Aller vers les producteurs pour les encourager, les soutenir, leur prouver la solidarité des autorités administratives locales et celle du gouvernement burkinabè telles sont les raisons de la tournée de 72 heures de Mme le haut-commissaire des Banwa dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2004.

Durant les deux premiers jours de sa sortie de terrain, Mme Touré a visité respectivement 58 ha de riz pluvial cultivé dans le bas-fond de Dira, 3 ha de manioc dans le village de Moussakongo, une parcelle de maïs "QPMJ" à Dinkoro, 150 ha de riz pluvial produit dans le bas-fond de Ban, 20 ha de superficie protégée par une haie vive de 1800 m dans le village de Yéressoro, une grande exploitation motorisée appartenant à un jeune homme du nom de Macaire Kiénou, le site de la petite irrigation villageoise de Pimpinsa à Darsalam, et enfin la ferme et le PAPEM de Kiè.

Le troisième jour, Mme le haut-commissaire s’est rendue du côté de la frontière de Mali où elle a parcouru les villages de Sagoéta, Priwé, et Sogodjankoli pour le suivi de la physionomie générale de la campagne et la surveillance acridienne.

Dans l’ensemble la campagne se présente bien en dépit des débuts difficiles qu’elle a connus suite à la mauvaise répartition des pluies d’avril jusqu’à la 2ème décade du mois de juin.

Le cumul annuel au 10 septembre est 634,9 mm en 40 jours contre 865,5 mm en 44 jours la campagne passée soit un déficit de moins de 230,6 mm en hauteur d’eau. Selon le directeur provincial de l’agriculture de l’hydraulique et des ressources halieutique des Banwa Valentin Coulibaly, cette situation ne crée pas pour l’instant un compromis agricole. Mieux, il déclare que le stade phénologique actuel donne une satisfaction globale.

Le maïs est en pleine phase de reproduction ou maturisation, le sorgho et le mil amorcent leur phase d’initiation paniculaire, le piment est en début de floraison, l’arachide connaît une grande phase de récolte et, pour le fonio on assiste à un début de récolte sur la plupart des superficies.

Le souhait de nos jours est que la pluviométrie se poursuive de façon normale dans sa répartition comme dans sa fréquence jusqu’au 20 octobre. Là toutes les cultures termineront leur cycle et le niveau de rendement souhaité sera atteint.

Les statistiques provisoires, en hectares semés, donnent : 44.415 ha de sorgho, 24.880 ha de mil, 20.324 ha de maïs, 340 ha de fonio, 1285 ha de riz, 7 432 ha d’arachides, 6166 ha de sésame pour le moment, 230 ha de soja, 3255 ha de piment, 2934 ha de niébé, 8 ha d’igname, 70 ha de patate, 150 ha de manioc et 406 ha de wandzou. La situation phytosanitaire des cultures est totalement calme. Aucune invasion acridien, ni d’attaque parasitaire n’est signalée.

De même, pour ce qui est des calamités naturelles, la province des Banwa ne subit ni inondation, ni tout autre cas de nature à influencer négativement la campagne. On constate surtout une disponibilité de toutes les denrées alimentaires sur les petits et grands marchés de la province à des prix accessibles et acceptables. Les prix de céréales oscillent entre 6000 et 8000 F CFA le sac et ce d’un marché à un autre. Comme explication fournie à ces cours abordables, on note une volonté manifeste des producteurs à tendre vers une intensification agricole à travers les activités de l’agriculture irriguée de saison sèche.

S’agissant du coton, couramment appelé "or blanc" M. Camille Bangré, chef de zone cotonnière Banwa-Kossi, affirme que le cotonnier présente un très bel aspect physique et que de nos jours, plus de 70% des parcelles sont au stade de floraison, de fructification et début d’éclatement.

La situation parasitaire est également calme dans son ensemble. Une progression dans le volume de production est envisageable. Les prévisions vont dépasser celles de l’an dernier qui étaient estimées à près de 26.000 tonnes.

Très enthousiasmée par le courage et la persévérance des producteurs que Mme le haut-commissaire les a exhortés tous au respect des conseils prodigués par les techniciens de l’agriculture. Elle a particulièrement adressé ses encouragements aux plus jeunes producteurs et aux femmes pour qu’ils s’attachent davantage à l’exploitation de la terre, seul gage de leur véritable épanouissement.

Kiyiro KINDE

Sidwaya