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Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

Publié le vendredi 18 février 2022 à 23h05min

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Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

La guerre des mots et des invectives va devoir prendre fin, puisqu’il faut être deux pour s’invectiver. Macron, Le Drian et Choguel Kokula Maïga devront trouver autre chose à proposer pour prendre la lumière des médias, car la présence française au Mali va se conjuguer bientôt au passé. Paris a annoncé ce 17 février 2022 avec ses partenaires le retrait des troupes françaises de Barkhane et européennes de Takuba. Comment une intervention française en 2013 par les forces Serval bien accueillie par la population et se termine-t-elle aujourd’hui en une bérézina où les alliés, oubliant l’ennemi commun, se disputent en s’envoyant des amabilités avec expulsion de l’ambassadeur français à Bamako ? Cette guéguerre verbale, signe des frustrations des autorités françaises et maliennes et de la communication rompue avec le deuxième coup d’Etat, aboutit logiquement à indexer l’autre partie comme étant la cause de l’échec, de cette défaite face aux terroristes.

Ce départ des troupes françaises et occidentales n’est-il pas un échec de celles-ci, mais aussi des autorités maliennes et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, prompt à soigner les symptômes mais pas les causes de la maladie ? Les véritables vainqueurs de cet épisode de la guerre, ne sont-ils pas les groupes djihadistes qui ont toujours revendiqué le départ des troupes occidentales du Mali et du Sahel et de leurs soutiens ? Que va faire la junte maintenant qu’elle n’a plus de bouc émissaire pour tuer pour ses fautes ? Revenons sur quelques erreurs de cette coopération entre la France et le Mali.

Avec l’opération Serval, tout était rose entre la France et le Mali. Des groupes terroristes dans des pick-up venus du nord, mettaient en déroute les forces armées maliennes et fonçaient sur Bamako. Les télévisions françaises montraient des images des hélicoptères et des avions de chasse de l’armée française qui les stoppaient au centre du pays. Bamako avait une nouvelle étoile, c’était le président français, François Hollande, le libérateur qui ne s’est pas privé d’aller au bord du Djoliba (fleuve Niger) profiter de cette popularité qu’il n’avait pas sur les rives de la Seine. On était en 2013. C’était la première étape, une guerre éclair gagnée avec la supériorité dans les airs et les moyens technologiques. Vive la France, vive le Mali disaient les manifestants de Bamako.

Après avoir empêché l’avancée des groupes terroristes, les Français vont aller pour les chasser de leurs tanières au grand nord et dévoiler au grand jour le caractère impérialiste de la guerre. Ils vont trier le bon grain de l’ivraie des groupes terroristes selon les intérêts de la France et dès lors, l’alliance va être cousue de doutes et de suspicions de part et d’autre. Les forces françaises empêchant les forces maliennes de rentrer dans des villes qu’elles avaient libérées comme Kidal.

L’opération, Serval change de nom et devient Barkhane en 2014. La guerre contre les groupes terroristes ne sera pas une virée touristique, elle s’éternise et les soldats français commencent à tomber au Sahel et leur nombre ne fait que grossir. La population aussi commence à douter des libérateurs français qui n’arrivent plus à stopper l’expansion de cette guerre qui a quitté le grand nord du Mali et est au centre du pays en se métastasant en conflits ethniques et a gagné les voisins du Niger et du Burkina. Les slogans « à bas la France », « la France dehors » sont sur les réseaux sociaux mais aussi dans les manifestations de Bamako à Ouagadougou, sans oublier Niamey.

Cet échec commun, personne ne veut l’endosser, chacun accuse l’autre d’être le responsable. Les autorités maliennes veulent négocier avec certains des terroristes, les françaises pas. Au sein de l’alliance, les cœurs ne sont pas à l’unisson, les esprits divergent et les yeux ne regardent pas dans la même direction. Chaque défaite (soldat français mort) est l’occasion d’une crise de nerfs de Macron qui a réussi, par son arrogance envers les chefs d’État du G5-Sahel, à mobiliser une opinion anti présence française au Sahel, nourrie par la colonisation et la néo colonisation avec des survivances comme le franc CFA. Pour se justifier devant l’opinion française, Macron va convoquer les chefs d’État du G5-Sahel à Pau comme un supérieur convoque ses subalternes pour demander des comptes sur le désamour français grandissant.

Le président français n’ayant aucune politique africaine va essayer de surfer sur des évènements comme l’insurrection populaire au Burkina Faso pour venir délivrer un discours de Ouagadougou aux étudiants sans rien changer des rapports entre les États et leurs dirigeants. Avec le renouveau des coups d’État, le président français acceptera celui du Tchad et développera une agressivité envers les autorités maliennes surtout après le deuxième coup d’Etat. Les autorités françaises vont pousser l’urticaire avec l’annonce de l’arrivée des mercenaires du groupe russe Wagner. Les écoles de diplomatie enseigneront cet épisode des relations de la France et du Mali où la France n’a pas brillé par sa maîtrise du verbe et des nerfs polémiquant avec les affidés du grand maître de Bamako, Assimi Goïta, qui a su sur cet épisode sans agitation et vaines paroles arriver à ses fins, faire venir les militaires russes de Wagner et obtenir le départ des troupes françaises.

