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Assassinat de Ina Drabo : « Nous saluons cette marche blanche pour rendre un vibrant hommage à notre fille », Boureima Drabo, oncle de la défunte

Publié le samedi 2 octobre 2021 à 21h55min

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Assassinat de Ina Drabo : « Nous saluons cette marche blanche pour rendre un vibrant hommage à notre fille », Boureima Drabo, oncle de la défunte

L’assassinat de Ina Drabo, dans la nuit du 26 septembre 2021, n’a laissé personne de marbre. Des messages de compassion et de solidarité venaient de partout pour réconforter la famille de la défunte. Pour qu’une telle atrocité ne se reproduise plus, une marche "blanche" est organisée ce dimanche 3 octobre 2021 pour rendre un vibrant hommage à la disparue et demander aux autorités l’ouverture effective du nouveau commissariat de police (arrondissement 8 de Ouagadougou). Pour l’occasion, Lefaso.net a tendu son micro à Boureima Drabo, oncle et représentant de la famille de Ina, ce vendredi 1er octobre 2021 afin de recueillir son avis sur cette initiative.

Lefaso.net : Parlez-nous un peu de Ina Mounia Drabo…

Boureima Drabo : Ina Mounia était une fille pleine de vie, brillante, qui a achevé avec brio son parcours scolaire primaire avant ses 10 ans. A 19 ans, elle était déjà en année de licence de droit à l’Université libre du Burkina. Elle était très rangée et écoutait les conseils de ses parents et de ses encadreurs. Ina a passé quatre ans dans une équipe de volley-ball et désirait devenir notaire. Elle avait déjà entamé son stage dans un cabinet de notaire à Ouagadougou. Elle avait le soutien de ses parents et de ses proches.

Comment avez-vous appris la nouvelle de son assassinat ?

C’était le dimanche 26 septembre, aux environs de 19 h. Alors qu’elle revenait de son sport (volley-ball), elle a été sauvagement arrachée à notre affection par des individus qui ont physiquement l’apparence d’un humain mais dont les âmes sont tout sauf humaines. Nous avons été affligés par cette triste nouvelle. On lui a ôté la vie au détriment de ses ambitions, de l’espoir de sa famille, de ses camarades, de son secteur, de tout un pays.

Une marche pacifique est organisée ce dimanche 3 octobre en hommage de Ina, comment vous accueillez cette initiative ?

Suite à la disparition tragique et cruelle de ma nièce, nous avons été témoins du soutien qui nous a été offert de façon spontanée par des amis, des voisins, des connaissances, des membres du gouvernement venus manifester leur solidarité et leur compassion. Cela a permis à la famille d’espérer une vie après le départ de Ina, d’espérer un équilibre mental au sein de la famille après la mort de Ina.

Car nous avons vu que nous n’étions pas seuls à la pleurer et que notre douleur était largement partagée. Sa mort a eu un écho national, transfrontalier, à travers les médias, les réseaux sociaux. Ses camarades d’université, les voisins et la population de Rimkiéta et tous ceux qui sont contre cette manière d’agir sur l’humain ont décidé d’organiser une marche "blanche" en l’honneur d’Ina.


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Boureima Drabo, oncle de Ina

L’esprit de la marche est noble. Cette marche, c’est un symbole fort pour qu’un tel acte ignoble ne se reproduise plus. Pour la famille, cette marche est une opportunité de retisser un lien social entre les habitants d’un même quartier, entre le monde estudiantin, entre les camarades et promotionnaires de Ina. Cette marche est aussi un réconfort pour la famille biologique de la défunte. En tant que famille de la regrettée, nous ne pouvons que saluer cette démarche pacifique en l’honneur de notre fille. Cette marche, c’est pour toutes les personnes qui ont de la compassion pour la famille et tous ceux qui sont épris de justice.

Je peux dire à l’ensemble de ceux qui ont connu Ina, ou pas, qu’elle a vécu sa mission qui était de prouver aux yeux du monde qu’on peut être issu d’une famille modeste mais avoir un brillant parcours en écoutant les conseils des parents, des encadreurs.

Quel est le message derrière cette marche ?

Rendre un vibrant hommage à Ina et faire passer un message aux autorités afin que les quartiers viabilisés et dans lesquels habitent de nombreux Burkinabè et d’autres nationalités soient sécurisés et pour que l’espoir et les ambitions d’une personne, d’un habitant, d’un citoyen ne soient pas estompés de cette façon. Nous ne voulons plus pleurer une autre Ina à l’avenir. Nous savons que l’insécurité est galopante, même à l’échelle mondiale. Mais si à 200 ou 300 m de ta résidence, tu n’es pas en sécurité, cela pose un véritable problème.

Ce drame nous interpelle tous. Je pense qu’avant même que les autorités ne déballent des moyens et des stratégies pour pouvoir endiguer ce fléau, nous-mêmes nous dévons agir ensemble pour assurer notre propre sécurité, en faisant de la veille et en ne faisant pas de la rétention d’informations sur les agissements humains suspects.


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Propos recueillis par
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

P.-S.

12,3656230, -1,6192540

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