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Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

Publié le mardi 2 novembre 2021 à 23h00min

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Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé une conférence publique, le samedi 30 octobre 2021 à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avec la jeunesse bobolaise était placée sous le thème : « La promotion des valeurs démocratiques en vue de la promotion de la stabilité institutionnelle et de la cohésion sociale au Burkina Faso ».

Cette conférence publique a été animée par l’historien Bruno Doti Sanou et l’ancien ministre de la culture, Abdoul Karim Sango. Cette rencontre a porté sur les valeurs démocratiques à promouvoir pour la stabilité institutionnelle et la cohésion sociale au Burkina Faso. Elle avait pour objectif, d’inculquer à la jeunesse, l’idée de la nécessité d’une réforme institutionnelle pour une démocratie adaptée au Burkina Faso.
Le premier paneliste, l’historien Bruno Doti Sanou, dans sa communication, a fait savoir que les institutions sur lesquelles repose la démocratie en Afrique, sont influencées par la culture occidentale.

Le présidium de la conférence publique du CGD

C’est pourquoi, il estime que les dirigeants africains et ceux du Burkina Faso en particulier, devraient avoir le courage de faire de profondes réformes institutionnelles, « afin d’obtenir un modèle démocratique adapté au contexte socioculturel de chaque pays ». Car, dit-il, c’est en cela que ces pays pourront se développer. Pour Bruno Doti Sanou, « la réforme institutionnelle en Afrique ne peut venir que de la jeunesse qui aspire au changement ». Il a donc invité les jeunes à être les ambassadeurs des valeurs culturelles, pour donner un jour une chance au Burkina Faso d’avoir des institutions fortes, gage de son développement durable.

Abdoul Karim Sango ne dira pas le contraire. Selon lui « la démocratie africaine est en panne », car il estime qu’excepté quelques pays, la démocratie n’a pas été adaptée aux réalités des peuples de la plupart des pays africains dont le Burkina Faso. Abdoul Karim Sango a déploré le fonctionnement de certaines institutions burkinabè. A l’en croire, « ces institutions ne reflètent pas les valeurs de la société burkinabè et les lois ne sont pas adaptées à nos réalités ». [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2021 à 18:48, par Zango En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

    Les chefs traditionnels ne sont pas des coutumiers !!!oui ils ne sont pas. Au BF, ils mangent à la place des coutumiers, voici pourquoi le silence absolu des coutumiers ,et bienvenues les crises dans dans notre Faso. Demandez aux Dima(tous les 04+celui de Fada) de dire qui sont les coutumiers au BF ? Il n’y a que les Tensobendamba, les Forgerons, les Ninissi qui peuvent officier sur la terre sainte du BF, les Dima,et leurs administrés jouent le rôle d’administrateurs et non de coutumiers,. Il est temps de penser aux vrais coutumiers
    Du pays.De grâce sachez que les coutumiers n’aiment pas se mêler du désordre que nous créons chaque jour.

  • Le 3 novembre 2021 à 04:57, par Marez En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

    Tu as été au ministère de la culture sans avoir le courage de le faire !! C’est maintenant tu cries sur tous les toits « réforme de la chefferie traditionnelle » et les communautés qui n’ont pas de chef , on leur impose d’en avoir. Mêler de ça et vous saurez très vite que le monde n’est théorie et désir mais des faits.

  • Le 3 novembre 2021 à 06:56, par Mechtilde Guirma En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

    Je serai un peu plus nuancée que vous Zango. Les chefs coutumiers font partie intégrale des chefs traditionnels. Les chefs coutumiers chez les Mossé dans la globalité sont au nombre de douze avec chacun un rôle spécifique tout comme la coutume est partie intégrante de la tradition. En effet sans coutume il n’y a pas de chef traditionnel. Et pour qu’un chef traditionnel soit nommé tous les chefs coutumiers sont sollicités et sont de la partie et partie prenante. Il en est de même pour sa destitution comme pour son ensevelissement après sa mort. Donc voici la nomenclature de la chefferie traditionnelle et coutumière : en un mot on peut dire sans hésiter qu’il ne peut avoir de chefs traditionnels sans chef coutumiers et vice-versa. Les deux institutions sont complémentaires. Un vrai mariage spirituel ne faisant qu’un.