Le Mali objet des luttes d’influences impérialistes

Ce départ des troupes françaises du Mali est un échec personnel du président Emmanuel Macron. Il a pour cause l’arrogance et le peu de considération qu’il a pour ses homologues africains alors que son jeune âge et le fait de représenter l’ancienne puissance coloniale devraient l’emmener à avoir des rapports sinon cordiaux mais à tout le moins débarrassés de suffisance et d’égotisme. C’est l’échec de la France et du Mali à vaincre le terrorisme qui a quitté son sanctuaire du grand nord et a gagné le centre du pays et ses voisins du Burkina et du Niger. Dans sa propagation, ce sont les pays côtiers de Côte d’Ivoire du Bénin du Togo et du Ghana qui sont dans la ligne de mire des groupes terroristes affiliés à Al Qaeda et à l’État islamique.

Neuf années d’interventions militaires françaises avec une grosse logistique et de la technologie n’ont pas anéanti les groupes, ni freiné leur avancée inexorable vers les pays côtiers. Cela est un fait que tout le monde constate.

Macron ne veut pas être seul dans ce moment d’épreuves, de défaites c’est pourquoi il annonce le départ des 2 700 soldats des bases de Menaka, Gossi et Gao au Mali ainsi que de la force Takuba dans le cadre d’un sommet des deux unions, africaine et européenne, pour en faire un retrait de toute l’Europe. Cette opération vise à réduire les dommages électoraux de ce départ français du Mali qu’il présente comme une réorganisation au Sahel et dans le golfe du Benin. Depuis 2021, la France savait qu’elle n’avait pas les moyens ni la volonté de gagner cette guerre au Sahel et elle avait entamé le retrait des bases de Kidal et de Tombouctou, réduisant ses troupes de moitié.

La France a vendu aux Etats sahéliens sa capacité à gagner cette guerre selon ses conditions et sa direction, mais en neuf ans on se rend compte que c’est une question complexe qui est davantage du ressort des pays africains que d’un partenaire quelconque.

Le Mali abandonné en plein vol ?

Le Premier ministre malien Choguel Maïga s’est offert une heure de gloire à la tribune de l’Assemblée générale des nations unies en accusant la France de les avoir abandonnés en plein vol en voulant quitter le Mali. Cette rhétorique victimaire appréciée par les milieux qui ne veulent pas prendre à bras le corps les problèmes des pays africains en agissant mais en pleurant, criant, marchant à longueur de manifestations, ne peut dédouaner les autorités maliennes de leurs responsabilités dans la guerre aux groupes terroristes. Ce n’est ni aux Français, ni aux Russes de venir défendre nos pays à notre place. Et s’ils viennent ce ne sera pas pour les beaux yeux des Maliens, Burkinabè ou autres mais pour leurs intérêts. Si ceux-ci ne sont plus garantis ils partiront, comme le fait la France et tout autre pays étranger qui viendra et ne verra pas ses intérêts assurés.

L’erreur serait de la part de la population de croire que les Russes de Wagner seraient des gentils chasseurs de terroristes qui ne veulent que simplement restaurer l’intégrité du Mali et lui apporter la paix sans contrepartie. La junte au pouvoir connaît le prix à payer, les colonels qui ont quitté le champ de bataille contre les groupes terroristes pour venir prendre le pouvoir, savent que si la guerre pendant neuf ans de présence française n’a pas été victorieuse, ils ont leur part de responsabilité.

La faillite des États sahéliens a des causes externes mais principalement internes, et les torts sont partagés entre les politiques, les militaires et nos sociétés qui n’ont plus de valeurs. Il nous faut resserrer la ceinture, accepter de porter nous-même notre croix et ne pas être des passagers dans un avion piloté par d’autres, qui va atterrir chez eux et pas chez nous. Dans cette épreuve que nous traversons, ne faisons pas les erreurs du passé en faisant la guerre des mots, sans changer les choses. Le Mali ne peut pas s’en sortir seul, sans ses voisins. Ce sont les mêmes peuples. Il faut que les autorités reprennent langue avec la CEDEAO et qu’elles lui demandent de lutter contre le terrorisme qui n’est plus une affaire de pauvres Etats sahéliens enclavés, mais de tous aujourd’hui.

Sana Guy
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 18 février 2022 à 14:23, par A qui la faute ? En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    quelles leçons pour l’avenir ?
    On ne peut pas tirer de conclusion avant de faire de savoir jusqu’où tout ça nous mène, donc trois conclusion possible :

    - 1. Si le Mali fait fasse efficacement au mal terroriste dans les mois à venir la leçon pour l’avenir c’est qu’il ne faut jamais faire appel à une puissance, mais organiser et préparer constamment son armée pour ne pas être surpris.
    - 2. Si la situation demeure telle ou pire avec les militaires qui anticipe en faisant des concessions aux djihadistes, on peut conclure que le succès du coup d’Etat a surpris ses initiateurs ou que l’idée même n’était pas le bonne si on garde la même corruption, le même terrorisme on ajoute les embargos en tout genre et recul du semblant de démocratie. Les militaires qui s’occupaient à 100% de leur temps de la lutte passent maintenant 50% à faire de l’administration...
    - 3. Si enfin les putschistes remplacent Berkhane par des mercenaires on en reparlera dans 10 ans. Qui a fait un tour récemment en Centrafrique ?

  • Le 18 février 2022 à 14:58, par KABORE En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Un burkinabé fut il journaliste devrait eviter de se prononcer sur la crise malienne car son propre pays est beaucoup plus mal loti que le Mali. Les maliens sont présentement soudés, ils bénéficient en plus d’un soutien logistique franc et sincère de ses nouveaux partenaires tel que la Russie, la Chine et les pays musulmans. Tandis que les burkinabé sont plus divisés que le mot divisé même, chacun est toujours accroché à ses interêts personnels. Sur le plan politque, il y’a plein de rancuniers et de revanchards et croyez moi ce sont les moins dangéreux qui font le plus de bruit. Sur le plan social, la stigmatisation et le repli communautaire qui ne sont pas prêt de finir parce que le mal est savemment entrenu par des gens parfois qualifiés par les burkinabé de sage et de personnes ressources..bref sur tous les plans on est mal barrés.

