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Une lettre pour Laye : 2000 matraques pour une présidentielle

Publié le lundi 7 février 2011 à 00h38min

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Cher Wambi,
En d’autres temps, les feux d’artifice auraient illuminé le ciel du palais de Kosyam ce 03 février pour célébrer les 60 bougies du grand sachem, mais, hélas, la résolution de l’équation ivoirienne semble être la priorité des priorités du “Docteur honoré” qui, hier encore, réunissait tous les protagonistes de la crise autour de la même table. Néanmoins, cher cousin, point de doute que son gâteau d’anniversaire, Blaise Compaoré l’a coupé dans l’intimité familiale. Chantal Compaoré, la Première dame, qui mettait hier dans la matinée les petits plats dans les grands à Marina Market, ne saurait me dire le contraire.

Maintenant pour les agapes, l’on reviendra plus tard, inch Allah. Anniversaire et fête patronale du locataire du palais de Kosyam bien arrosés tout de même, avec cette pluie des mangues qui s’est invitée au petit matin tant à Banfora dans la Comoé qu’à Boussé et à Laye dans le Kourwéogo ; une pluie bienfaisante en tout cas, qui domptera le thermomètre, lequel affichait en fin janvier déjà une température de 40°c, ce qui augure, si je ne m’abuse, d’une saison de pluie précoce. En attendant, cher cousin, toutes nos voix sont pour souhaiter joyeux anniversaire au président du Faso.

Rendons-nous maintenant, cher Wambi, dans la région du Sud-Ouest, où les populations réclament la peau d’un de leurs préfets, accusé d’avoir brouté, aux sens propre comme figuré, les vivres envoyés aux victimes des inondations et des mauvaises récoltes par le gouvernement. Dans une lettre adressée au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), datée du 31 janvier, et dont copie m’est parvenue, elles demandent à l’autorité de faire toute la lumière sur la gestion des stocks d’urgence et de mettre le « gros rat du Sud-Ouest » hors d’état de nuire davantage. Mais seront-elles seulement entendues vu que de tels prédateurs sont légion dans nos régions ?

Cher Wambi, au printemps des nouvelles technologies de l’information et de la communication, tirons notre chapeau aux agences de téléphonie mobile qui ne ménagent aucun effort pour permettre à nous autres, Burkinabè du Faso réel, de suivre l’évolution du monde au quotidien. Je n’en dirais pas le moindre mal si certaines ne manquaient pas, souvent, d’élégance et de courtoisie vis-à-vis de la clientèle. Je n’en veux pour preuve que la désagréable surprise que Telecel Faso vient de réserver à ton oncle Basyiré, qui a vu sa connexion internet résiliée et sa carte SIM réattribuée à un autre client, et ses maigres unités passées en perte et profit.

Après un interminable pèlerinage au siège de la société, il s’entendra dire que son numéro a été recyclé et déjà mis sur le marché. Après de pénibles excuses, il sera invité à contracter un nouvel abonnement. Quant à son crédit, on verra avec la patronne dans quelle mesure il pourrait être dédommagé. Je te fais grâce de la suite, cher cousin, car tu imagines aisément le courroux de ton oncle, convaincu en tout cas, à tort ou à raison, qu’il venait, lui aussi, d’être victime d’une arnaque. Dans quel Etat sommes-nous donc, cher cousin ?

Tu le sais déjà, l’année 2010 en Afrique aura été marquée par de nombreuses consultations électorales dont je retiendrai celles qui se sont jouées au Gabon, ici au Burkina, en Guinée et en Côte d’Ivoire où, battu dans les urnes par son intime ennemi Alassane Dramane Ouattara le 28 novembre, Koudou Laurent Gbagbo fait toujours de la résistance en dépit du désavœu de la Communauté internationale. Alors que la forêt ivoirienne est sous la menace d’un incendie aux conséquences dramatiques, la sous-région ouest-africaine, après le Niger le lundi 31 janvier, est encore dans l’attente d’un autre scrutin présidentiel, qui aura lieu, cette fois-ci, au Bénin le 27 février 2011 : face au président sortant, Thomas Yayi Boni, il y a les opposants Adrien Hounbédji et Abdoulaye Bio Tchané.

