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GIRE : Les partenariats inter agences de l’Eau France-Burkina lancent les nouvelles phases de leur coopération

Publié le jeudi 11 février 2021 à 17h10min

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GIRE : Les partenariats inter agences de l’Eau France-Burkina lancent les nouvelles phases de leur coopération

Une décennie après le début des partenariats inter-agences France Burkina, les acteurs veulent passer à une autre étape de leur coopération. Dans cette perspective, l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et l’Agence de l’Eau Seine Normandie et des acteurs de l’eau du Burkina ont eu, par visio-conférence, le mercredi 27 janvier 2021, un atelier pour faire un point sur les principaux acquis de la coopération. Cela a été aussi l’occasion de présenter les perspectives pour les nouvelles phases en instance de démarrage, aussi bien pour l’Agence de l’eau du Nakanbé et que pour l’Agence de l’eau du Mouhoun.

Les agences de l’eau, institutions phares de la mise en œuvre de la Gestion Intégrée des ressources en Eau (GIRE) au Burkina, ont entrepris de développer des coopérations GIRE. L’agence de l’eau du Mouhoun et l’agence de l’eau du Nakanbé ont établi, des partenariats avec respectivement l’Agence de l’Eau Seine-Normandie (2013) et l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (2012). Par la suite, ces partenariats ont bénéficié de la facilitation de l’Office International de l’eau, qui depuis lors intervient comme operateur.

La cérémonie organisée le 27 janvier 2021 visait donc au lancement d’une autre étape de la coopération entre d’une part l’Agence de l’Eau Seine Normandie et l’Agence de l’Eau du Mouhoun (la phase IV) et, d’autre part, l’Agence de l’Eau Loire Bretagne et l’Agence de l’Eau du Nakanbé (la phase V). Il s’est agi par-là de rappeler les principaux acquis de la coopération et présenter les perspectives pour les nouvelles phases en instance de démarrage pour les deux agences burkinabè et cela dans l’optique d’assurer une meilleure visibilité au partenariat.

De la satisfaction dans les phases précédentes !

Pour le compte de l’Agence de l’Eau du Mouhoun, Fatimata Barro, chef du service Suivi-Evaluation/Assistance Technique Partenariat-Coopération, est revenue sur les acquis et perspectives de la coopération entre sa structure et l’Agence de l’Eau Seine-Normandie à travers l’Office International de l’Eau (OiEau) depuis 2013. Il y ressort que les actions et principaux acquis des trois phases ainsi que l’orientation et les activités de la phase IV.

En effet, la phase I, qui est allée de novembre 2013 à octobre 2015, a consisté en l’appui à la démarche de mise en œuvre de la GIRE avec pour objectif, la compréhension des enjeux et des rôles des différentes instances de l’AEM et leur appropriation.

La phase II (juillet 2016-juillet 2018) est relative à l’opérationnalisation des services et instances. Elle avait pour objectif de s’approprier du SDAGE, PPI et SAGE et appliquer dans la gestion des ressources en eau. Elle a permis entre autres d’appuyer la rédaction des Termes de références du SAGE Samendéni-Sourou, une Visite d’étude en France à savoir la participation de l’AEM à l’atelier international Eau et Changement climatique sur « Génie écologique et risques climatiques », d’appuyer l’opérationnalisation des services Police de l’eau à travers le partage d’expériences Franco-Burkinabè.

Cette phase a aussi permis le renforcement du rôle des acteurs du territoire du SAGE Samendéni-Sourou dans le processus d’élaboration du SAGE et la tenue de l’atelier commun AEM / AEN relatif à la modélisation hydrologique (SDAGE Nakanbé et SAGE Samendéni –Sourou).

La Phase III qui va d’octobre 2018 à octobre 2020 visait à accompagner l’opérationnalisation des activités terrain. Cette étape visait à consolider la gouvernance et la planification des ressources en eau. Elle a permis entre autre l’initiation à la gestion des données relatives aux ressources en eau : application au SAGE Samendéni-Sourou et au SDAGE Nakanbé ; la tenue de l’atelier sur l’animation du SAGE Samendéni-Sourou et mobilisation des acteur ; l’identification des outils de communication sur le SAGES Samendéni-Sourou ; le voyage d’étude en France pour un partage d’expériences sur le SAGE Côtiers Ouest du Cotentin et le SAGE des six Vallées ainsi que le fonctionnement des CLE françaises et la gestion des inondations et la rédaction d’un projet incubateur « eau et climat »

La Phase IV, qui s’étale de janvier 2021 à décembre 2022 consiste en la mutualisation des expériences AEM/AESN sur un territoire prioritaire. Elle a pour objectif de mettre en œuvre une approche territoriale par des actions concrètes. Elle a permis entre autre une étude diagnostic des zones humides du Mouhoun Supérieur ; la formation aux méthodes et pratiques de restauration des cours d’eau et des zones humides ; la tenue d’ateliers sous régionaux notamment sur la GIRE et les mécanismes de financement pérenne, sur les stratégies d’opérationnalisation des CLE et la mise en place de la GIRE à l’échelle locale ; et l’organisation d’ateliers sur le fonctionnement des instances du Comité de Bassin et du Conseil d’administration et sur le renforcement des capacités en stratégies d’accompagnement et de suivi des CLE et sur la mise en place du Système d’Information sur l’Eau de l’AE du Mouhoun
En ce qui concerne l’Agence de l’eau du Nakanbé, c’est le directeur de la Prospective et de la planification, Donatien Idani, qui a présenté la synthèse. Il a d’abord campé le décor par l’historique de la coopération avant d’aborder les domaines de collaboration, les acquis avant de dresser les perspectives.