    Revenons sur le plan militaire, l’objectif prémier des français est leur prestige, montrer aux yeux du monde qu’ils ne sont pas n’importe qui. Ils tiennent à montrer leur supériorité technologique quite à empêcher les pays saheliens de posséder les même armes qu’eux. Tandis que les Russes, permettent aux africains d’avoir des avions et n’hesitent pas à utiliser le même matériel que les africains car leur philosophie est que c’est la manière d’utiliser l’arme qui fait la différence dans le combat.

    Pour finir tout porte à croire que c’est au Burkina une grande partie des troupes françaises viendront élire domicile..rendez-vous donc dans 1 ans voire 2 ans pour comparer le Burkina et le Mali.

    • Le 18 février 2022 à 15:48, par Ed51 En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Franchement, vous croyez que les Russes sont bien intentionnés. Il faut voir du côté de l’Ukraine.
      Une chose est certaine. Il faut développer son autonomie et aussi les échanges avec les autres, dans le respect de chacun.
      Le respect c’est aussi respecter ses proches. L’autonomie c’est se mettre au travail. La dignité est une valeur indéniable.

    • Le 18 février 2022 à 21:22, par Kassenabu En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      un soutien logistique franc et sincère de ses nouveaux partenaires tel que la Russie, la Chine et les pays musulmans ? Mais ouvrez les yeux ! Ces pays vont vous bouffer !

    • Le 19 février 2022 à 08:39, par kwiliga En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Bonjour KABORE,
      Etes-vous malien ?
      Dans le cas contraire, n’entamez pas votre propos par ; "Un burkinabé … devrait eviter de se prononcer sur la crise malienne", car c’est exactement ce que vous faites.
      Vous poursuivez : " Les maliens sont présentement soudés, ils bénéficient en plus d’un soutien logistique franc et sincère de ses nouveaux partenaires tel que la Russie, la Chine et les pays musulmans".
      Alors, désolé, mais comment pouvez-vous affirmer ça ???
      Le Mali est un pays déchiré par les guerres ethniques, les relations maitre/esclave y sont encore bien présentes, remises en exergue par l’insécurité qui y règne. Le nouveau gouvernement négocie avec les terroristes du GSIM, leur abandonnant ainsi des parties du pays, qui sont soumises à la charia. Les Touaregs rêvent toujours de l’Azawad. l’opposition, même si elle est étouffée, commence à revendiquer un chronogramme en vue du rétablissement de la démocratie,...
      Alors, "les maliens sont soudés...", ben non, désolé, pas du tout !
      Concernant les "nouveaux partenaires",.. La Russie n’est pas à confondre avec les mercenaires nazis de Wagner, qui sont des prestataires de service et en aucun cas des partenaires (les peuples centrafricain, libyen,... en savent quelque chose), La Chine, si elle guette les richesses du continent, n’a pour l’instant manifesté aucune intention de soutien armé, quant aux "pays musulmans"...? de quoi parlez-vous ? de l’Indonésie ? des pays du golfe, qui auraient plutôt tendance à financer le terrorisme qu’à soutenir le gouvernement malien ? de l’Algérie, qui joue un jeu trouble dans la sous région depuis des décennies ?
      Vous poursuivez par : "sur le plan militaire, l’objectif prémier des français est leur prestige" ben non, les français, comme les autres ont un intérêt prégnant, c’est l’argent ! S’ils se battent en Afrique, y injectant des moyens considérables, c’est pour des intérêts financiers avant tout.
      Vous concluez par : "rendez-vous donc dans 1 ans voire 2 ans pour comparer le Burkina et le Mali" mais, pourquoi attendre si longtemps ? La situation actuelle du peuple malien, sur les aspects économiques, alimentaires,... est déjà difficile et, si la junte qui les gouverne, s’acharne à poursuivre sur la voie qui consiste à tourner le dos au reste du monde, il y a fort à parier que les choses vont s’aggraver dans les prochains mois.

      • Le 19 février 2022 à 18:54, par Baker En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

        Ça sent fort la réthorique des experts de France 24, TV5 et RFI. Sans la France, l’Afrique s’effondre. Vous avez tout faux. Car aucun n’est exempt de problèmes internes, même pas la France. Alors les problèmes que connaît le Mali ne sont pas plus insurmontables que ceux de n’importe quel autre pays. Arrêtez vos histoires de démocraties foureuses qui ne servent qu’une élite corrompue, totalement dénuée de tout sens de justice sociale, encore moins de désir d’indépendance réelle du continent.

  • Le 18 février 2022 à 15:29, par Vérité En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Les maliens vont faire le choix de leurs partenaires en toute souveraineté. Mieux vaut être seul que être mal accompagné. L échec incombe aux africains qui ne peuvent mobiliser et armer conséquemment les unités. L’Afrique doit s’assumer et maintenant

  • Le 18 février 2022 à 15:37, par burkinameilleur En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Voilà une lecture réfléchie sur la question malienne.
    la CEDEAO doit agir à 100% à son intérêt si non bonjour la souffrance éternelle.

