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Situation économique au Burkina : « Nos problèmes n’ont pas commencé avec le coup d’Etat, mais nous espérons que tout va rentrer dans l’ordre », foi de commerçants

Publié le mardi 8 février 2022 à 23h00min

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Situation économique au Burkina : « Nos problèmes n’ont pas commencé avec le coup d’Etat, mais nous espérons que tout va rentrer dans l’ordre », foi de commerçants

La rupture de l’ordre constitutionnel intervenue depuis le 24 janvier 2022 au Burkina Faso a occasionné quelques changements dans le quotidien des Burkinabè. Mais est-ce que ces changements ont eu des conséquences sur les activités économiques ? Réponses de quelques acteurs issus des faîtières du monde économique.

Du Conseil national de l’économie informelle à la Coordination nationale de l’association des petits commerçants du Kadiogo en passant par l’association Song-Zaaka et l’association des jeunes commerçants pour le développement, on estime que le coup d’Etat est venu trouver une situation déjà alarmante dans le secteur économique.

« Déjà, avec la double crise sécuritaire et sanitaire que nous vivons depuis dans le pays, nos activités étaient au ralenti, rien ne marchait encore. Donc, on ne peut pas mettre cela sur le dos du coup d’Etat et dire que c’est son impact », explique le secretaire général du Conseil national de l’économie informelle, Saidou Zangré. Avant d’ajouter que « avec la situation, la population a de plus en plus peur et ne veut plus faire d’achats qui ne sont pas vraiment nécessaires. Pour dire que c’est une situation que nous vivons depuis longtemps et qui n’est pas forcement liée au coup d’Etat ». Et en tant que commerçant, conclut-il, « nous espérant que ceux qui ont pris le pouvoir s’accordent et qu’ils prennent des mesures urgentes pour nous accompagner afin que les activités repartent du bon pied ».

Même son de cloche chez le secretaire général de la Coordination nationale de l’association des petits commerçants du Kadiogo, Roger Zoungrana. Pour celui qui dit être dans le commerce depuis plus d’une trentaine d’années, cette situation ne date pas du coup d’Etat, parce que ce coup est venu trouver une situation déjà existante sur le terrain qui a été créé par la crise sécuritaire et sanitaire dans le pays depuis plus de six ans. Son souhait, c’est que les choses puissent aller maintenant rapidement pour que l’on puisse retrouver l’ordre normal.

Roger Zoungrana, secretaire général de la Coordination nationale de l’association des petits commerçants du Kadiogo

Le domaine, le plus touché

Dans cette situation trouble, aucun domaine commercial n’est visiblement épargné, même l’agro-alimentaire. Pour la présidente de l’association Song-Zaaka intervenant dans le domaine des fruits et légumes, Alima Compaoré, « même si pour le moment on ne peut pas parler directement d’impact du coup d’Etat sur nos activités, il faut savoir que ce sont les mêmes problèmes causés par la crise sécuritaire et sanitaire qui font que plus rien ne marche et c’est notre domaine qui est le plus touché car nous travaillons directement avec les villageois qui ont pour la plupart fui leurs domiciles ». C’est ce qui fait que les produits ne sont plus disponibles, regrette-t-elle. C’est pourquoi son souhait est que ceux qui ont pris le pouvoir puissent ramener la paix et la sécurité afin que tout puisse redevenir normal comme dans le passé.

Ramener la paix et la sécurité afin que tout puisse redevenir normal comme dans le passé, c’est aussi le souhait du président de l’Association des jeunes commerçants pour le développement, Moussa Zoungrana. Lui aussi soutient que la situation actuelle n’est pas nouvelle. « C’est comme auparavant : le même souci de manque de marché qui a tout mis au ralenti. On ne peut pas mettre cela sur le dos du coup d’Etat. Ce sont les mêmes problèmes que nous vivons depuis quelques années avec la crise sanitaire et sécuritaire ».

Il garde cependant espoir qu’une fois la sécurité revenue, les affaires vont redécoller. « On se dit que si tout rentre dans l’ordre, les choses vont redevenir normales, parce que ce sont les gens des provinces qui venaient acheter nos marchandises. Mais maintenant ils sont devenus des déplacées internes et c’est tout cela qui complique notre situation. Nous espérons que tout va rentrer dans l’ordre avec l’arrivée de ces nouvelles autorités », soutient-il.

YZ
Lefaso.net

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