éducation, que pensez-vous de l’éducation burkinabè ?
Alain Désiré Zoungrana : L’éducation burkinabè a encore du chemin. Il faut beaucoup de formation initiale et continue pour les acteurs de l’éducation. J’estime qu’au-delà des formations, il faut des acteurs passionnés de l’enseignement. Sinon, je pense que certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail.
De nombreux observateurs pensent que l’éducation des enfants ne serait plus une préoccupation pour les gouvernants. Vous pensez de même ?
Les premiers responsables de la situation aujourd’hui sont d’abord les parents. Nombreux ont démissionné de l’éducation de leurs enfants. Les élèves sont laissés à eux-mêmes parce que certains enseignants sont tournés vers les gains.
Par exemple, les enseignants du public perçoivent un salaire plus élevé que ceux du privé. Mais notre expérience a montré que ceux du privé se battent et engrangent de bons résultats. En prenant le cas des formations, ceux du public ne sont plus prêts à travailler sans per diem. Pour moi, je pense qu’au privé il y a plus de rigueur.
Ceux qui vous connaissent parlent de votre amour pour le sport et la culture en milieu scolaire. Qu’est ce qui explique cet engagement ?
Pour moi, le sport et la culture sont deux domaines qui se complètent en ce sens que l’élève qui pratique les deux disciplines s’affirme. Depuis notre engagement dans ces domaines, nous avons vu que de nombreux élèves arrivent à avoir l’estime de soi, de la détermination et de la confiance en soi par la pratique vertueuse des deux disciplines. Il est important que les acteurs sachent qu’en plus des cours de math, de philosophie, où d’histoire-géographie, les enfants ont aussi besoin de s’épanouir et cela passe par le sport et la culture. Nous pensons que le sport et la culture demeurent les deux domaines qui intéressent les tous petits.
Vous êtes promoteur de compétitions sportives dans la province du Kouritenga, dites-nous ce que ces compétitions ont pu apporter dans l’éducation des enfants
Il faut dire que l’Association jeunesse en mouvement (AJEM) est une association pédagogique qui encourage les élèves dans ce sens. Sa vision c’est de former une jeunesse responsable, citoyenne et solidaire. A ce titre, en tant que promoteur de l’AJEM et de ses tournois Maracaña (MAJEM garçons et filles) je peux dire que ces compétitions sportives contribuent énormément à l’épanouissement des jeunes. Elles créent un brassage entre les jeunes et les socialisent. Un des encadreurs des joueuses m’a confié que ses élèves les plus éveillées sont des joueuses. C’est dire que nos activités sportives ont un impact positif sur le rendement scolaire des jeunes.
Que doivent faire les acteurs de l’éducation pour que nos écoles soient des temples du savoir mais aussi du savoir-faire ?
Je pense que tout le monde est unanime aujourd’hui sur la contribution du sport dans le milieu éducatif. Nous voyons que les apprentissages théoriques ne sont pas suffisants. Il faut travailler à éduquer l’élève en associant la pratique. Et cela, par la culture qui transforme la manière de penser de l’enfant. Il faut ajouter à cela, des métiers d’apprentissage qui vont consolider leur élan théorique.
Votre message à la communauté éducative du Burkina ?
C’est que les acteurs de l’éducation restent fermes. Je pense que nous enseignant, nous devons prendre plus conscience sur l’éducation des enfants. On ne vient pas dans le métier parce qu’on est désœuvré. On y vient plutôt parce qu’il y a de la matière à donner. Un don de soi pour l’avenir des enfants.
Gérard BEOGO
Vos commentaires
1. Le 4 mai 2022 à 15:49, par ZANGA En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Vraiment c’est décevant et écoeurant de la part d’un inspecteur de tenir de tels propos. Est ce que les privées et le public ont les mêmes réalités ? Quelle école privée recrute un élève avec (-5)/10 de moyenne ? Quelle privée laisse passer les élèves avec 1,2,3,4 de moyenne ? Depuis quand un enseignant du privée a un retard de mendettement, titularisation, correction...... Combien d’école privée sont sous paillote ? Dans les écoles privées, il n’y a pas un problème d’effectif trop large ni le manque ou insuffisance de matériels didactiques. Inspecteur sauf votre respect, je pense que vous ne méritez pas ce titre avec de telles analyses. Cordialement
Le 4 mai 2022 à 23:20, par Soucieux pour mon pays En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
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Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
4 mai, 23:07, par Soucieux pour mon pays
Mon frère, il faut bien lire seulement. Il a employé "CERTAINS ENSEIGNANTS".
