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Burkina Faso : Deux associations mènent un plaidoyer pour l’éducation des filles dans les zones à risque

Publié le mercredi 10 novembre 2021 à 10h15min

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Burkina Faso : Deux associations mènent un plaidoyer pour l’éducation des filles dans les zones à risque

L’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF) et Plan international Burkina, ont organisé, en tandem, un atelier national de plaidoyer sur l’éducation des filles dans les zones à risques, les 8 et 9 novembre 2021, à Ouagadougou. La cérémonie de clôture de l’atelier a eu lieu ce mardi 9 novembre 2021.

Placé sous le thème : « L’Education des filles dans les zones à risques au Burkina Faso », ce projet vise à influencer directement les systèmes éducatifs sensibles à l’égalité des genres pour les filles et les femmes au Burkina Faso.

Pour le représentant résident de Plan international, Yacouba Kaigama, les conflits armés ont pour conséquences la fermeture des écoles et la déscolarisation des enfants. Cette situation, souligne-t-il, pénalise en particulier l’éducation des filles.
« Plus d’un million de déplacés internes, dont 40% sont des enfants, plus de 2 200 écoles fermées impactant 300 000 élèves. Ce sont quelques données récentes sur l’impact socio-éducatif de la crise sécuritaire qui secoue le Burkina depuis 2015 », a expliqué M. Kaigama.

la présidente de IPBF remettant le document de plaidoyer à la représentante du ministre en charge de l’éducation

Il affirme que les filles sont les plus vulnérables, car victimes de violences basées sur le genre, de discrimination, de mariages forcés et précoces, de manque d’accès aux soins de santé et à la gestion de leur hygiène menstruelle, etc. Ces obstacles, selon lui, limitent l’accès à l’éducation de la jeune fille.

« Une fille privée d’école à trois fois plus de risques d’être mariée avant ses 18 ans et de devenir mère trop jeune. L’éducation des filles est le point précurseur de changements durables. Une fille instruite peut prendre sa vie en mains. C’est pour toutes ces raisons que l’éducation des filles est une priorité dans les programmes de développement de Plan international », a-t- il ajouté.

Latifatou Ouédraogo : « Nous avons fois que notre message sera transmis à qui de droit, et que des décisions fortes seront prises »

Pour la présidente de L’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF), Nathalie Bationo, le document de plaidoyer remis au ministre en charge de l’éducation fait état de la situation actuelle de l’accès et du maintien des filles dans le système éducatif au Burkina.

« Nous avons présenté la situation et aussi les différentes organisations de défense des droits des filles ont fait des recommandations, car il ne suffit pas de prendre ce qui n’est pas bon, il faut aussi proposer des solutions afin de permettre à nos gouvernants de prendre des décisions adéquates pour l’accès et le maintien des filles à l’éducation. Nous avons donc ensemble fait des recommandations qui ressortent dans le document de plaidoyer et nous espérons qu’à la suite de cet atelier, des actions concrètes seront prises pour une amélioration de l’accès des filles au système éducatif », a-t-elle confié.

La représentante du ministre en charge de l’éducation, en la personne d’Yvette Dembélé, a affirmé que le cri de cœur adressé ce jour devient leur bataille car, selon elle, l’éducation des filles restera leur leitmotiv et leur combat, quel que soit le contexte (favorable ou défavorable) que le sort ou la providence viendrait leur imposer.

Yvette Dembélé, représentante du ministre en charge de l’éducation

« En prenant geste et acte de ce message de plaidoyer, je tiens à remercier solennellement tous les acteurs et alliés de cette éloquente démarche en faveur de l’accès et du maintien des filles dans l’éducation dans les zones à risque au Burkina Faso », a-t-elle martelé.

Pour la représentante des jeunes filles, Latifatou Ouédraogo, celles-ci sont inquiètes pour l’insécurité qui règne au Burkina, pour tous ces déplacés internes dont le nombre ne cesse de croître et particulièrement préoccupées par tous ces enfants déplacés internes dont la scolarité connaît des défauts.

Photo de famille

« Nous souhaitons apprendre à lire et à écrire. Nous souhaitons aussi apprendre de ce monde et de ses opportunités. Nous souhaitons nous doter des compétences nécessaires pour construire notre cher pays. Mais malgré nous, nous nous retrouvons à faire le tour des sites d’approvisionnement en vivres, à être des domestiques de maison, des vendeuses à la sauvette. Nos espoirs et nos rêves sont en train de s’estomper. Nous sommes confrontés à la réalité des grossesses non voulues, nous subissons les humiliations de multiples violences », a-t-elle laissé entendre.

Elle a donc chargée le ministre en charge de l’éducation, le Pr. Stanislas Ouaro, de traduire leur cri de cœur au président du Faso.

« M. le ministre en charge de l’éducation, nous souhaitons que vous transmettiez au président que nous lui demandons de prêter attention aux chiffres concernant les élèves déplacés internes, notamment les filles, et qu’il se penche pour entendre nos gémissements de douleurs. M. le ministre en charge de l’éducation, dites s’il vous plaît au président que nous souhaitons qu’il ne ménage aucun effort pour que nous restions fiers d’avoir un président pour qui l’éducation des filles est une priorité », a-t-elle conclut.

Patricia Coulibaly (Stagiaire)
Lefaso.net

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