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Kaya au Centre-Nord du Burkina : Les artisans et les artistes ont besoin de soutien

Publié le mercredi 7 juillet 2021 à 15h43min

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Kaya au Centre-Nord du Burkina : Les artisans et les artistes ont besoin de soutien

Après Habib Sawadogo, que reste-t-il à la culture kayalaise ? Réputée pour sa grande production de cuir ou du kourakoura (tourteau d’arachide), Kaya a du mal à faire rayonner sa culture sur le plan national. Les artistes et les artisans ont du talent. Il leur manque de l’appui. Rencontre avec ces hommes et femmes assoisoiffés de la parole, qui se battent jour et nuit pour l’artisanat et la culture.

Citée comme l’une des localités les plus visitées dans le domaine de l’artisanat, Kaya a du mal à se hisser dans le top de l’artisanat burkinabè. Du hall des artisans en passant par l’association de la maroquinerie et la vente des peaux, nous avons vu des artisans travailleurs mais qui manquent de soutien.

Kiema Adama, vice-président de l’Association des vendeurs des objets d’art, raconte : « Le travail que nous menons est un travail que nous faisons de père en fils. Nous avons hérité le cuir de nos parents ». À côté de cette richesse culturelle, il poursuit : « Nous les artisans, nous ne sommes pas contents pour deux choses : le hall artisanal de Kaya est en dégradation et nous avons parlé aux autorités qui, jusqu’à présent, ne disent pas un mot » La crise sanitaire du Coronavirus et l’insécurité impactent négativement leur activité « Le Covid-19 et l’insécurité ont freiné l’écoulement de nos productions. Avant, les touristes venaient payer nos objets d’art mais aujourd’hui, avec l’insécurité, nous peinons à vendre nos produits ».

À côté des commerçants, il y a les tanneurs qui, eux, se plaignent d’être laissés de côté dans la chaîne de production. « Nous avons pour tâche de travailler la peau pour que les maroquiniers puissent produire mais nous sommes ignorés dans la chaîne de production ». Pour Hassane Ouédraogo, président de l’association des maroquiniers, la difficulté réside dans l’écoulement de leur production. « Vous avez beau produire, tant qu’il n’y a pas d’acheteur, votre production va rester vaine ».

Aussi ajoute-t-il, les maroquiniers souffrent d’un manque de formation. « Nous n’avons pas de papier qui atteste la valeur de notre travail. Nous sollicitons de l’aide dans le domaine de la formation ».

La culture est un pilier du développement d’un pays

Du groupe des rappeurs, en passant par l’artiste Apolline, des musiciens comme Dem Soul et les prêtres messagers, la culture de Kaya souffre d’accompagnement.
« Il nous manque l’appui financier », selon les artistes musiciens du rap. Jonathan fait partie de ces artistes et dit ce qui ce qu’un appui pour leur apporter. « Un appui pour nous accompagner fera notre promotion en tant qu’artiste débutant ».

Même son de cloche pour Appoline : « les artistes sont laissés à eux-mêmes. En plus de l’appui financier pour la production, il n’existe pas d’initiative locale permettant de faire notre promotion ».

Les prêtres messagers pensent qu’il y a de la bonne graine musicale dans le Centre-Nord. Seulement, il faut vraiment un appui à ces artistes.

Ousseni Sawadogo, directeur provincial de la culture et des arts du Sanmatenga, reconnaît qu’il y a beaucoup à faire. « Nous travaillons pour l’actualisation du fichier des artistes. Il y a une cinquantaine d’artistes au Sanmatenga qui ont besoin d’un appui technique et financier », fait-il savoir.

Il pense surtout que les artisans ont besoin du renforcement des capacités, une formation en marketing et en plan d’affaires pour les hôteliers.

Le directeur provincial de la culture pense qu’il faut un plan d’action pour les artistes. Il lance un appel à tous les partenaires qui peuvent accompagner les artistes et artisans à le faire. Car la province du Sanmatenga a remporté plusieurs prix à la Semaine nationale de la culture.

Gérard BEOGO

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