_Tu parles des effectifs ? Est-ce que les enseignants qui ont de faibles effectifs sont les meilleurs ? Ce n’est pas évident. Les meilleurs résultats sont généralement à l’actif des enseignants qui ont des effectifs élevés. Tu peux te renseigner aussi.
Tu parles aussi de faibles moyennes de passage ? Qui a tenu ceux qui ont les faibles moyennes ? Que dis-tu des classes de moins de 40 élèves où en fin d’année il n’y qu’à peine une dizaine d’élèves qui ont au moins 5/10 de moyenne ?
Quand quelque chose est vrai, il faut essayer de voir quel enseignement en tirer. Chaque fois on évoque les effectifs élevés (alors qu’on n’a pas un effectif élevé), la faible moyenne de passage (alors qu’on a tellement brillé par son incompétence à telle enseigne qu’on n’est pas capable d’amener 25% de son effectif raisonnable à avoir la moyenne de 5/10).
Par rapport aux classes sous papillotes, là encore les enseignants qui sont dans ces conditions indésirables travaillent mieux que des enseignants qui sont dans des classes bien construites.
2. Le 4 mai 2022 à 16:19, par Wendmi En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Quelle est la valeur ajoutée d’une telle interview. Il est souvent difficile de percevoir les motivations de nos journalistes dans la conduite de leur travail.
Le 4 mai 2022 à 23:07, par Soucieux pour mon pays En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Mon frère, il faut bien lire seulement. Il a employé "CERTAINS ENSEIGNANTS".
_Tu parles des effectifs ? Est-ce que les enseignants qui ont de faibles effectifs sont les meilleurs ? Ce n’est pas évident. Les meilleurs résultats sont généralement à l’actif des enseignants qui ont des effectifs élevés. Tu peux te renseigner aussi.
Tu parles aussi de faibles moyennes de passage ? Qui a tenu ceux qui ont les faibles moyennes ? Que dis-tu des classes de moins de 40 élèves où en fin d’année il n’y qu’à peine une dizaine d’élèves qui ont au moins 5/10 de moyenne ?
Quand quelque chose est vrai, il faut essayer de voir quel enseignement en tirer. Chaque fois on évoque les effectifs élevés (alors qu’on n’a pas un effectif élevé), la faible moyenne de passage (alors qu’on a tellement brillé par son incompétence à telle enseigne qu’on n’est pas capable d’amener 25% de son effectif raisonnable à avoir la moyenne de 5/10).
Par rapport aux classes sous papillotes, là encore les enseignants qui sont dans ces conditions indésirables travaillent mieux que des enseignants qui sont dans des classes bien construites.
3. Le 4 mai 2022 à 17:22, par Manuel En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Bonjour
Bien dit, mais Mr le DP, nous sommes en 2022 !
Pendant qu’on chasse les retraités de la fonction publique, on nomme des sexagénaires ministres !
Quel est le message envoyé à la jeunesse ?
Bon courage
4. Le 4 mai 2022 à 18:04, par Trobeau En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Hum, les enseignants du public ne veulent plus travailler sans perdiem vous êtes vraiment un inspecteur de l’enseignement ? Il est sans savoir que les génies, les surdoués, les inventeurs et les créateurs sont pas valorisé en Afrique ! Ça c’est un secret de polichinelle ! On parle de l’enseignement en général tu vient faire comparaison privé et public ! Dans la plupart des privé sans dénigrement, c’est du commerce ! 90% passent alors que 40% ont 5 de moyenne et plus ! Et voilà même je rentre même dans la même logique balivernique de ces comparaisons, l’enseignant doit être valorisé car son travail n’est pas récompensé a la hauteur de ses efforts. Et on nous dit que son bon salaire est le succès de ses élèves comme s’il percevra un perdiem sur le salaire futur de ses élèves, c’est sans étonnement qu’on voit la plupart partir en retraite sans aucun sous et economie ! Le salaire même ne suffit même pas pour payer un bon loyer.
