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Communes rurales : Des pôles de développement à la base

Publié le mardi 24 août 2004 à 07h04min

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Le processus de décentralisation amorcé depuis une décennie dans notre pays va en s’approfondissant. D’ici à 2004, l’érection des nouvelles communes rurales et l’élection des maires à la tête de ces communes seront une réalité. Une donne qui devra permettre à ces entités territoriales, d’être de véritables pôles de développement à la base.

La commune rurale est un groupement de villages ayant en commun des réalités socioéconomiques, culturelles et géographiques.

De nos jours, il existe déjà cinquante-six (56) communes rurales. Mais en l’absence d’un maire, elles fonctionnent sous forme de délégation spéciale. Des communes rurales telles que Poura, Sibi, Toussiana, Saponé... fonctionnent et génèrent des recettes financières, non négligeables. Les critères d’érection en commune rurales ne sont pas spéciaux. La commune doit compter au moins cinq mille (5 000) âmes et avoir un budget de cinq millions par an.

A ce titre, si les Textes d’orientation de la décentralisation (TOD) relus arrivaient à être adoptés, tous les départements, au nombre de 302, seront d’office érigés en communes rurales.

Des départements en raison de leur étendues, pourront subir des scissions en deux ou en trois. Cette scission doit répondre aux aspirations et expressions locales.

La commune rurale, une alternative au développement local

Dans le processus de déconcentration des pouvoirs, les communes rurales bénéficient d’une certaine autonomie. Dans le domaine de la santé par exemple, elles seront chargées de gérer ou de construire des formations sanitaires de base.

En matière d’éducation, elles pourront également gérer les écoles primaires ou les établissements préscolaires.

Aussi l’avènement des communes rurales permettra-t-il aux populations de s’impliquer davantage dans le processus de développement de leur communauté.

La participation des populations est indispensable au bon fonctionnement de ces futures communes rurales.

Chaque commune rurale aura à sa tête, un maire assisté de deux conseillers. En somme, les missions et prérogatives assignées aux communes rurales sont le développement local.

Les communes rurales sont-elles viables économiquement ?

Pour le directeur général du développement des collectivités locales, le même problème de la viabilité est revenue lors de la création des communes urbaines.

Mais de nos jours, ces communes fonctionnent même si d’autres accusent des déficits au plan budgétaire.

"Pour les communes rurales, on ne peut être sûr de la viabilité économique avant de s’y engager. La décentralisation est un processus qui vise le développement mais le développement est un processus qui ne se réalise pas à coup de baguette magique", souligne le directeur général du développement des collectivités locales.

En effet, l’environnement, les ressources des communes n’étant pas les mêmes, il va de soi qu’elles ne pourront aller chacune qu’à son rythme. Aussi faut-il procéder à des sensibilisations au sein des populations. Elles doivent adopter des comportements civiques tels que le paiement des impôts, des différentes taxes.

A long terme, les communes relèveront le défi du développement économique et social ; tel est le souhait de tous les acteurs.

Gabriel SAMA
Minata COULIBALY(Stagiaire)


Tanghin-Dassouri, future commune rurale

Situé à une vingtaine de km à l’Ouest de Ouagadougou, le département de Tanghin-Dassouri compte quelque 53 673 habitants. Si les Textes d’orientation sur la décentralisation relus, sont adoptés, le département de Tanghin-Dassouri sera érigé en commune rurale. Une donne qui devra permettre à cette entité territoriale d’être autonome sur le plan budgétaire, et de mieux exploiter et rentabiliser ses potentialités.

Selon le préfet, président de la délégation spéciale de Tanghin-Dassouri, M. Damien Gampiné, le département qu’il dirige a des "potentialités énormes". Une fois commune rurale, l’entité départementale de Tanghin-Dassouri pourra percevoir des taxes sur les panneaux publicitaires implantés dans sa zone, ainsi que les taxes routières.

Implantée sur le territoire de Tanghin-Dassouri, la nationale des hydrocarbures (SONABHY) reverse des taxes à hauteur de 70 à 90 millions à la province du Kadiogo. Une donne qui devra changer au profit de Tanghin-Dassouri, entité commune rurale, pense le préfet Damien Gampiné.

Le département de Tanghin-Dassouri regorge également de quelques sites touristiques. Parmi celles-ci, la mare aux caïmans sacré de Bazoulé, la tombe de Naba Nakien de Tanghin-Dassouri, etc.

Des potentialités dont la valorisation et la rentabilité permettront à la future commune rurale d’amorcer un véritable développement à la base.

G.S et MC

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