Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
« Ce qui s’est passé au Burkina le 24 janvier 2022, c’est une volonté populaire qui a été parachevée, ce n’est pas un coup de force », a souligné la Coalition pour la refondation de la patrie (CRP), ce vendredi 1er avril 2022 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée pour non seulement réaffirmer son « soutien indéfectible » à la transition, mais également se prononcer sur les ultimatums de la CEDEAO.
« Notre pays a amorcé depuis le 24 janvier 2022 un pan important de son histoire. En témoigne l’onction populaire constatée à l’annonce du changement de système. Nous revenons de loin car cette aspiration au changement était un appel d’un grand nombre de citoyens burkinabè au vu de la situation que traversait le Burkina Faso. Un appel qui a eu un écho favorable suite à l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Qui mieux que les nouvelles autorités, connaît les aspirations profondes du peuple ? Les attentes sont certes nombreuses. Mais l’élément déclencheur de ce changement c’est la question sécuritaire. C’est pourquoi la Coalition pour la refondation de la patrie (CRP) voudrait à travers ce point de presse réaffirmer son soutien sans faille aux nouvelles autorités et à la transition toute entière pour cette noble mission de refondation et de restauration de la nation », ont campé les conférenciers, pour qui, il n’est pas facile de reconstituer un pays « que des gens ont mis sept ans pour détruire ».
« On n’est pas républicain quand on prête serment et on laisse un pays en lambeaux que les autres tentent de reconstituer. (…). C’est une volonté populaire qui a été parachevée, ce n’est pas un coup de force », réagissent-ils à des sorties d’organisations civiles et politiques qui, selon eux, visent à saper les efforts de combat pour le retour à la sécurité.
Pour les responsables de la CRP, penser que la sécurisation du territoire est le seul fardeau du président Damiba et du MPSR est un leurre. Nulle part au monde, l’unique action des armes n’est venue à bout d’une guerre comme celle que notre pays traverse, poursuivent-ils. « Nous devons donc à travers nos comportements de tous les jours avoir à l’esprit les angoisses de ces milliers de personnes déplacées internes et contribuer fortement pour la mise en place de solutions communes pouvant permettre à notre pays de sortir du gouffre dans lequel l’hydre terroriste l’a plongé. Nul ne peut en deux mois éradiquer un fléau qui n’a pu l’être en six ans. Il faut donc croire à la transition et l’accompagner car, ensemble on y arrivera. Des signaux forts, il en faudra : et nos FDS (Forces de défense et de sécurité) abattent d’énormes efforts sur le terrain pour permettre aux populations des zones en difficultés d’avoir le sourire et nous avons foi en ces actions. Notre pays a mal à sa cohésion sociale, c’est pourquoi la CRP lance un appel aux nouvelles autorités de prendre en main et de façon rapide cette question cruciale de la réconciliation nationale. L’union fait la force et c’est connu de tous. Il faudra trouver un mécanisme rassurant pour permettre à tous les exilés de regagner la mère-patrie », invite la CRP à travers son porte-parole à la conférence, Séni Bitiou. « La sécurité commence par nous-mêmes ; la France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus », souligne M. Bitiou.
« Roch Kaboré voit son épouse et ceux qu’il souhaite, sans aucun problème »
Les conférenciers se sont également prononcés sur les injonctions de la CEDEAO, relatives notamment à la durée de la transition. « Sur ce point la CRP, tout en respectant cette institution sous-régionale l’en appelle à une compréhension de la situation que vit le Burkina Faso depuis janvier 2016. Sous le magistère du président démocratiquement élu Roch Kaboré, les élections municipales n’ont pu être organisées car reportées à deux reprises pour raison d’insécurité. Alors nous nous demandons sur quelle base la CEDEAO voudrait pousser les nouvelles autorités à remettre le pays dans cette situation aux mains des politiques sous le sceau d’un retour à l’ordre constitutionnel ? Le pays peut-il tenir des élections sans au préalable éradiquer le mal terroriste ? Du reste, nous estimons que la CEDEAO agit, là, en médecin après la mort. Oui, médecin après la mort tout simplement parce que la CEDEAO a maintes fois réaffirmé son soutien au Burkina Faso après les évènements de janvier 2022 sans aucune injonction calendaire. Pourquoi après l’adoption de la charte ayant fixé le délai de la transition à 36 mois, cette même CEDEAO demande aux autorités de revoir le temps de cette durée de la transition ? Est-il besoin de rappeler que ce délai de 36 mois n’est pas une imposition du Président DAMIBA et du MPSR, mais plutôt un consensus des forces vives de la nation ? Au regard des impératifs sécuritaires auxquels le pays fait face, la Coalition pour la refondation de la patrie demande à la CEDEAO de retirer ses injonctions et de respecter la volonté du peuple souverain du Burkina Faso. Ce peuple a décidé de se donner la main pour vaincre le terrorisme et organiser les élections dans un délai de trois (03) ans, l’institution sous régionale devra l’accepter et accompagner notre pays qui a tant souffert et continue de souffrir. C’est en cela que la CRP propose aux pays membres de la CEDEAO non touchés par les attaques terroristes de marquer leur solidarité avec les pays frères en difficulté avec des aéronefs posés sur leur sol. Comment peut-on disposer d’avions de guerre dans un pays de paix et assister sans rien faire à un drame qui frappe son voisin ? La CEDEAO doit inéluctablement repenser les fondements de son existence pour quitter le confort d’une CEDEAO des chefs d’Etat pour une CEDEAO des peuples », ont exprimé les animateurs de la conférence.
