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Mairie de Dédougou : Déficit de communication avec des manifestants

Publié le vendredi 20 août 2004 à 08h02min

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Ils manifestent alors qu’ils n’étaient pas autorisés par l’autorité
communale à le faire. Ils, ce sont les demandeurs d’emplois de
Dédougou. Conséquence : les manifestants ont été dispersés
par les forces de l’ordre de Dédougou. Le plus déplorable, c’est
que les manifestants n’ont appris l’interdiction de manifester
qu’après avoir manifesté. Un déficit évident de communication
avec à la clé, des effets désagréables . Ci-après la déclaration
du MBDHP du Mouhoun.

Le 20 juillet 2004, les demandeurs d’emploi ont manifesté sur
la voie publique contre le recrutement illégal de personnel
expatrié de la compagnie sahélienne d’entreprise (CSE) .

La manifestation pacifique a démarré devant le Dr de l’emploi et
s’est achevée après un bref entretien avec les CRS en face du
siège de la CSE. Les CRS lors de cet entretien sur les raisons
de la démarche ont promis de toucher les autorités locales.

Ce qui fut fait et les rencontres présidées le matin par Mme la
Secrétaire Générale de la province et le soir par le
Haut-Commissaire auxquelles ont assisté les premiers
responsables de la sécurité (CRS, Police, Gendarmerie), les
représentants des demandeurs d’emploi, les chefs de missions
de la CSE et leurs collaborateurs, le Directeur des routes, le
Directeur régional des infrastructures de la Boucle du Mouhoun
et la section MBDHP/Mouhoun.

Lors de ces importantes rencontres, la parole a été donné au
MBDHP qui a fait la genèse du mécontentement des
demandeurs d’emploi et les démarches entreprises par le
mouvement afin d’attirer l’attention du Maire, du Haut
Commissaire et du DR de l’emploi sur les graves irrégularités
constatées, soit par des groupes d’individus de ces pays au
motif qu’ils sont étrangers.
Ensemble les participants ont reconnu le bien fondé des
préoccupations des demandeurs d’emploi, mais ils ont
souligné aux intéressés la procédure à suivre pour les
manifestations sur la voie publique.

Accusé d’être à la solde de
l’entreprise, le chef du personnel a été pris à partie très tôt le
matin par ses anciens collègues l’obligeant ainsi à se réfugier à
la police. Les participants à la rencontre du matin ont regretté cet
acte.
Notre mouvement apprécie" que sa rencontre avec le DRE ait
permis d’échanger sur les dispositions du code de travail
concernant l’emploi du personnel expatrié.

Ces dispositions ont été portées à la connaissance des
participants à la réunion.
Quant au Directeur des routes, il est revenu sur les dispositions
relatives à l’emploi du personnel expatrié contenues dans le
cahier des charges et les contraintes liées à la gestion des
chantiers des T.P. en général.

L’entreprise a essayé de faire le point du recrutement. Ne
disposant pas d’éléments objectifs d’appréciation du nombre de
personnes recrutées effectivement par la CSE, le MBDHP et le
responsable de L’ONPE ont tout de même regretté les
recrutements parallèles et l’embauche sans l’avis de L’ONPE
d’une trentaine d’expatriés sur un effectif non vérifié de 111
agents toutes catégories confondues.

Enfin le Haut- Commissaire a informé les participants de la
mise en place, dans les meilleurs délais, d’une commission de
recrutement.
Par la suite il n’ y a pas eu d’évolution positive dans ce
recrutement. Impatients, les demandeurs d’emploi ont adressé
une lettre d’information au Maire sur leurs intentions d’organiser
une marche pacifique le 2 août 2004.

Le 2 août 2004 aux environs de 5 heures du matin, la police et
la gendarmerie opèrent des arrestations dans le milieu des
demandeurs d’emploi. Plus tard, rassemblés devant la Direction
de l’emploi où d’interminables files indiennes les attendent
chaque jour, les manifestants seront dispersés violemment par
les tirs de grenades lacrymogènes de la police et de la
gendarmerie.
C’est par la suite que les manifestants auront l’information
comme quoi le Maire a interdit la marche.

16 manifestants sont arrêtés et détenus à la gendarmerie
territoriale de Dédougou dont 4 déférés à la maison d’arrêt de
Dédougou. Il s’agit de :
Ouédraogo Rigobert, Kaboré Yamdat-Naba, Ouédraogo
Alassane, Ouédraogo Pierre. Le motif de ces arrestations est
manifestation illicite sur la voie publique. Le mercredi 11 août
2004 une délégation du MBDHP a approché le procureur de
Dédougou afin d’échanger avec lui et d’obtenir une autorisation
de le rencontrer. Cela ne sera possible dit-il qu’après
l’instruction de leur dossier.

Le 12 août 2004, au soir ils sont libérés après avoir été
entendus par le procureur. Au regard de tous ces événements,
le MBDHP pense que :
Les autorités locales (Maire et Haut-Commissaire) devraient
être en possession des dispositions de la loi en vigueur sur le
travail du personnel expatrié dans notre pays et des
informations sur le cahier des charges et veiller à leur
disposition dans la gestion de ce genre de conflit. En lieu et
place de la repression, elles doivent également, en tant
qu’autorités locales, comprendre et chercher à résoudre les
préoccupations des citoyens de leur entité administrative.

Les Burkinabè en général et les ressortissants de la Boucle du
Mouhoun en particulier ont tous les yeux tournés vers le
bitumage de la route Dédougou/Bobo qui a alimenté pendant
des années les débats lors de tous les grands
rassemblements des fils de la région. Elle bénéficie plus à la
région qu’elle traverse. Mais c’est avant tout un projet qui engage
toute la nation comme tous les autres ouvrages du même type
sur l’ensemble du territoire. C’est un projet national. C’est à ce
titre qu’il faut comprendre les questions d’emplois autour de cet
ouvrage.

L’interdiction de la manifestation des demandeurs d’emploi par
Madame le Maire est contraire à la loi et par conséquent un
abus de pouvoir. On a toujours rappelé au Maire qu’elle n’a pas
le droit d’interdire toute manifestation publique dans la ville de
Dédougou. Elle doit tirer les leçons des bras de fer avec le
collectif et les organisations syndicales du Mouhoun ;l’entreprise
CSE n’a pas intérêt à ce que le chantier Dédougou/Bobo
commence sur des chapeaux de roue.

Pour éviter de telle situation, le MBDHP invite les différents
acteurs et la commission de recrutement annoncée par le Haut-
Commissaire à travailler dans la transparence et à respecter les
textes en matière de recrutement du personnel de nationalité
étrangère.

Le Président de la section MBDHP/Mouhoun

Lamoussa KADINZA

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