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Forum national des jeunes 2021 : La jeunesse burkinabè échange sans tabou avec Rock Marc Christian Kaboré

Publié le mardi 12 octobre 2021 à 10h06min

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Forum national des jeunes 2021 : La jeunesse burkinabè échange sans tabou avec Rock Marc Christian Kaboré

Les rideaux sont tombés sur l’édition 2021 du forum national des jeunes qui s’est tenu à Koudougou du 7 au 9 octobre 2021. Comme à l’accoutumée, le président du Faso, Roch Kaboré, a échangé à bâtons rompus avec la jeunesse burkinabè, ce samedi 11 octobre 2021 à l’occasion de la clôture du forum.

Venu des 13 régions du pays, la jeunesse burkinabè était face au président Roch Marc Christian Kaboré pour un dialogue franc et direct, à l’occasion de la clôture du forum national des jeunes. Placé sous le thème « Rôle et responsabilité de la jeunesse dans l’édification d’une nation unie, prospère et émergente dans un contexte de lutte contre l’insécurité », cette rencontre d’échanges s’est tenue dans la cité du cavalier rouge (Koudougou), dans la région du Centre-ouest.

Dans son mot introductif, Roch Marc Christian Kaboré a renouvelé sa foi en la jeunesse. Il aussi rendu un vibrant hommage à la jeunesse du Burkina Faso pour son engagement patriotique dans la défense de la patrie. Tout en rappelant aux jeunes que l’une des priorités de son mandat demeure la réconciliation nationale, il a relevé que l’épanouissement de la jeunesse passe nécessairement par un environnement de sécurité.

Le président du Faso pendant les échanges avec les jeunes à Koudougou

Face au chef d’Etat, les représentants des jeunes des 13 régions ont à tour de rôle dans un langage franc et ouvert soumis leurs doléances. La question de la montée de l’insécurité a été souvent évoquée au cours des débats. Les préoccupations concernaient, entre autres, la réalisation d’infrastructures, l’éducation, l’emploi et la formation professionnelle. Les échanges, qui ont duré près de quatre heures d’horloge, ont permis au président Kaboré de donner des réponses aux préoccupations du moment.

« Nous vivons le martyr. C’est dommage de le dire, mais la région du Sahel est réduite à quatre communes. On ne peut plus aller ailleurs. Tu ne peux pas quitter Dori, tu ne peux pas quitter Sebba. Aujourd’hui, 48% de la population du Sahel est déplacée interne. C’est pour cela que nous demandons au gouvernement d’agir. » Cette interventions de Aly Bocoum, président du Conseil régional des jeunes du Sahel a été celle qui a retenu l’attention de plus d’un lors de ce dialogue direct entre le président Roch Marc Christian Kaboré et les jeunes. En effet, selon Aly Bocoum, sur les 26 communes que compte la région du Sahel, seules quatre communes que sont les quatre chefs-lieux des provinces sont toujours habitées. Cette situation s’explique, selon lui, par le contrôle des groupes armés terroristes dans localité depuis 2016.

Eviter de dramatiser la situation

Le chef de l’Etat, pour sa part, n’a pas manqué d’inviter la jeunesse à plus de retenue et surtout à éviter de dramatiser la situation et à semer la psychose. Il les invite par ailleurs à se mobiliser pour la défense de la patrie. « C’est vrai qu’il y a des problèmes d’insécurité. C’est vrai qu’il y a des combats qui se mènent. Nous sommes tous au Burkina Faso. J’ai des amis qui quittent le Sahel et qui viennent jusqu’à Ouagadougou et qui repartent. Ne faisons pas comme si tout était fermé et que personne ne peut quitter Ouaga pour aller à Dori », a conseillé le président du Faso. En effet selon lui, la situation est difficile certes, mais son souhait est de voir la jeunesse burkinabè mobilisée pour son pays. « Notre responsabilité, c’est de nous battre contre le terrorisme jusqu’à la victoire finale. Le Dytanié que nous chantons tous les jours dit la patrie ou la mort nous vaincrons. Nous n’avons pas le choix. Mourir pour rien ne sert pas il faut mourir pour quelque chose », martèle Roch Kaboré.

Sur la question de la réconciliation nationale, les jeunes engagés en politique ont lancé un appel pour le retour des fils et filles qui ont quitté le pays pour des raisons politiques, surtout l’ancien président Blaise Compaoré. Ils ont également recommandé au gouvernement d’adopter le modèle rwandais ou sud-africain, à travers une justice transitionnelle pour parvenir à la réconciliation.

Le président Rock maintient le schéma de la Vérité, de la Justice et de la Réconciliation

Une proposition qui a été purement et simplement rejetée par le chef de l’État qui précise que, lors des échanges entre la majorité et l’opposition sur ladite question, il n’y a pas eu de consensus car, selon lui, le débat sur cette question existe déjà mais l’option maintenue demeure le schéma de la vérité, de la justice et de la réconciliation.