5. Le 4 mai 2022 à 18:24, par Le Pauvre En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Et puis,les parents même de ces enfants dont vous parlez tant se servent des vices et non des vertus pour parvenir à leurs fins !Au vue et au su des enfants.Sont-ils des exemples pour les enfants ? A leurs yeux , l’école n’est rien ,ne rapporte rien.L’ecole d’aujourd’hui est juste un passe-temps pour les enfants .L’acquisition des diplômes ,selon eux ,fait perdre beaucoup de temps et au finish c’est le chômage.Ils en parlent et ces mêmes enfants écoutent et préfèrent les courtes échelles. Cette pourriture n’encourage pas les enfants,puisqu’ils voient d’autres réussir très rapidement par les vices .Vous en voulez aux enseignants pour rien ! Si les enseignants n’aiment pas travailler,à qui la faute ?Dans une même fonction publique , à catégorie égale les enseignants sont moins payés et voient d’autres agents d’autres ministères avec des FC malhonnêtement acquis , ne pensez-vous pas que c’est démotivant ?Les diplômes n’ont plus de valeur ,si on veux bien réfléchir.
6. Le 4 mai 2022 à 18:33, par Le Duc du Yatenga Nouveau En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Entre revendiquer des droits légitimes et baisser la culotte pour se faire nommer, je préfère le combat pour les droits en lieu et place du larbinisme que ces encadreurs exécutent chaque fois qu’un nouveau ministre est nommé. Une fois Directeur(provincial ou régional) ils se privent de leur droits et se transforment en bourreaux au service du ministre contre l’ECOLE, contre les enseignants. Ils plongent dans l’affairisme inqualifiable pour conserver le poste. Les DP et les DR sont les « Batteurs » de campagne politiques pour le ministre« nommeur ». Et c’est après la nomination que l’on trouve les enseignants friands de revendications ne font plus correctement leur travail.. Alain Zoungrana, même OUARO est parti comme ceux qui l’ont précédé et que les DP et les DR ont servis. Le Duc voudrait que les mauvais responsables n’insultent pas les travailleurs.
7. Le 4 mai 2022 à 19:37, par Danga En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Mon frere, tu as noué cravate pour montrer ton appartenance à la haute bourgeoisie du Faso. Si tu veux quemander poste, il faut gueller plus fort que ca et tu colles la paix aux enseignants. Geulle encore plus fort, c’est comme cela on devient ministre ou on gagne un poste au Faso.
8. Le 4 mai 2022 à 21:52, par Zouk351 En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
L’inspecteur a raison sur le fait qu’être enseignant, c’est être motivé à la cause de l’éducation des élèves.
Présentement, de nombreuses classes sont fermées et les classes de CM2 sont regroupées dans des villes où il y a moins de risques de terrorisme.
Il est scandaleux que les enseignants considèrent qu’ils n’ont pas à travailler pour aider les élèves à réussir alors qu’ils sont rémunérés. Les inspecteurs devraient vérifier que les enseignants font leur travail. Et sanctionner financièrement les paresseux.
9. Le 5 mai 2022 à 07:26, par Bangbèda En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Le monsieur dit tout haut ce que certains pensent tout bas... Il donne son opinion sans plus.
Si tu te sens morveux(se) tu as le droit de te moucher...
Sans rancune !
10. Le 5 mai 2022 à 11:14, par lassana En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Je crois qu’il faut raison garder Je n’ai pas perçu dans ces propos quelque chose de scandaleux La vérité, c’est nous burkinabè sommes devenus mauvais. Et nous refusons la contradiction. Honte à nous.
11. Le 5 mai 2022 à 11:17, par kwiliga En réponse à : Éducation au Burkina : « Certains enseignants sont si friands de revendications qu’ils ne font plus correctement leur travail », rappelle Alain Désiré Zoungrana, directeur provincial de l’éducation du Sanguié
Combien d’enseignant(e)s du public préfèrent inscrire leurs enfants au privé ? Très nombreux. Ils préfèrent aller payer très cher au privé au lieu d’amener leurs enfants dans les écoles publiques où eux mêmes sont enseignant(e)s et que la scolarité est insignifiant. Pourquoi ? La raison est ce que l’inspecteur a ébauché. Tous ceux qui parlent mal à l’inspecteur ne sont pas honnètes. Pour moi il faut dissoudre tous les syndicats.