  • Le 18 février 2022 à 15:47, par Yovis En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Excellente analyse à tout point de vue. Malheureusement, l’aveuglement du populisme pseudo patriotique des colonels du Mali fait oublier une vérité. Eux passeront peut-être rapidement, mais le Mali demeurera. Il ne faudrait que leur amour propre puéril mette en péril ce qui a été laborieusement construit jusque là.

    • Le 18 février 2022 à 18:21, par BackToMyRoot En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Vous pouvez utiliser tous les qualificatifs qui existent contre la junte au pouvoir au Mali. Mais la réalité est que même sans être au Mali nous avons connaissance des résultats que les militaires maliens engrangent sur le terrain des opérations avec leur partenaire russe, c’est de cela qu’il s’agit d’ apprécier. Les Maliens ont pris leur destin en main même s’ils échouent l’ histoire retiendra qu’ils ont essayé. Et les autres ?

  • Le 18 février 2022 à 16:25, par adjudant tifrisse En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    En 2013, le Mali comptait 3000 militaires INCAPABLES d’opposer la moindre résistance à une simple colonne de djihadistes. Serval est venu à la demande du Conseil de Sécurité de l’ONU. On a même assisté à l’hallucinant combat meurtrier entre des bérets rouges et bérets verts MALIENS à Bamako !! Aujourd’hui, cette armée compte 36000 soldats entraînés plus 6000 gendarmes. Alors merci qui : Wagner, Goïta, Barkhane et EUTM ? Soulignez la bonne réponse.

  • Le 18 février 2022 à 16:53, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    La leçon principale est que chacun a eu ce qu’il voulait :

    1°) La junte au pouvoir voulait le départ de Barkhane mais sans le demander ouvertement. Ils ont tout fait pour frustrer les français et les conduire à cette décision. Ce faisant ils atteignent trois objectifs :

    * Satisfaire à une des exigences de Hyag Ag Aly à savoir le départ des forces étrangères, ne serait-ce que partiellement (la MINUSMA est toujours là) ;

    * Ne pas porter la responsabilité du départ des français au cas ou cela donne des résultats catastrophiques ;

    * Se donner l’image de héros nationalistes anti-français et jouer sur cela pour être populaire, ralentir la lutte anti-terroriste le tout afin de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible :

    Il semble clair que le départ de Barkhane ne va pas changer en mieux la situation sécuritaire du Mali, à moins qu’elle soit remplacée.

    Or, on voit mal quel partenaire, voyant comment la France a été traitée, va venir sacrifier ses soldats pour qu’une junte reste plus longtemps au pouvoir et repartir chassé comme un voleur sans un merci. Surtout que d’autres, le Burkina et le Niger, sont demandeurs sans faire la fine bouche.

    Mais visiblement, ce n’est pas le "djaba" de la junte. La politique et le pouvoir d’abord...

    2°) Macron obtient ce qu’il voulait, à savoir se retirer du bourbier malien sans donner l’impression d’une défaite. Le président français avait deux soucis :

    * Retirer le maximum de soldats français du Mali sans mort supplémentaire, et réduire la facture de Barkhane, le tout sans donner l’impression de fuite peu honorable, et avant la présidentielle.

    * Obtenir une "victoire" médiatique au Mali avant la présidentielle, en l’occurrence la tête d’un chef djihadiste, de préférence Hyag Ag Aly. Pour cela bien sûr, il faut du renseignement, des vecteurs aériens et des forces spéciales, ce qu’il va conserver sur place le temps du "processus de retrait".

    Donc, les deux "partenaires" ont chacun parfaitement exécuté sa part de la chorégraphie pour nous donner un spectacle convainquant, alors que c’est un poker menteur.

    Il faut leur tirer le chapeau pour la comédie jouée aux yeux du monde pour chacun atteindre ses objectifs. Mais j’ai bien peur que chacun soit au final perdant. Qui vivra verra...

    • Le 18 février 2022 à 17:47, par Diongwale En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      @Sidpawalemde Sebgo, j’apprécie toujours votre analyse et vos commentaires et c’est une fois de plus le cas.
      Restons attentif à la désagrégation du Mali qui reste à craindre, car l’islam politique ne va pas partir avec le départ des forces françaises.

      • Le 20 février 2022 à 13:37, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

        @Diongwale, merci de me lire.

        L’islam politique, ce prétexte utilisé par ceux qui se voient en califes tout puissants sans en avoir la légitimité, la personnalité ou les idées mais seulement de la férocité et des armes, ne prospèrera jamais ici.
        Quand les gens verront que fuir ne sert à rien, ils défendront leur mode de vie et leurs vies. Rappelons nous comment Ladji Yoro a fui Yoro au Mali, pour que les djihadistes le rattrapent ici et qu’il dise "bori bana".

        Le devenir de la lutte contre le terrorisme dépendra des peuples, y compris nos FDS, et non des dirigeants.
        Quand deux personnes armées sur une moto ne pourront plus terroriser impunément un lycée de plusieurs centaines d’élèves et enseignants, quand quatre personnes sur deux motos ne pourront plus faire fuir tout le commissariat, fermer toutes les administrations et faire fuir la population d’une localité, les choses vont changer.

        L"erreur au Mali, c’est que tout le monde a passé le temps (et continue) à chercher la solution ailleurs, et que des maliens en interne ont saboté les choses, avec l’aide il est vrai de puissances étrangères. Après l’Algérie, la CEDEAO, la France, l’Union Européenne, c’est la Russie maintenant.

