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CSPS DE POMPOÏ : Entre vétusté des locaux et manque de matériels

Publié le jeudi 12 avril 2012 à 01h51min

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Construit en 1958, le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de Pompoï, localité située dans la province des Balé, présente un visage qui ne répond plus aux normes sanitaires actuelles. Vétusté des locaux, manque de matériels, proximité avec le marché et absence de voies d’accès, telles sont les difficultés auxquelles le centre de santé est confronté.

« Nous sollicitons une ambulance pour permettre l’évacuation rapide des femmes vers des centres de santé mieux équipés ». C’est un cri du cœur de Hélène Gnessien, représentante des femmes de Pompoï, une commune rurale située dans la province des Balé, à 225km de Ouagadougou. Le manque d’ambulance n’est qu’une partie des difficultés vécues par le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) de cette localité. Construit en 1958, ce CSPS couvre 5 villages de la commune et se compose de 3 bâtiments : un dispensaire, une maternité et un dépôt pharmaceutique.

« Nous dépendons financièrement, matériellement et administrativement du district sanitaire de Boromo (NDLR : situé à 45 km). Si nous avons des malades dont le traitement dépasse nos compétences, c’est à Boromo que nous les transférons », confie Adama Ouattara, infirmier-chef de poste du CSPS de Pompoï. Pour le major dudit centre de santé, malgré la motivation du personnel soignant, l’absence de salles de soins occasionne des dysfonctionnements réels. « Depuis 1958, il n’y a pas eu de changement ; pourtant la population ne fait qu’augmenter en nombre. Les bâtiments ne répondent plus aux normes. Dès que vous entrez, vous êtes dans la salle de consultation. Le CSPS n’a toujours pas de clôture », se plaint-il.

« On utilise les lampes de téléphones portables »

L’unique salle qui est électrifiée est la salle d’accouchement. A en croire Adama Ouattara, les plaques solaires qui fournissent l’électricité sont alimentées par des batteries. Mais ces plaques, très souvent, tombent en panne pendant qu’une femme est en travail. Cela ne décourage pas pour autant les agents de santé. « On utilise les lampes des téléphones portables qu’on place entre la tête et l’épaule pour éclairer en faisant le travail », explique-t-il. A côté de la vétusté des locaux, le maire de la commune, Abdoulaye Damé, voit d’un mauvais œil, la proximité du CSPS du marché.« Avec le bruit qu’il y a au marché, le malade n’a pas la tranquillité », dénote-t-il. Pour lui, il faut délocaliser le centre de santé. Cependant, le nerf de la guerre le résigne à garder ce projet dans les tiroirs de la mairie. « Notre commune a un maigre budget et ne peut pas supporter cette charge ? », se morfond-il. Les usagers du CSPS souffrent aussi de l’absence de voies d’accès.

Conséquence, certaines femmes éloignées du CSPS, selon Adama Ouattara, perdent leur grossesse, ou accouchent en chemin ; au pire des cas, décèdent en cours de route, en voulant s’y rendre du fait de la défectuosité des voies qui y mènent. Pour les malades dont les cas nécessitent une évacuation au district sanitaire de Boromo, il faut patienter au minimum 2 heures, le temps que l’ambulance vienne les chercher. La situation du CSPS de Pompoï, même si elle n’est pas alarmante, est tout de même inquiétante au regard des difficultés quotidiennes. A l’occasion de la Journée internationale de la femme célébrée le 31 mars dernier à Pompoï, les Editions Sidwaya ont contribué pour la prise en charge des 100 premières femmes qui viendraient accoucher dans ce CSPS. Mais cet unique doigt ne saurait cacher le soleil. D’où l’appel du maire, du major du centre de santé et de la représentante des femmes de la commune à voler au secours de leur CSPS.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

Sidwaya

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