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Délestage d’électricité à Dori : La population se plaint, la SONABEL s’explique

Publié le dimanche 10 avril 2022 à 22h00min

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Délestage d’électricité à Dori : La population se plaint, la SONABEL s’explique

La ville de Dori et ses environs subissent depuis le mois de mars un délestage jamais égalé. La nationale de l’électricité peine à fournir l’énergie à la population. Et cela affecte plusieurs secteurs d’activités dans la région du Sahel et à Dori en particulier. Le 6 avril 2022, nous avons tenté de comprendre ce dysfonctionnement auprès des responsables de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) de Dori et les conséquences directes que subissent la population de la ville.

Ce matin du 6 avril 2022 dans un des secteurs de Dori, il faudra encore attendre jusqu’à 12 heures pour avoir l’électricité. C’est le même constat dans plusieurs administrations et lieux de commerce de la ville. Six à 12 heures d’électricité au cours des 24 heures. Notre périple nous conduit au niveau de l’hôtel administratif de Dori. Ce bâtiment abrite au moins six directions régionales de différents ministères.

A notre arrivée, c’est un bâtiment sombre qui nous accueille. Pas d’électricité, les travailleurs ne savent pas à quel saint se vouer. Les dossiers sont pendants. Salif Ouarma, un usager des lieux, nous confie que cela fait quelques jours qu’il a des dossiers urgents à envoyer à Ouagadougou. Le dossier étant saisi sur l’ordinateur il n’y a pas d’électricité pour les tirer et envoyer. Pourtant, selon lui, Ouagadougou attend ce dossier avec impatience.

Au niveau de la direction régionale du ministère en charge des droits humains, c’est le même son de cloche. Zakaria Bayoulou le directeur régional nous confie que le travail, naturellement est au ralenti, sinon parfois arrêté. A l’entendre, le traitement d’un dossier qui se faisait en un seul jour nécessite 3 à 4 jours, à cause du manque d’électricité.

Chez les vendeurs de poissons et de produits laitiers de la ville le constat est amer. Certains ont carrément préféré fermer leur commerce parce qu’ils n’en peuvent plus : « hier j’ai fait sortir plus d’un carton et demi de poissons, avant-hier deux cartons que j’ai dû jeter. Souvent on essaie de le faire frire à la maison mais ça ne résout pas le problème. Je vends à perte ces temps-ci parce que la SONABEL ne nous favorise pas », explique Nestor Ouédraogo, un propriétaire d’une poissonnerie à Dori.

Du poisson en putréfaction dans une poissonnerie de la place par manque d’électricité

Pour comprendre ce qui se passe, nous avons fait un tour dans les locaux de la SONABEL de Dori. Le responsable des lieux, Issaka Sori, qui nous accueille nous dit ceci : « La ville de Dori est alimentée en matière d’électricité à travers une ligne qui vient de Kaya. Cette ligne qui est une haute tension est indisponible en ce moment. Cela est dû à une panne intervenue entre Pissila et Tougouri. Le fait que la panne dure est liée à l’aspect sécuritaire qui empêche les agents de la SONABEL d’aller pour le dépannage ».

« Nous essayons en fonction de la charge et de la puissance disponibles de distribuer l’énergie à Dori et environs tels Gorom-Gorom, Seytenga, et Sebba. Avec le mois du jeûne, il faut noter qu’il y a une augmentation de consommation en matière d’énergie par la population. Dans le programme de distribution d’énergie qui sortira bientôt, chaque zone aura 6 heures d’électricité par jour et nous demandons à la population de nous comprendre car nous travaillons à renfoncer la centrale de Dori et accroître la production en énergie », a conclu M. Sori.

Issaka Sori le responsable SONABEL Dori

La SONABEL Dori qui servait 12 heures d’électricité à la population depuis le mois de mars veut revoir son programme en lui fournissant 6 heures par jour. La question que les habitants de Dori se posent : est-ce que à la longue la SONABEL pourra tenir si rien n’est fait ? Qu’est-ce que l’Etat attend pour sécuriser le lieu de la panne entre Pissila et Tougouri pour que la population ait de l’énergie au quotidien ? A quand la fin du calvaire sachant qu’il fait actuellement 42 degrés à l’ombre en ces temps de jeûne ?

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

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