        Nous avons le même problème ici,avec des traitres et des gens qui attendent le salut venu d’ailleurs. Mais comme tout le monde commence à comprendre ce qui se trame dans les coulisses, j’ai espoir que cela va changer....

  • Le 18 février 2022 à 17:27, par Cisse En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Le burkinabè ne doivent pa accepter les millitaire françai au Burkina

  • Le 18 février 2022 à 17:37, par Article 37 En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Voilà, nous qui ne connaissons rien là, on va dire quoi. Il y a trop de non dit dans cette situation. Les gens n’ont pas besoin de se bagarrer pour se séparer.

    L’autorité actuelle issue d’un coup d’Etat devrait manager les parties prenantes à ce conflit.
    On verra si la menace terroriste va être contenu sur plus de 1,2 millions de kilomètres carrés.

    Il faut plus que de l’engagement de nos hommes en treillis.

    • Le 20 février 2022 à 09:32, par Ahmed En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Article 37. Même si vous ne connaissez rien vous avez une dignité. Le Mali n’est pas la France. C’est la junte qui dirige le pays. Comment ne pas traiter avec eux pour défendre les intérêts de la France. Les irresponsables ont fait partir l’ambassadeur de France. Il est parti oui ou non. Pour couvrir la face la France dit avoir rappelé son ambassadeur.

  • Le 18 février 2022 à 18:28, par adjudant tifrisse En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    En 2021, j’avais déjà dit que Poutine ne viendrait pas s’enliser dans le bourbier malien. Or que se passe-t-il ? Il PRETE ses avions pour transporter des barbouzes qu’il dit ne pas reconnaître (voir Lavrov à l’ONU), qu’il ne paie pas (mais qui se font payer sur le maigre budget malien) et qui étendent l’influence russe à moindre coût .Ces types n’ont aucune valeur humaine aux yeux de Poutine. Un exemple ? 200 à 300 wagnériens ont péri sous les bombardements américains à Deir es Zor en Syrie sans que cela ne provoque le moindre conflit entre Moscou et Washington....Enfin, un ancien de Wagner a déclaré dans un livre censuré par le Kremlin et donc non publié que les corps des mercenaires tués n’avaient droit à aucun honneur militaire lors d’obsèques confidentielles...

  • Le 18 février 2022 à 22:00, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    @adjudant tifrisse : C’est le lot des soldats de fortune ou mercenaires...

    Vous n’avez pas le drapeau d’un état donc il n’y a aucune raison qu’un état vous rende des honneurs, puisque vous vous êtes battus et êtes mort pour l’argent.

    Pour information, la majorité des éléments de Wagner ne sont même pas russes. Ils les recrutent sur internet dans le monde entier. Dans le cas du Mali, il semble qu’il y ait de tout dans leur contingent, y compris des africains.

    Comme vous l’avez bien relevé, Poutine se fout de la France à peu de frais. Si le Mali devient un émirat islamique, celui ne le dérange en rien. Par contre si Paris perd une partie de son pré-carré, eux sont contents.

    Et c’est tant pis pour ceux qui croient vraiment qu’une puissance "généreuse" va venir faire mourir ses enfants pour qu’eux puissent continuer à boire le thé à Koulouba.

    Dans le cas du Burkina, à mon humble avis, une décision aussi importante que l’installation de forces étrangères dans le pays ne devrait ps être prise par un pouvoir de transition. Sauf que la situation actuelle ne peut pas attendre et qu’il faudra dire oui ou non.

    Un bon patriote, militaire de surcroit, devrait dire non. Ce serait un aveu d’incapacité et d’infériorité. Un millier de soldats français (ou russes, c’est pareil) seraient sensés faire mieux que les 20.000 et plus soldats burkinabè.
    Mais si l’intransigeance de Roch Kaboré quand à l’installation d’une base est justement l’une des raisons de sa "mise à l’écart", alors ce sera oui.

    Dans l’absolu et dans l’immédiat, ce n’est pas une mauvaise chose. Un bataillon de Barkhane bien équipé dans le voisinage de Djibo contribuerait à "pacifier" la région du Sahel jusqu’au centre Nord et au Nord. Nos FDS pouvant alors se consacrer aux autres régions troublées comme la boucle du Mouhoun, l’Est et les Cascades.

    Sauf que sur le long terme, cela va devenir un problème. L’histoire nous apprend que nos amis français ne savent pas partir "volontairement" une fois qu’ils sont installés, et qu’ils se comportent comme en territoire conquis où qu’ils aillent. Y compris en changeant les dirigeants en place si leurs décisions ne leur plaisent pas, comme leur demander de partir une fois la mission terminée.

    La décision est donc cornélienne...

    • Le 19 février 2022 à 09:13, par kwiliga En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Bonjour Sidpawalemde Sebgo
      Toujours un plaisir de vous lire.
      Vous concluez par : "La décision est donc cornélienne..."
      Ce à quoi j’ai envie de répondre : a-t-on vraiment le choix ?
      Alors, oui, on a toujours le choix. Donc, je développe.
      Nos nouveaux putschistes sont bons dans leurs discours (malgré quelques grosses maladresses), leur rhétorique et leurs arguments semblent directement puisés au cœur des réseaux sociaux, censés représenter la voie populaire, en tous cas, il semble qu’ils prêtent l’oreille.
      Néanmoins, comme nous l’avons déjà écrit précédemment (nous : vous et moi, et plein d’autres. Reprochant l’illéisme de certains, je ne vais pas me mettre à pratiquer le noussoiement) il sera difficile de faire plaisir à tout le monde, tant les contradictions, dans les attentes populaires sont nombreuses.
      Aussi, une chose essentielle et qui mettrait tout le monde d’accord, c’est la reconquête. Quelques belles victoires guerrières, le retour des réfugiés, de préférence avant la saison des pluies et chacun sera plus enclin à acepter les différentes mesures qui toucheront à l’économique, au social, à l’administratif,...
      Or, n’y a-t-il pas justement une formidable occasion de profiter de relative faiblesse de la France, pour obtenir un bon accord de coopération militaire, sachant que ce dernier ne pourra qu’être éphémère, puisqu’émanant d’un gouvernement de transition ?

