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Journée nationale de l’arbre 2021 : « Il ne suffit pas seulement de planter des arbres, mais il faut aussi les entretenir », souligne Roch Kaboré

Publié le dimanche 8 août 2021 à 22h50min

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Journée nationale de l’arbre 2021 : « Il ne suffit pas seulement de planter des arbres, mais il faut aussi les entretenir », souligne Roch Kaboré

A l’occasion de la journée nationale de l’arbre 2021, le président du Faso, Roch Kaboré, a procédé ce samedi 7 août 2021 à la mise sous terre d’un baobab au village Baolin, situé dans la commune de Ziniaré, dans le Plateau central.

Le Burkina Faso à l’instar des pays sahéliens est confronté depuis quelques années à des problématiques et défis de gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles. En effet, la dégradation continue des massifs forestiers a été estimée à environ 250 000 hectares en moyenne par an. Une déforestation voire une désertification causée en partie par les effets néfastes des changements climatiques mais aussi par les pressions anthropiques exercées sur les ressources naturelles notamment l’orpaillage anarchique, la divagation des animaux, la coupe abusive du bois, l’occupation des aires protégées.

Visite guidée des stands d’exposition de produits locaux du président du Faso, Roch Kaboré

Toutes choses qui ont pour conséquences la régression du couvert végétal, la fragilisation des écosystèmes, la baisse et la perte de la fertilité des terres, l’insécurité alimentaire, la perte des emplois ainsi que des revenus des populations vivant au dépend des ressources naturelles.

A cela s’ajoutent les conflits entre les différents utilisateurs des terres ; la liste n’est pas exhaustive. Face à cette situation, le gouvernement a institué le 24 juillet 2018 la Journée nationale de l’arbre (JNA) dont la 1re édition s’est tenue en 2019 à Tenkodogo, la 2de à Banfora et la 3e est celle qui s’est tenue ce samedi 7 août à Ziniaré dans le Plateau central.

Le président du Faso, Roch Kaboré, plante un Baobab à Ziniaré à l’occasion de la JNA 2021

Une initiative prise par les autorités burkinabè en vue de résorber un tant soit peu les désastres liés à la dégradation de l’environnement à travers diverses activités organisées à l’occasion en l’occurrence celle du reboisement.

Le président du Faso a planté un baobab

Le président du Faso, Roch Kaboré, a mis sous terre cette année un Baobab dans le village Baolin de la Cité de Naba Oubri, en donnant par cet acte symbolique un signal à l’ensemble des citoyens burkinabè, les interpellant à une prise de conscience de l’impact du reboisement pour la restauration des terres et forêts dégradées.

Malgré la résilience des paysans et les actions entreprises par l’Etat dans la lutte contre la déforestation, force est de constater que les résultats sont peu satisfaisants. Ce sont, en effet, en moyenne six millions de plants qui sont mis sous terre chaque année sur une superficie estimée à 10 000 hectares. Cependant, le taux moyen de réussite de ces plants mis sous terre au bout de deux ans dépasse rarement 25%.

Un espace de deux hectares de biodiversité de produits forestiers non ligneux (PFNL) créé en 2021 dans le village de Baolin à Ziniaré

Face à une telle réalité, Roch Koboré a appelé à une mobilisation générale de toutes les couches socioprofessionnelles pour la restauration des forêts et terres dégradées afin d’assurer durablement la gestion des ressources naturelles et environnementales du Burkina Faso. « La présente édition ambitionne mobiliser davantage les populations burkinabè à quelque niveau qu’elles soient autour de la question de l’arbre. »

Il justifie dans le même temps le choix du thème retenu pour cette année. « Le choix de ce thème "Arbre, identité culturelle et cohésion sociale", tire ses fondements du contexte national marqué par la crise sécuritaire et la nécessité de renforcer la cohésion nationale en nous appuyant sur nos valeurs sociales et notre identité culturelle. A ce niveau il importe de noter que l’arbre, vu comme “l’Arbre à palabre” par exemple, représente en Afrique et particulièrement au Burkina Faso un symbole dans la résolution des différends au sein des communautés villageoises et un élément d’identité culturelle », a expliqué le président Kaboré.
Un thème qui cadre exactement avec celui de la célébration du 11 décembre 2021 intitulé « Réconciliation nationale et cohésion sociale », selon la gouverneure de la région du Plateau central, Fatoumata Nana.

Le président du Faso invite l’ensemble des populations à planter des arbres

Planter au moins 20 millions d’arbres par an est possible

Les arbres participent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la restauration de la fertilité des sols, à la séquestration du carbone, à la santé, à la fourniture de matières premières tout en contribuant à la création d’emplois, partant de là, à la lutte contre la pauvreté.