    1) la chefferie traditionnelle intéresse les rois. Il y a d’abord les rois chez les Mossé, ensuite il y a les douze ordres corporatifs. Et chacun de ces ordres a son Naaba. Ils ont chacun leur pierre de siège chez le roi aux côtés d’autre conseillers d’anciens. Le village est alors divisé en quartiers qui porte la spécificité de leur rôle. Cependant les rois peuvent disposer de plusieurs villages. Ils y jouissent comme on peut le voir d’un pouvoir central. Les villages sont parfaitement autonomes pour organiser leur royaume. Il n’y a ni pouvoir absolu, ni vassal. Cependant pour sa consécration des rois et des coutumiers, il leur faut un dima…

    2) on peut donc constater combien complexes sont les structures et l’organisation de la chefferie traditionnelle et coutumière. Et pourtant c’est simple, si on évite que le politique s’entremêle dans leur organisation et de leur nomination. Ce sont des choses qui leur sont internes et qu’on leur laisse tout loisir de s’organiser et de s’entendre au lieu d’aller ajouter à la confusion avec une histoire de « Haut-conseil de chef » je ne sais trop quoi (un paradoxe quand vous parlez effectivement d’éviter le mimétisme ou de connotation calquée sur l’Occident), car on en a assez entendu de toutes ces dénominations qui ne nous a mené nulle part depuis la nuit des temps où l’on parle de démocratie et des Institutions Constitutionnelles dans notre pays.
    La seule chose possible pour leur intégration à la démocratie c’est leur octroyer un Statut, on devra commencer par cela. Et la Commission « Justice et paix » de l’Église catholique a vu, très juste. Preuve qu’elle est très bien informée par écoute attentive de tous les milieux. Refuser cette donne, c’est condamner cette fois et pour de bon, le pays à la disparition totale. Le Burkina aura complétement raté son entrée dans l’histoire comme un État-Nation. Il faudrait convoquer et immédiatement après la réconciliation une Assemblée Constitutive ou une constituante.
    3) Enfin dernière remarque, c’est seulement au Burkina qu’il y a cette distinction de chefs coutumiers et de chefs traditionnels. Dans d’autres pays d’Afrique, on ne parlera que des douze rois avec les mêmes coutumes et les nomenclatures y afférentes. Par exemple en Côte-d’Ivoire, il y a douze rois, au Congo, il y eut douze rois etc. Évidemment l’on me rétorquera que je parle toujours des Mossi. Bien sûr pour des études scientifiques, on avancer toujours mieux dans les études comparées en commençant toujours par ce qu’on connaît, par soi-même comme le conseil du fronton du temple de Delphes « Connais-toi toi-même » dont Socrate en fit son adage de sagesse. Soit dite en passant que toutes les ethnies du Burkina-Faso ont en partage une grande partie sinon la quasi-totalité des mêmes coutumes.

    • Le 3 novembre 2021 à 13:23, par AKS En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

      Merci pour cette excellente contribution ! Le titre est du journal. Dans le fond, nous disons la même chose. En tant qu’intellectuel j’ai toujours milite pour le statut de la chefferie traditionnelle. En tant que politique, le Paren est le seul parti à avoir propose un statut de la chefferie traditionnelle à l’assemblée nationale en 2002. Je ne dirai pas que je connais le sujet, mais je ne me contente pas de développer des théories. Je suis engagé à la recherche de solutions aux problèmes de mon pays.

  • Le 3 novembre 2021 à 07:10, par Naso En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

    De grâce, on sait déjà ce que nos chefs dits coutumiers nous servent. Des grands chefs qui se font représentés par des petits pour paraitre moins politiques. J’emprunte ce passage de deux chanteurs burkinabè qui dit "des carnivores qui broutent pour paraitre moins sauvages". Cessons d’utiliser nos chefs dans vos dérapages politiques et les problèmes qui minent ce pays seront traités selon les valeurs coutimières.

  • Le 3 novembre 2021 à 15:12, par Kidrh En réponse à : Réformes institutionnelles au Burkina : Abdoul Karim Sango propose la mise en place d’un « Haut conseil de la chefferie traditionnelle »

    Bonne suggestion , on éviterait ainsi les ambiguïtés dans la démarche de nos politiques qui une fois commis au nom du peuple ,vint demander conseils ou bénédictions auprès de certaines autorités traditionnelles.

    En côte d’ivoire existe la chambre des rois. Dans ce pays comme cela se faisait en Haute volta l’administration , après la désignation d’un nouveau chef l’administration lui délivre un titre de reconnaissance ( un arrêté) comme interlocuteur .

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