Sur la « libération immédiate » de l’ancien président Roch Kaboré exigée par la CEDEAO, la CRP estime que cela pose un problème de compréhension car, nulle part il n’est fait cas de détention du président Kaboré par les autorités. « Roch n’est pas en prison à ce que nous sachions. Il est bien dans une résidence équipée avec des traitements dignes de son rang d’ancien chef d’Etat. Il a à sa disposition une garde et son médecin. Il voit son épouse et ceux qu’il souhaite, sans aucun problème. La CEDEAO a, elle-même, eu à rendre visite à l’ancien président et est consciente du bon traitement de cette personnalité par les nouvelles autorités », soulèvent les responsables de la CRP.
O.H.L
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 2 avril 2022 à 12:15, par lepaysvamal En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
Ce qui est sûr Roch Marc Christian KABORE vaut mieux que DAMIBA en matière de lutte antiterroriste. Depuis qu’il a été renversé la situation ne fait que s’empirer. À la place de DAMIBA vous autres êtes les premiers à être refoulés.
2. Le 2 avril 2022 à 15:06, par Zakaremba En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
Ce qui est sure la Russie ne viendra pas non plus nous cloniser comme l’a fait la France. La Russie a ce jour n’a colonisé aucun pays Africain. Donc de ce point de vu le choix est vite fait d’autan plus que les motivations de la presence Francaise en Afrique different radicalment de celles de la Russie. La Russie cherche a se proteger la France veut destabliser dans le Cahos controllé pour mieux piller les resources naturelles Africians, Donc a ce niveau il n’ya pas match.
Concernant le coté militaire, il n’ya pas match non plus entre la Russie et la France. Donc le choix est tres facile en matiere de protection et de cooperation militaires d’autan plus que la Russie a fait ses preuve. Maintenat si vous dites que les Burkinabe doivent combattre au sol des lors qu’ils on les equipements militaire, alors là nous sommes d’accord. C’est n’est pas aux Russe de le faire. Et d’ailleur les Francais ne le font pas non plus mais divisent forment et et arment les terrosites.
3. Le 2 avril 2022 à 16:33, par Bernard Luther King ou Le Prophète Impie En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
1) Merci CRP pour votre analyse de la situation nationale. Mais permettez moi de corriger une de vos affirmations : "la France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus". Ceci est une erreur d’appreciation. Si c’est la cas, pourquoi le PNDES avec des milliards de prêts. Si ce que vous dites est vrai pourquoi on s’endette à hauteur de de près de 50 milliards pour organiser des elections presidentielles ?
2) Pourquoi alors pour des questions de survie nationale sans la resolution de laquelle point de PNDES, vous pensez que le Burkina peut vivre dans une auto-mediaction enti-terroriste. Vous pensez que les enjeux sont locaux et confinés aus seuls problemes de territorialité du Burkina ? Faites davantage de lecture globale. LE Vietnam a tenu tête aux americains par eux-même mais avec l’aide incommensurables de l’Ex-URSS.
3) La cooperation militaire est une necessité qui s’impose à nos Etats. Malheur aux têtes brulés ! LE Mali fait le malin actuellement, c’est à cause de quoi ? à cause des flèches et des fetiches ?