Elle a permis entre autres d’appuyer la réalisation de cartographies thématiques pour appuyer l’aide à la décision dans l’élaboration du PPI et la mise en œuvre du SDAGE ; le renforcement des capacités sur les outils et format de valorisation des informations (applications SDAGE et PPI) ; appuyer l’identification de solutions de protection /restauration des ressources en eau dans le cadre de la mise en œuvre du SDAGE et PPI : Solutions fondées sur la nature ;

Ainsi note-t-on que les domaines de collaboration sont le fonctionnement des agences de l’eau et l’organisation institutionnelle des organismes de bassin ; la planification participative et le financement des actions et mesures ; la préservation de l’environnement en général et des ressources en eau en particulier, en lien avec les changements climatiques ; les instruments pour la gestion des ressources en eau. Il y a également les systèmes d’information sur l’eau et les outils pour la gestion des bassins hydrographiques ; la formation et l’information dans les domaines de l’environnement, des ressources en eau et du changement climatique et, enfin, la coopération décentralisée dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement.

Le Burkina, un bel exemple !

Tout comme Ghislain Kaboré, modérateur de la visio-conférence, les partenaires ont souligné avec admiration, que la coopération a permis de faire quelque chose de particulier. D’où la volonté qu’elle se poursuive et se renforce.
Selon Anne Bell Hoc,… l’intérêt de la coopération réside dans le partage d’expériences et le renforcement de capacités entre les deux pays.

Elle indique dans cette idée, que le savoir-faire du Burkina en la matière peut servir la France, magnifiant la volonté des politiques et des acteurs de préserver les ressources en eau. Reste donc que cette politique soit très bien connue et maîtrisée de tous les habitants du territoire. « La politique de l’eau ne doit pas rester une politique de chercheurs, de scientifiques ou de responsables de l’administration, il faut que tous les habitants puissent mesurer la nécessité de la préservation des ressources en eau », suggère-t-elle.

Le directeur général de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, Martin Gutton, a, lui également, mis en exergue le caractère exemplaire de la coopération avec le Burkina. Il s’est d’ailleurs dit séduit en la matière, lorsque pour la première fois en mars 2018, il effectuait le déplacement au Burkina dans le cadre de cette coopération. « J’étais impressionné par la maîtrise des outils que constitue la gestion intégrée des ressources en eau. Des outils qui servent les acteurs à la fois au ministère, mais également sur le terrain, dans les agences de l’eau. J’ai trouvé des acteurs qui maîtrisaient complètement les outils de planification, le travail sur la fourniture des données, la structuration du travail avec les comités locaux…. Ça m’a paru extrêmement intéressant », confie le directeur général de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne.

Il relève donc que dans cette coopération, les acteurs peuvent s’approprier les outils utilisés en France pour les adapter aux spécificités du Burkina et vice-versa. Ce d’autant que, poursuit-il, la problématique de l’eau est partagée par l’ensemble de la planète, et c’est un problème que le Burkina connaît depuis longtemps (la répartition des précipitions est très déséquilibrée au cours de l’année). « Le travail qui est fait aujourd’hui par l’ensemble des acteurs, que sont les agences de l’eau qui couvrent l’ensemble du territoire du Burkina Faso, est extrêmement intéressant », loue Martin Gutton.

« Si l’évolution des Agences au Burkina Faso a été accélérée, confie le Secrétaire Permanant de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (SP/GIRE), Moustapha Congo, c’est grâce à l’expérience que nous avons pu tirer de celle des agences françaises. Cela a été favorisé par des missions d’immersion que nous avons eu à faire depuis les années 2007 pour voir comment mettre en place les agences de l’eau du Burkina Faso ».

De son avis, que ce soit la mise en place des agences de l’eau, des services police de l’eau, des Comités Locaux de l’Eau (CLE), l’élaboration des Schémas Directeurs d’aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE), des Schémas d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE), des Programmes pluriannuels d’intervention (PPI), la taxe de Contribution Financière en matière d’Eau (CFE) les partages d’expériences avec les agences françaises ont beaucoup contribué.

Maintenant explique, Monsieur Congo, ça continue avec les renforcements de capacités des acteurs. Nous attendons toujours de la nouvelle collaboration encore qu’elle soit beaucoup plus renforcée. Le soft, on en a toujours besoin. Et d’indiquer « nous avons au niveau national un système national d’information qui connait déjà beaucoup de difficultés.

Si avec l’expérience française nous arrivons à mettre au niveau des agences des outils performants ça va aider aussi au niveau national d’être beaucoup plus performant. Nous souhaitons aussi qu’au-delà du soft que si on peut avoir du hard, ça peut permettre aussi de mieux convaincre les populations parce qu’il y a des actions de protection des ressources en eau qui sont là. Et si nous arrivons à avoir ces actions, elles vont donner plus de visibilité à l’action des agences de l’eau françaises aux yeux des populations ».

Le directeur général l’Office international de l’Eau, Eric Tardieu, est, quant à lui, revenu sur le rôle de son organisation, d’où il ressort qu’il est l’animateur de ces deux coopérations qui sont financées et portées par deux agences de l’eau françaises. Son rôle consiste à organiser le dialogue et les échanges entre les partenaires français et ceux burkinabè. Il est représenté au Burkina, depuis quelques temps, par Ghislain Kaboré.

Eric Tardieu, a, en outre, salué la « fidélité » de la coopération (une dizaine d’années), des acteurs français et burkinabé. Ce qui est, de son avis, très important pour obtenir des résultats.
Le directeur général l’Office international de l’Eau, Eric Tardieu, qui se félicite de l’efficacité du partenariat, souhaite donc que l’action conduite permette d’intégrer l’ensemble des besoins et de répondre à ceux-ci au profit des populations.

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