Pour la question du retour des exilés politiques, le chef de l’Etat martèle : « jamais le gouvernement burkinabè depuis que je suis là, n’a empêché un seul Burkinabè de l’extérieur de rentrer. Je l’ai répété il y a trois ans. Que celui qui veut rentrer, rentre. Mais s’il a des problèmes avec la justice, qu’il se présente là-bas. C’est ce qui est normal, nous sommes dans un Etat de droit. » Il ajoute avoir entamé des discussions avec le ministre d’État, Zéphirin Diabré pour le retour de l’ancien président Blaise Compaoré, mais celui-ci a refusé de rentrer en indexant l’ouverture du procès sur l’assassinat du capitaine Thomas Sankara.

Moumouni Dialla, président du Conseil national des jeunes

La jeunesse s’est engagée à soutenir les forces de défense et de sécurité

A travers des motions et des résolutions, la jeunesse s’est engagée à soutenir les forces de défense et de sécurité sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. Aussi, ils ont décidé de collaborer de façon franche, en leur apportant du soutien à travers des actions de dénonciation et de sensibilisation sur le civisme et le patriotisme mais également à promouvoir la paix et la cohésion sociale à travers le processus de réconciliation en cours dans le pays.

Moumouni Dialla, président du Conseil national des jeunes, a pour sa part traduit la gratitude de la jeunesse burkinabè au chef de l’Etat pour la tenue de ce dialogue direct. Il s’est également réjoui de la bonne tenue des travaux. « … les objectifs ont été atteints, parce qu’il s’agissait de créer un cadre de dialogue entre les autorités et la jeunesse burkinabè, de transmettre un certain nombre de recommandations liées aux régions et surtout à la jeunesse », a laissé entendre le président du Conseil national de la jeunesse. Les acquis sont également l’augmentation du budget du conseil à 50 millions de francs CFA.

« Je veux remercier les autorités pour cette oreille attentive à l’endroit du conseil même si ce que nous avons demandé va au-delà. Parce que quand vous prenez 50 millions, avec 13 régions, 45 provinces, 360 villages et quelques communes, on dirait que ça ne vaut pas les frais de missions semestrielles, ou même annuelles de certains départements ou structures institutionnelles », a-t-il dit, tout en signifiant que leur engagement est un sacerdoce.

Photo de famille des membres du Conseil national de la jeunesse avec le président du Faso

Selon lui, les recommandations ont été d’ordre général et spécifique. Il s’agit, entre autres, de la question infrastructurelle, (routières, sanitaires, scolaires) qui sont des questions qui avaient été traitées au forum précédent mais qui demeurent toujours. Pour les recommandations d’ordre spécifique, c’est la question liée à l’emploi, à la formation professionnelle, la question foncière et la santé sexuelle et reproductive des jeunes, qui ont été soulevées. En termes de perspectives, le président Dialla a souhaité la mise en place d’un comité de suivi pour que ces recommandations ne dorment pas dans les tiroirs et qu’au prochain forum on puisse faire un bilan satisfaisant.

Selon le ministre de la jeunesse, de la promotion de l’entreprenariat et de l’emploi, Salifo Tiemtoré, cette rencontre a été un succès. Car, dit-il, « Le forum s’est tenu et a même tenu toutes ses promesses malgré le contexte difficile que nous connaissons ». En effet, selon lui, cette rencontre a permis de retenir de cette jeunesse, son engagement, sa disponibilité et sa détermination à accompagner les actions du gouvernement à chaque fois que de besoin.

Au-delà de ces inquiétudes relevées par les jeunes, Le patron de la cérémonie, le président du Faso, a réaffirmé la nécessité pour son gouvernement de respecter les engagements pris pour la réalisation des infrastructures au profit des populations. Il ajoute aussi que son gouvernement va toujours s’investir pour accompagner la jeunesse face aux défis de l’employabilité, de l’auto-employabilité, de la réduction du chômage et de la promotion de l’entreprenariat des jeunes. Le chef de l’Etat les a invités à une « plus grande ardeur au travail, à encore plus de civisme, et de discipline pour être à la hauteur de ces grands défis ».

Prince Omar
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Vos commentaires

  • Le 12 octobre 2021 à 14:02, par TANGA En réponse à : Forum national des jeunes 2021 : La jeunesse burkinabè échange sans tabou avec Rock Marc Christian Kaboré

    Rock tu vois, tu as trop de légereté dans beaucoup de choses surtout celle importantes.
    Comment peut on te décrire une situation vécu (celle du sahel) et toi tu demande de ne pas dramatiser, ne pas créer la psychose ?
    toi tu ne vis pas cette situation, tu entend parler.
    Si dire la vérité revient à créer la psychose, alors il faut la créer.
    Tu dois agir, arrêtes de tourner car ’’nos amis français’’ ne font que nous embourber.
    Si Rock ne fait rien, nous jeunesse allons appeler la Russie pour aider le Burkina ; nous n’avons pas où aller car nos enfants sont au Faso, et nos autres parents aussi. Nous n’avons personne ailleurs pour nous accueillir comme toi et les autres gros bonnets du pouvoir.

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