Mais au moment où les Béninois rivalisent de pronostics sur l’issue du scrutin, ne voilà-t-il pas que le locataire du palais de la Marina, Thomas Yayi Boni, annonce la couleur en marquant un intérêt tout particulier pour la sécurité en prélude aux résultats qui pourraient sortir des urnes. En tout cas, ils sont nombreux qui pensent, à tort ou à raison, qu’il s’apprête à emboîter le pas à son ami de la lagune Ebrié ; car, à en croire “La Lettre du continent”, le président béninois, en sursis, aurait passé commande pour 3 milliards d’équipements de sécurité, composés de :

- véhicules de transport de troupes ;
- 4x4 bâchés pour patrouilles ;
- motos-cross ;
- vélos tout-terrain (VTT) ;
- équipements de plongée lagunaire ;
- 500 casques ;
- 200 casques pare-balles à visière ;
- 2 000 matraques ;
- 2 000 paires de menottes ;
- 18 porte-voix ;
- 18 herses ;
- 90 bombes aérosols ;
- 500 boucliers ;
- 20 boucliers portatifs pare-balles ;
- 200 gilets pare-balles avec plaque céramique ;
- 20 lunettes binoculaires de vision nocturne.

Excuse-moi du peu, cher cousin. Si d’ores et déjà les Béninois retiennent leur souffle, l’on peut néanmoins se demander qui honorera cette facture des plus salées. Eh bien, à en croire encore ma source, les gros porteurs libanais convoqués en milieu du mois dernier au palais de la Marina pour la cause de l’Etat béninois. Voilà, cher cousin, les observateurs ne savent-ils pas déjà sur quel pied danser ?

De quoi en tout cas inciter Tipoko l’Intrigante, dont je t’ouvre ci-après le carnet secret, à réfléchir par deux fois avant de s’y inviter. Car sait-on jamais !

- En marge du dernier sommet de l’Union africaine (UA), tenu à Addis Abeba du 29 janvier au 2 février 2011, le président guinéen, Alpha Condé, a reçu en audience le général Sékouba Konaté à l’hôtel Hilton. Au menu des entretiens, l’élargissement du général Nouhoun Thiam, le chef d’état-major du prédécesseur d’Alpha Condé. Le général Nouhoun Thiam a été arrêté et emprisonné aux tristement célèbres 32 escaliers au camp Alpha Yaya pour une affaire de sûreté de l’Etat. Alpha Condé aurait promis de se pencher sur ce problème.

Le moins qu’on puisse dire est qu’entre l’actuel n°1 et Sékouba Konaté, les contentieux à épurer se multiplient : d’abord, il y a eu l’incident à l’aéroport relatif au départ de Tibou Camara, ex-secrétaire général de la présidence, puis le cas du général Nouhoun Thiam. Si on ajoute à cela les question du retour de Moussa Dadis Camara et d’Aboubacar Diakité, “Toumba”, le président guinéen a raison d’affirmer régulièrement qu’il “a assez de problèmes”. Comment réconcilier les cœurs et les esprits face à la tragédie du 28 septembre 2009 ? Que faire pour que bourreaux et victimes se pardonnent ?

A l’évidence, ce ne sera pas une sinécure pour le premier président démocratiquement élu de la Guinée. Mais on sait qu’il a les ressorts nécessaires pour le faire. Toujours sur le même registre de la Guinée, signalons que le candidat malheureux à la présidentielle et leader de l’Union des forces démocratiques de la Guinée (UFDG) était dans les murs du Faso lundi et mardi derniers.

- Comme nombre de clubs de la place, l’Union sportive du Yatenga (USY) n’est pas bien lotie au plan des finances, depuis sa montée en D1 il y a 5 ans, même si sa situation n’est pas pour autant alarmante. A Ouahigouya, parmi ceux qui apportent leur concours à l’équipe, un homme ne passe pas inaperçu et il connaît bien le milieu sportif ; ancien président de la Fédération burkinabè de football (FBF) et promoteur de la coupe de l’unité, il a toujours été à l’écoute de l’USY : ce n’est autre que Boureima Badini, le représentant du facilitateur en Côte d’Ivoire.

Connaissant les problèmes que vit le club, il a obtenu du Groupe Fadoul Afrique une aide sous forme de sponsoring : cette aide, de 15 millions au départ, on est aujourd’hui passée à 30 millions de FCFA. Depuis quelques jours, un chèque de 5 millions a été émis au nom de l’USY et l’accord prévoit 10 traites de 2 500 000 FCFA payables le 25 de chaque mois.

Comme on le voit, c’est une aide qui vient soulager un tant soit peu le club. Mais à ce qu’on dit, le bureau, que préside Abdoulaye Sawadogo, dit Zamko, ne fait pas dans la transparence. Le trésorier, lui, est invisible. Depuis 5 ans, aucune assemblée générale n’a été organisée alors que les résultats du club ne sont pas fameux. Les joueurs, souvent livrés à eux-mêmes, n’ont aucun contrat. Pour cette saison 2010-2011, on souhaite que le club ait des ambitions au lieu de traîner en bas du classement.