  • Le 19 février 2022 à 02:26, par Alexio En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Pour rebtrer dans le vif du sujet, je dois vous annoncez que nous sommes rentrer dans l heure du Verseau, ou tout se sait, et ce qui va contribuer au bouleversement du NOUVEAU ORDRE MONDIAL, imposee par une clique de banquiers, et leurs laquais qui projetaient et gerent les paragdime du moment a leur guise pour atteindre des objectifs precis et d autes ambitions politiques, economiques, militaires.

    LOPTION PRIMORDIALE.

    Consolider sa place de dominant de l Europe de concert avec les ETATS-UNIS.

    La FED, la banque centrale americaine est au sommet de la pyramide condescendante des lois des politiques financieres par l influences des familles Rotshchild, Rockefeller. J._Morgan.

    BLACK ROCK une institution de trader ou des placements speculatifs des grands fonds mondiaux.

    L influence verticale du Dollar sur les devises des autres pays.

    L ARGENT EST LE NERF DE LA GUERRE.

    Le Conseil de securite de l ONU est devenu l outil manipulateur de des nations puissantes dotees du droit de de VETO. D ou son InstrumeNtalisation. Le cas du Mali est un exemple.

    L Afrique un grand continent nes represente pas elle-meme. Mais par les pays qui ont participe a sa balcanisation en 1884-85. Apres la conference de Berlin.

    C etait dans cette logique geopolitique strategique que la France avec ses acolytes et leur alliance militaire(NATO) ont ourdit ce complot contre le guide la revolution Gadhafi. Malgre ses sources de financements pour l election de Nicolas Sarkosy en France.

    Il fallait eleiminer le guide avec toutes ses ambitions politiques qui allait provoquer un cataclysme satellitaire et financier dans le monde occidentale.

    Gadhafi voulait creer un fond international africain, et un satellite africain.

    Donc il allait debloquer le monopole des europeens sur l echelle. planetaire- Et l Afrique pourrait controller toute sa surface satellitaire pour les informations a bas pris. La TV, aussi.

    La PROJECTION GEOPOLITIQUE DE LA FRANCE AU SAHEL.

    Comme l occasion faisant le larron, la France enleva dans son tirroir le DOSSIER TOUAREGUE. et l instrumentalisa contre le MALI.

    Pour revenir en force au sahel, une zone riche de minerai incalculable. Et our justifier sa presence de combattant des terroristes. Alors qu elle le pyroman qui venu en peau de pompier.

    Un Pays endette comme øa France n est pas au Sahel pour les beaux de nous africains,Mais elle veut rebouveler son bail de predatatrice heriditaire,

    Le grand defi de nos armee sur terre est l appui satellitaire de renseignements satellitaires.

    En tant de guerre qui ne colle pas son espace aerien et terrien ne peut pa gagner la guerre.

    La France doit esser jeux du chat et de la souris en la matiere.
    Si le Mali aujourdhui progresse a grand pas, c est parce que ils l appui russe satellitaire qui couvre tout leur territoire en ce moment.
    Un exemple : ils ont detecter un avion cargo proveneat de sa base en Cote D ivoire.
    Apres que les frontieres etaient fermees.

    • Le 19 février 2022 à 21:00, par Un Avis En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Merci Alexio pour votre bonne lecture géopolitique et géostratégique.
      Les partenaires traditionnels et occidentaux de nos États sont en déclin devant la percée du bloc de l’est (Russie, Chine, Iran...) avec qui la coopération doit être encouragée et cela dans le respect de nos souverainetés avec des partenariats "gagnant-gagnant".
      Vous dites :
      "Le grand défi de nos armées sur terre est l’ appui satellitaire, de renseignements satellitaires... "
      Je suis parfaitement d’accord avec vous et c’est ce que je ne cesse de répéter chaque fois pour ce qui concerne le Burkina Faso. L’ascendant qu’a pris le Mali dans cette bataille de libération trouve sa justification par l’appui dont il bénéficie de son partenaire chose qui lui permet d’aller déloger ces individus terroristes et je suis sûr. Le Burkina Faso, ne nous trompons pas ne peut à lui seul gagner ce combat. Sans forcément inviter des troupes étrangères sur son sol, on peut demander une bonne couverture satellitaire,
      et je suis sûr que nos boys ferons le reste.

  • Le 19 février 2022 à 07:54, par le Nomade En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Il est évident que le départ de Barkhane et des Forces européennes du Mali est un échec pour les deux pays la France et le Mali. Cependant, le côté positif c’est que les FAMA avec ou sans les russes ou d’autres soutiens, devront désormais se mettre très sérieusement au travail Les putschistes ayant chasse les français, ne peuvent pas croiser les bras et regarder les populations maliennes se faire massacrer. Sinon, il faut craindre que les dirigeants actuels ne soient contraints de faire des concessions aux djihadistes et laisser imposer leurs lois dans le centre et le nord du pays avec en échange une sorte de paix relative au sud du pays ou vit la grande majorité des populations., ce qui serait un échec avec de grands risques pour le Mali et toute la région.
    Pour ce qui est du Burkina, dans sa situation actuelle, l’installation de Barkhane dans le Sahel pourrait être très utile et permettre de pacifier la zone. Il s’agira pour la junte de savoir négocier avec les français mais que cela soit à court terme.

