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Culture maraîchère : Ce qu’il faut savoir des variétés de tomates produites au Burkina

Publié le lundi 8 février 2021 à 23h45min

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Culture maraîchère : Ce qu’il faut savoir des variétés de tomates produites au Burkina

La tomate est la deuxième plus importante culture maraîchère au Burkina Faso, après l’oignon. Elle est produite dans plusieurs localités du pays et sur de grandes surfaces. En 2016 le FAOSTAT a estimé à plus de 10 000 tonnes en 2014 la production au niveau national. Plusieurs Burkinabè vivent de la filière tomate à travers la production, la transformation en passant par la commercialisation et l’entretien des champs. Cependant la disponibilité de ce légume sur l’année est une équation que producteurs et consommateurs n’arrivent toujours pas à résoudre.

La tomate ou Solanum Lycopersicom (nom scientifique) est une espèce de plantes herbacées originaire du Nord-Ouest de l’Amérique du Sud. Fruit charnu, elle se consomme comme un légume-fruit cru ou cuit. C’est une plante annuelle, bien qu’il soit possible de récolter un même pied de tomate durant plusieurs années. En l’absence de toute taille, la tomate est une plante buissonnante qui peut atteindre plus de 2 m de hauteur.

Au Burkina Faso elle est consommée quotidiennement dans la préparation des repas. La tomate fait partie des aliments conseillés dans les habitudes alimentaires par les agents de santé pour ses valeurs nutritionnelles. Selon la diététicienne Yasmine Zerbo, la tomate est riche en antioxydant qui aide à lutter contre les maladies. De plus elle apporte une bonne dose de vitamines (C et E) et de minéraux (potassium et magnésium). « En saison de tomates il faut penser à faire des salades de tomates. Toute personne doit en consommer », a-t-elle indiqué tout en soulignant qu’il est recommandé de bien la laver avec des vinaigres, de l’eau salée, du bicarbonate avant de consommer à cause des pesticides.

El Hadji Zoundi, président du Conseil d’administration de la Coopérative commerçants d’intrants et de matériels agricoles au Burkina Faso. Promoteur d’une ferme agro-sylvo-pastorale.

Les variétés de tomates produites au Burkina

Depuis plusieurs années elle fait partie des cultures maraîchères les plus pratiquées au Burkina Faso et est produite dans presque toutes les 13 régions du pays, selon El Hadji Zoundi, président du Conseil d’administration de la Coopérative commerçants d’intrants et de matériels agricoles au Burkina Faso et promoteur d’une ferme agro-sylvo-pastorale. Il existe plusieurs variétés de tomates regroupées en deux grands groupes : les hybrides et les standards.

Les variétés hybrides sont des semences qui ont été améliorées par les chercheurs pour mieux les adapter à l’environnement afin qu’elles soient plus résistantes aux différentes maladies. En plus, elles ont un rendement plus élevé. « Ce qui fait qu’aujourd’hui beaucoup de producteurs ont tendance à aller vers les variétés hybrides, du fait qu’avec les problèmes fonciers ce n’est pas évident de pouvoir agrandir sa zone de production », a indiqué El Hadj Zoundi.

Parmis les hybrides, deux variétés sont produites au Burkina Faso. Il s’agit de la « Mongane » et de la « Torgane ». La Mongane est plus conseillée pendant la saison hivernale. Sa production commence généralement au mois de juillet et août. Elle a une apparence ronde avec la peau un peu fragile, ce qui fait que les industriels ne la produisent pas car le transport est difficile. Quant à la Torgane, elle est produite en saison sèche et à la peau plus dure. Les pépinières se font généralement à partir de septembre et la consommation à partir de décembre ou janvier.

Concernant le groupe des variétés standards, elles se caractérisent par une productuction plus facile à moindre coût, mais avec un faible rendement et une faible résistance aux maladies. Les plus courantes au Burkina Faso sont : l’anthropique communément appelé trois pierres.

Elle a la peau dure et est produite pendant la saison sèche. Les pépinières sont faites à partir du mois de septembre. A cela s’ajoutent la UC82, la Riograndé. La variété standard utilisée en saison pluvieuse est la Roma VF. Toutefois, El Hadj Zoundi a conseillé qu’il est important pour le producteur d’opérer un bon choix de la semence en fonction de ce qu’il veut avant de commencer son activité de production. Ensuite vient l’application de la bonne pratique culturale afin d’aboutir à une bonne récolte.

Des petites unités de transformation locale sont nécessaires

Selon les producteurs, le cycle de la tomate est très variable, sa durée totale peut s’étendre de 4 à 7 mois et demi en fonction des conditions de culture et de la variété. La tomate peut se cultiver toute l’année mais il est conseillé d’éviter la saison des pluies qui peut causer des dégâts importants en cas de fortes intempéries, sauf en cas de culture sous abris.

Cela pourrait expliquer la rareté de ce fruit-légume durant certains mois de l’année, notamment juillet à septembre où son prix double voire triple sur le marché. Cette situation a conduit plusieurs consommateurs à développer des astuces pour sa conservation en période d’abondance (janvier-avril). De là aussi sont nées certaines unités de transformation dans les zones à forte productivité comme Loumbila, Saaba et Koubri.

A domicile aussi les femmes s’activent à la transformation artisanale de la tomate en purée pour faire des stocks et éviter de payer plus cher après. Il s’agit d’une alternative à laquelle les producteurs devraient penser pour éviter les lourdes pertes qu’ils enregistrent souvent faute de conservation de la tomate fraiche. A retenir qu’actuellement la plus grande quantité de production de la tomate au Burkina est exportée vers le Ghana, le Togo et la Côte d’ivoire.

Judith SANOU
Lefaso.net

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