3) Pour le reste, bravo pour votre comprehension pragmatiques de la situation actuelle de notre Pays le Burkina Faso.
A bas Dieu et Vive l’universalité d’esprit !
4. Le 2 avril 2022 à 19:54, par Bala bala kaya En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
Burkinabé = jamais satisfait 😅
Blaise dehors , kaboré dehors , damiba dehors ensuite ? Vous n’êtes pas fatigués ?
Rock ne veut plus se fatiguer pour le pays il veut couler ses jours heureux et boire champagne entre amis et il a raison wallay pck avec peuple comme nous là vraiment gérer ce pays c’est pas simple !
Que dieu aide le faso !
5. Le 3 avril 2022 à 12:31, par étonné En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
“
@” Zakaremba
Bonjour
Tu écris "La Russie cherche a se proteger la France veut destabliser dans le Cahos controllé pour mieux piller les resources naturelles Africians, Donc a ce niveau il n’ya pas match.."
La Russie cherche à se protéger ...De qui .doit-elle se protéger ?
Au Mali vers la 6 éme année de la présence française elle a fait défiler à Bamako les Patriotes contre Barkhane .En fait l’opération de l’arrivée de la junte devait être en préparation.
En RCA dès son arrivée elle a mis en place des rumeurs concernant la conduite des soldats français. Puis la Russie a mis en place les Wagner..qui ont obtenu l’exploitation de mines pour se payer..La France intervenait gratuitement ..
En RCA le problème n’est pas résolu les bandes armées sont toujours présentes et actives.Les Wagner sont à Bangui prés du président..
La France n’a pas déstabilisé le Mali qui avait déjà des problèmes dans le Nord ..(voir les soulèvements Touaregs qui ont commencé sous Modibo Keita en 1960)..
Tu écris "pour mieux piller les resources naturelles Africians, "
C’est une phrase qui revient souvent mais personne ne peut dire de quelles resources il s’agit ..La France avec Barkhane dépense
tellement qu’aucune resource ne serait suffisante ..
Tu écris :":coté militaire, il n’ya pas match non plus entre la Russie et la France....
C’est vrai que l’armée Russe est importante , mais ce n’est pas elle qui opère en Afrique c’est WAGNER...Et Poutine qui a attaqué
l’UKRAINE avec 150 000 soldats a perdu car l’UKRAINE a su résister et que les soldats Russes ont perdu beaucoup de matériel et beaucoup de morts dont 2 généraux..
POURQUOI les Russes n’ont-ils pas proposé d’aider le Mali en janvier 2013 quand la France a prévenu l’ONU ??
A cette époque l’armée malienne était un peu faible..et c’est l’Europe qui a eu la charge de former les soldats maliens des février 2013.Soldats qui maintenant auraient des succès .
Je ne sais pas si tu as les mêmes infos que moi , Mais la guerre de POUTINE est sale ,bestiale , sans contrôle tuant des civils , des enfants ..3 millions d’Ukrainiens ont dû fuir..
Hors il y une convention de Genève qui contient les règles essentielles qui fixe des limites à la barbarie de la Guerre ..
(Il suffit sur internet de taper "convention de Genève)
La France est intervenue au Mali à la demande du Mali .Ensuite elle a étendue son activité au Sahel ..
Les relations du Mali et de la France étaient apaisées encore que le Mali refusait de reprendre les maliens expulsables de France suite a un jugement ..
Si il n’y avait pas eu les terroristes la France ne serait pas là
6. Le 3 avril 2022 à 12:49, par étonné En réponse à : Burkina/Insécurité : « La France ne viendra pas nous sauver, la Russie non plus » (Séni Bitiou de la CRP)
C’est vrai que la solution ce serait la mise en place d’une force
militaire Africaine..
Peut-être par le biais de la CEDEAO
Chaque pays pourrait avoir un service du renseignement indispensable ..
Dans le cas du terrorisme il faut 2 types d’armée
1) Une force statique qui répartie sur le territoire connaitrait les populations et les particularités ethniques ..Au Mali il a eu des
accrochages mortels entre Peuls et Dogons ..
Cette force demanderait beaucoup de soldats
2) Une force mobile équipée d’armement adéquat
Le Mali est un pays immense et Barkhane ne pouvait pas être statique et mobile à la fois ..
Les Peuls ont été tellement rançonnés qu’ils ont fui au Niger
Il ne faut pas attendre comme cela a été le cas pour la monnaie
Unique