    • Le 19 février 2022 à 18:57, par Alexio En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

      Apres presque 10 ans d occcupation francaise. L echec est consomme. La vison de l installation de l OPERATION SERVAL en contradiction avec les requetes des autorites maliennes de l epoque qui n avaient rien demander a laFrance que l appui aerien, et non terrestre avec base.
      La France s est abuser des rapports de force pour imposer sa base militaire. Alors que le Mali avait presque le controlle de son territoire. Elle a aussi fermer les yeux a l implatation des independistes Tuaregues et autres groupes antagonistes de l etat malien.

      C est pourquoi la France aperdu sa credibilite au Mali. De par son double jeux. NB : elle defendait les maliens de negocier avec des maliens.

  • Le 19 février 2022 à 08:09, par Dedegueba Sanon En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    C’est un fait que nous avons en Afrique très peu de dirigeants respectables,surtout en Afrique francophone. La malgouvernance et la soumission à l’occident sont des tares récurrentes de la plupart des pouvoirs africains. Et leurs faillites recurrentes sont communes et connues de tous. En donnant cette image aux occidentaux comment voulez vous que ceux qui nous avaient contesté toute humanité des siècles durant,puissent ne pas se croire tout permis ? On reproche à Macron son arrogance, et son manque de respect à nos chefs d’état, mais est-ce que nos chefs d’état eux mêmes méritent le respect, si l’on s’en tient à leurs comportements ? Pour se faire respecter ou inspirer les respect, il faut se respecter soi même. Et le respect de soi passe par l’image qu’on laisse à son peuple. Les chefs d’état africains dont la popularité a traversé la nuit des temps ont en commun certaines valeurs morales et humaines reconnues de tous.
    Nous avons à Bamako, des gens au pouvoir qui essayent de se faire respecter, c’est un fait incontestable. Qu’ils soient suspectés de manœuvrer pour se pérenniser au pouvoir n’obéit qu’à une logique de procès d’intention. Et c’est cette idée qui est répandue par la France et ses portes voix locaux, qui essayent d’éviter tout débat de fond. Et le débat de fond n’est rien d’autre que les manigances de l’impérialisme et les luttes de positionnement géopolitique des puissances occidentales dans une Afrique perçue comme un gâteau public à partager entre elles. C’est à nous d’avoir l’intelligence des alliances nécessaires et utiles pour nous affranchir pour une fois de toute domination d’où qu’elle vienne.
    Il n’y a pas "bon blanc", il faut juste composer avec celui qui nous arrange, même si c’est pour un temps.
    Pour ma part, en osant dire non à Macron le jeune Goïta fera qu’il respectera un peu plus nos chefs d’état, si toutefois il retient la leçon. Parce que Macron est un artiste du mensonge, de l’incohérence et de l’hypocrisie froide... Souvent je me demande, lorsque je revois tout ce qu’il a fait et subit depuis qu’il est à l’Elysé, s’il n’est pas un "humanoïde" (avec une puce dans le cerveau), manipulé à distance à partir d’un laboratoire.

  • Le 19 février 2022 à 16:30, par Fasovision En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Bonjour, @ Dedegueba Sanon,
    Merci pour votre post, bien explicite. Il répond à suffisance aux questions ou éléments du procès d’intention de certains contre les autorités de la transition malienne, comme vous l’avez si bien souligné.
    Bonne journée.

  • Le 19 février 2022 à 22:19, par Vérité Indiscutable En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Une seule Leçon : elle est une Leçon pour la France Seule : puisqu’elle ne libère aucun pays sans la guerre, qu’elle sache qu’elle viendra mendier en Afrique un jour !!!!
    Si nos ancêtres sont nos ancêtres, ce sera ainsi. Inévitablement.

  • Le 20 février 2022 à 08:52, par ancien En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    je ne suis ni français ni pro français. Je suis pour la sécurisation de notre territoire. Si chasser l’armée française peu nous ramener la paix, tant mieux. Mais si nous faisons des erreurs en nous laissant aveuglé par notre haine contre la France-Afrique et chasser l’armée française sachant qu’elle jouait un grand rôle, alors là les terroriste vont rentrer dans nos capitales. Attendons de voir comment les choses vont évoluer au Mali. Je ne veux pas qu’une junte au pouvoir hypothèque l’avenir de tout un peuple pour régler ses comptes personnels avec la France.

  • Le 20 février 2022 à 14:02, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    @kwiliga, merci de me lire.

    Le choix dites-vous ? Oui, toujours. Mais les pistes que vous donnez me laissent dubitatif...

    Franchement, si j’ai confiance dans le peuple Burkinabè, la junte qui vient d’arriver au pouvoir m’en inspire beaucoup moins. Faire un coup d’état et demander ensuite aux gens de donner des idées sur ce qu’on doit faire du pouvoir est soit inquiétant, soit louche.
    Quand à prétendre "dépolitiser" le pays et mettre les politiciens au "chômage technique" quand on politise l’armée et qu’on instrumentalise les OSC en vuvuzéla "souteneurs", je ne peux qu’en rire pour ne pas en pleurer. De deux choses l’une :

    Soit ces chefs militaires ont fait tout leur possible depuis 6 ans, et on voit mal comment ils pourraient faire mieux en faisant 80% de politique et 20% de sécuritaire que quand ils en faisaient 100%.