L’autre grief qu’on fait au bureau, c’est de ne pas mettre en place de petites catégories pour préparer la relève alors qu’on pense qu’une partie de ce qui est mis à la disposition du club par le groupe Fadoul peut faire aboutir ce projet. Les supporters, apprend-on, sont loin de la gestion du club et on réclame une AG pour clarifier les choses. Un vent de fronde semble dans l’air…

- Que se passe-t-il au FRSIT (Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques) ? Voilà une question que Théodore Kaboré et ses quatre collaborateurs se posent depuis un bout de temps : lauréats du Prix du ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) au FRSIT 2008, ils sont toujours sans nouvelle de l’enveloppe d’un million de francs CFA qui accompagne l’attestation qui leur a été remise par le ministre Joseph Paré en personne le 6 décembre 2008.

Malgré plusieurs lettres de réclamation du prix adressées au secrétaire permanent, le Pr Philippe Sankara, notamment en janvier 2009 et en juin 2010, les lauréats n’ont pas encore vu la couleur de leur argent. Et ce qui est dommage, c’est que le FRSIT n’a jamais daigné répondre aux différents courriers des lauréats.

Las d’attendre et d’espérer, Théodore et ses collaborateurs ont décidé de saisir la presse pour se faire entendre et, qui sait, obtenir gain de cause. “Déchets urbains solides de Ouagadougou : du compostage au champ à la nécessaire adaptation de la qualité des compostes aux pratiques locales de fumure” est l’intitulé du travail qui a permis aux chercheurs de décrocher ce prix du MESSRS. Déjà en 2006, Théodore Kaboré avait remporté un prix d’une valeur de 300 000 FCFA au FRSIT. Somme qu’il avait pu toucher sans difficulté particulière. Alors, à quelle sauce sera-t-il mangé cette fois-ci ?

- “Histoire du Royaume de Boussouma des origines à la fin de l’occupation coloniale”. Tel est le titre d’un ouvrage réalisé par le Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) en collaboration avec l’Association des jeunes pour le développement du département de Boussouma (AJDDB) ; d’un volume de plus de 400 pages, le document sera bientôt édité et mis dans les rayons.

L’ouvrage, en supports papier et numérique, a été officiellement remis, le 27 janvier 2011 à Ouagadougou, au président de l’AJDDB, Zacharia Rimpazangdé Soulga, par le directeur de l’Institut des sciences des sociétés (INSS), le Pr Gérard Kedrebéogo. C’était en présence d’éminentes personnalités dont le directeur adjoint des Programmes de l’INSS, le Pr Moustapha Gomgnibou, le chef du département Sciences Juridiques, Politologie et Administration, le Pr Pierre Claver Hien, le coordonnateur de la présente recherche, le Dr Martial Halpougdou, le Naaba Sanem de Wayalgui (Boussouma), représentant le Dima de Boussouma, et de bien d’autres ressortissants du royaume.

- Défilé de têtes couronnées ce vendredi 4 février à 10h dans la cité du chapeau, c’est à ce théâtre que nous convie l’Association des chefs coutumiers de la commune rurale de Saponé (ACCR) à l’occasion de l’installation officielle de son bureau, prévue au siège de l’Association vive le Paysan (AVLP). Cette nouvelle association, présidée par Naaba Boalga II de Dawelgué, véhicule des objectifs aussi nobles que la promotion d’une culture du civisme, indispensable à la paix sociale, le renforcement des liens sociaux entre communautés pour une participation active à l’animation et à la vie de collectivité territoriale de Saponé, etc.

- Le Conseil burkinabè des agences de gardiennage (CBAG) présente, ce vendredi 4 février à partir de 17 heures, ses vœux de nouvel an à ses membres. C’est au Service professionnel de sécurité (SEPROSEC) de Naaba Boulga de Salogo, non loin de l’école Wemtinga, que rendez-vous leur a été donné à cet effet. Trois ministres seraient attendus à cette cérémonie, au cours de laquelle les questions de sécurité ne manqueront pas au menu, au-delà du festin auquel ce genre de circonstances donne lieu.

- En attendant le traditionnel Marathon international de l’Observateur paalga, la commune rurale de Laye sera le pôle d’attraction de tous les âges ce week-end du 5 au 6 février 2011 : à l’initiative de l’association Bao y taaba des jeunes de Laye (ABTL), s’y déroulera, en effet, la 2e édition du Festival “kiegba” ; placé sous le thème “Femme et développement”, ce n’est ni moins ni plus qu’une opportunité offertes aux différentes troupes de se mesurer ; de rehausser le niveau des prestations...

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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