Question de toucher du doigt la réalité sur le terrain cotonnier. Un trajet de plus de 60 km au travers de plusieurs villages après Banfora (Kpèrè, Dandougou, Kounoussara, Déguè-Dèguè, Labola) lui a permis de faire des arrêts dans certaines exploitations et d’échanger avec des producteurs. Constat global : la campagne cotonnière 2004-2005 est sur un bon pied et permet l’espoir pour une bonne récolte. L’éclosion des capsules est déjà faite dans un certain nombre de champs, là où les propriétaires ont appliqué la méthode des semis précoces c’est-à-dire un mois avant la date indiquée du 15 mai.

Ces derniers seront les premiers sur le terrain de la récolte et bénéficieront certainement des premières navettes de ramassage de la SOFITEX. Quelques-uns d’entre eux ont même déjà récolté et stocké. Reste à en assurer la protection par ces temps de pluies et pour ce faire, le président de l’Union des producteurs de coton François Traoré n’a pas été avare en conseils.

A Sampobié, les paysans des villages de Dandougou, Konkonko, Bossié, Badié se sont donné rendez-vous pour attendre le directeur général de la SOFITEX et lui exprimer leurs doléances. Ils ont évoqué brièvement des problèmes de voies de communication, d’équipements agricoles, d’eau potable, etc. Le directeur général a promis de les rencontrer bientôt, au moment des forums de concertation et d’échanges prévus courant octobre 2004.

La particularité dans cette ère géographique limitrophe des régions du sud-ouest, c’est le fort taux de présence de migrants, venus de l’intérieur du Burkina, (Banwa, Plateau central) ou de la Côte d’Ivoire du fait des pogroms qui y sévissaient contre les Burkinabè. Parmi ces nouveaux producteurs, le consul du Burkina à Soubré (C.I.). Si ces migrants aux dires du directeur général de la SOFITEX, sont des travailleurs très dévoués, il reste que les grosses agglomérations qu’ils ont formées ne sont indiquées sur aucune carte géographique et sont par conséquent laissées-pour-compte dans les programmes de développement. Certains villages sont créés depuis 1996. Après tout, il faudrait pour eux une attention particulière, une formation spécifique.

Sur le chemin du retour, le directeur général de la SOFITEX et sa suite ont fait une halte à l’usine d’égrenage en construction à Banfora. Une usine d’une capacité de 50 000 tonnes environ qui permettra de décharger quelque peu celle existante en évitant l’acheminement du trop-plein vers les usines de Bobo-Dioulasso. La ville de Banfora disposera bientôt de deux usines.

Jean-Luc BONKIAN
Sidwaya