    Soit ils ne donnaient pas leur maximum mais laissaient pourrir la situation pour décrédibiliser le président élu et justifier un coup d’état. Dans ce cas là, ils peuvent effectivement avoir quelques "victoires" mais quand ?

    Parce que quand on sape le moral et l’organisation d’une armée pendant des années, il est illusoire de penser pouvoir tout changer en quelques jours. Sans compter que les djihadistes se sont renforcés pendant ce temps. A moins de complicités là bas pour qu’ils "baissent le régime" je doute d’améliorations rapides.

    Il est à craindre alors qu’on fasse dans les premiers temps comme les putschistes populistes maliens, c’est à dire surtout de la communication. On présente le moindre accrochage de l’armée comme une grande victoire, et on fait le silence radio sur les attaques et leurs victimes pour affirmer que la situation s’améliore.
    Le temps que les gens se rendent compte, ils auront "bouffé" leur pouvoir, rempli leurs comptes en banques et "transmis" le pouvoir à des amis sous prétexte d’élections inclusives d’où on aura écarté les indésirables.
    A moins qu’une fois de plus, le peuple burkinabè surprenne ceux qui les prennent pour des moutons...

    A mon avis il n’y a rien à changer, le meilleur accord possible avec Barkhane est celui qu’avait conclu Roch Kaboré, pas de chèque en blanc, ils interviennent sur notre demande, ou alors nous demandent la permission.

    Mais si vous regardez l’accord qui concerne la task force Sabre à Kamboinsin qui a circulé sur internet, c’est le contraire, ils avaient (ont) une liberté quasi totale. Pire, ils ont créé une dépendance telle que si l’attaque du Cappuccino a fait tant de victimes, c’est parce que nos autorités ont ordonné à nos soldats de les attendre avant d’intervenir.

    Or, c’est bien le gouvernement de transition de 2015 qui a signé ces accords avant de partir, même si les premiers éléments étaient là depuis Balise Compaoré. Dire que c’est éphémère est illusoire, puisqu’ils trouvent toujours des arguments (le Cappuccino) pour rester. Le gouvernement de Roch Kaboré n’a fait qu’amender.ces accords pour en limiter les abus. Rappelons que sous Zida, même une agression pédophile sur une fillette n’a rien remis en cause.

    En résumé donc, Blaise Compaoré a accepté le prépositionnent de quelques forces spéciales françaises dans les années 2008-2010 (Roch Kaboré était président de l’assemblée) pour intervenir au Mali, et nous les avons toujours sur les bras en 2022, après 5 présidents et 9 gouvernements. Maintenant, on parle d’une base carrément.

    Quand on vous dit qu’il est difficile de les faire partir...

  • Le 20 février 2022 à 17:42, par adjudant tifrisse En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    ."..il est difficile de les faire partir" : hélas, oui et c’est un Français qui vous le dit. Il est pourtant impératif que nos bases militaires ferment une fois pour toutes. Actuellement, des Etats du Golfe de Guinée semblent solliciter notre aide ....comme le fit le Mali en 2013. Qui nous dit que ces pays ne vont pas botter les fesses de la France après un magistral coup d’Etat dont ce continent a le secret ? Je crains que la leçon malienne n’ait servi à rien....Par ailleurs, comme on adore ces coups d’Etat dans la région, est-il illusoire de penser que la junte actuellement en place à Bamako l’est ad vitam aeternam ? Les prochains patrons voudront peut-être réorienter les alliances ? Bref, on n’en sort pas ! Mais les Français s’en lassent. Enfin, si les FAMAS deviennent plus opérationnelles, les Maliens devraient tout de même avoir UN MINIMUM de reconnaissance envers Barkhane et l’EUTM qui y sont pour quelque chose, en tout cas davantage que wagner présent dans le pays depuis un peu plus d’un mois.
    L’etat de leur armée était pitoyable en 2013, qu’ils ne l’oublient pas !!

  • Le 21 février 2022 à 18:43, par négociations En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    @internaute le Nomade

    Si vous ne le savez pas sachez que la junte Malienne a envoyé le 19 octobre 2021 , son ministre des affaires religieuses pour négocier avec Iagh Aghaly et Amadou Kouffa pour faire la paix.

    Reponse de IAGH Aghali P : pas de négociation tant que les français sont là.
    Ils vont donc reprendre sous peu les négociations.
    Qui dit négociations dit concesssion de part et d’autres
    Que va conceder la junte aux Djihadistes ? Une partie du territoire pour un kalifat ? la Chariaa ? Le port du voile et les femmes aux foyers ? Pauvre peuple malien otage

  • Le 22 février 2022 à 14:06, par saana En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Ma sœur négociation, les parties en conflit sont conscientes que chacun de son coté est prêt pour les concessions. Et notre grand voisin est sans doute sur le bon chemin pour avoir miser sur le meilleur cheval : se débarrasser de la france et des arrogant président

  • Le 22 février 2022 à 14:27, par saana En réponse à : Mali : Retrait des forces militaires Barkhane et Takuba, quelles leçons pour l’avenir ?

    Ma sœur négociation, les parties en conflit sont conscientes que chacun de son coté est prêt pour les concessions. Et notre grand voisin est sans doute sur le bon chemin pour avoir miser sur le meilleur cheval : se débarrasser de la france et des arrogant président

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