En ce sens, il est envisagé au cours de la présente campagne de reforestation 2021, la mise sous terre d’au moins dix millions de plants sur l’ensemble du territoire national. Pour ce faire, le président du Faso lance un appel "solennel" à l’ensemble des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, des chefs de ménages, de la jeunesse ainsi qu’à toute la communauté nationale à planter et entretenir des arbres.

Il instruit de ce fait les collectivités territoriales, communes et régions à s’approprier cette journée nationale de l’arbre par la création et l’entretien de forêts régionales et communales.
Il engage par ailleurs les services publics à intensifier les campagnes de reboisement tout en invitant à la fois les universités, collèges, écoles primaires, instituts de formation à réactiver les clubs écologiques dans les établissements d’enseignement pour participer activement à relever ce défi. Dans cette dynamique, chaque chef de ménage est invité à planter chaque année dans sa concession, au moins un arbre fruitier.

Mieux, Roch Kaboré demande à chaque citoyen burkinabè de planter un arbre, ce qui permettra au Burkina d’être reverdi d’au moins 20 millions d’arbres par an. « C’est à ce prix que nous gagnerons le combat contre la désertification et assurerons aux générations présentes et futures, la satisfaction des besoins en biens et services écosystémiques », a-t-il précisé.

Des journalistes primés en marge de la 2de édition de la JNA
En marge de la JNA, des journalistes ont été distingués dans le cadre de l’organisation du « Prix Grande Muraille Verte (GMV) en journalisme pour la promotion de la gestion durable des terres ».

Il s’agit entre autres d’Abel Yerbanga de Burkina info, lauréat du prix Grande muraille verte catégorie télévision, qui remporte un trophée, une attestation et un chèque de 500 000 FCFA ; de Dimitri Ouédraogo, du média en ligne Lefaso.net, lauréat du prix spécial UICN catégorie « Mines et carrières » qui remporte un trophée, une attestation et un chèque de 300 000 FCFA.

« Je suis heureux de recevoir ce prix. Ceci est une invite pour nous à travailler davantage pour une meilleure gestion de l’environnement. Nous profitons de l’occasion pour remercier l’initiative de la grande muraille verte pour avoir initié ce prix. Nous saluons aussi les efforts de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui a accepté d’être partenaire du présent concours », s’est exprimé Dimitri Ouédraogo, journaliste aux Editions Lefaso.

Dimitri Ouédraogo, du média en ligne Lefaso.net, lauréat du prix spécial UICN catégorie « Mines et carrières »

Son confrère de Burkina info, Abel Yerbanga, ira dans le même sens. « C’est une grande satisfaction pour nous d’avoir été primé à l’issue de ce reportage. Cela nous invite à plus de rigueur et à travailler davantage parce que quand vous gagnez un prix, vous êtes interpellé à mieux faire pour les prochaines fois afin d’être classé parmi les méritants. »

Abel Yerbanga de Burkina info, lauréat du prix Grande muraille verte catégorie télévision

Les membres du jury et organisateurs du prix Grande muraille verte ont quant eux apprécié la diversité et la qualité de productions des journalistes lauréats en cette 2e édition. « Nous sommes à la 2de édition du concours Grande muraille verte en journalisme et nous nous sommes basés sur les recommandations faites au cours de l’édition précédente. Et en matière de nombre de productions, il y a une nette amélioration. Concernant le respect du genre là également vous constaterez une diversité des participants. Sans oublier la qualité qui est au rendez-vous, selon les membres du jury. Ce sont des éléments qui nous réconfortent et qui montrent que nous n’avions pas eu tort en mettant en place ce prix », a confié Adama Doulkoum, coordonnateur national de l’Initiative pour la Grande muraille verte.

Adama Doulkoum, coordonnateur national de l’Initiative pour la Grande muraille verte.

Le journaliste Ahmed Koné, président du Jury du présent concours, mentionnera la difficulté qu’ils ont eu dans la sélection des meilleures productions au regard de leur qualité. « Les candidats de cette année ont fait preuve d’excellence. Ils ont produit des œuvres de qualité. C’est en ce sens que les membres du jury avaient du mal à faire une sélection réelle des plus performants. Mais comme il faut quand même que certains gagnent et d’autres perdent, on a fait le choix chirurgical qu’il fallait. »

Le journaliste Ahmed Koné, président du Jury du concours Grande muraille verte

D’autres distinctions ont ponctué la cérémonie de la JNA de ce jour comme celles du prix du meilleur site régional de la JNA remporté par la Boucle du Mouhoun avec un chèque de deux millions de FCFA, et des décorations des acteurs œuvrant pour le bien-être de l’environnement, qui sont élevés au rang de “Chevalier de l’ordre du mérite du développement rural”.

La visite guidée des stands d’exposition de produits locaux de Roch Kaboré et les membres du gouvernement présents mettra fin à cette cérémonie consacrée à la Journée nationale de l’arbre 2021.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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